Burundi : Qu’il est très regrettable de voir le Burundi régresser au lieu d’avancer dans presque tous les domaines
Le constat amer est fait en regardant une vidéo d’un défilé militaire à l’occasion d’une des fêtes du 1er juillet au cours du pouvoir de Jean Baptiste Bagaza. Le colonel Jean Baptiste Bagaza n’a que 30 ans lorsque, le 1er novembre 1976, il dépose le capitaine Michel Micombero, président de la 1ère République. Les cassures identitaires ethnique, clanique et régionale, matérialisées par les rumeurs de coup d’Etat de 1969 et de 1971, la répression aveugle déclenchée le 29 avril 1972, etc.. motivent le jeune colonel fraîchement rentré de sa formation militaire en Belgique à prendre le pouvoir. Ce récit est tiré d’un des articles du journal Iwacu qui a fait une longue interview avec lui lors de son vivant ; son ingénierie sociale et économique aura marqué son règne. Toutefois, il entre en conflit ouvert avec l’Eglise catholique, qui sera à l’origine de sa destitution par un de ses pairs le 3 septembre 1987.
Notre analyse n’est pas pour vanter ses mérites ; mais personne ne peut nier que tout ce que le Burundi possède aujourd’hui d’infrastructures sérieuses, les grandes sociétés et entreprises, les grands projets qui ont duré ; toutes sont les œuvres de Jean Baptiste Bagaza. Le pouvoir de Pierre Buyoya qui l’a remplacé n’a fait que chanter l’unité nationale ; une unité chantée, mais qui n’a jamais été effective dans les cœurs de beaucoup de burundais. Certes, les burundais vivaient en harmonie entre hutus et tutsis, parce qu’il y avait un pouvoir fort qui faisait respecter les droits de tout le monde sans exclusion. Mais, cela ne décourageait jamais des extrémistes hutus qui usaient de tous les moyens pour semer les divisions au sein de la société avec l’intention d’exterminer les tutsis ou tout au moins les chasser du pays à l’image de ce qui s’était passé au Rwanda depuis 1959 ; ce qu’ils ont qualifié de révolution sociale hutue. L’arrivée du pouvoir cnddfdd n’a fait que renforcer ces divisions et planifier de parachever le génocide des tutsis que certains de ses membres n’avaient pas réussi comme ils le souhaitaient en 1993 et les années qui ont suivi. Ils ont aussi détruit tout ce que Bagaza avait construit car leur premier objectif était de s’enrichir à tout prix et le plus rapidement possible. Ils ont ruiné alors toutes les sociétés paraétatiques qui tenaient encore le coup depuis le pouvoir de Jean Baptiste Bagaza
Revenant au constat amer fait sur la vidéo du défilé militaire, notre grande surprise a été qu’après 45ans, le défilé militaire de ce moment était beaucoup meilleur que celui d’aujourd’hui. Les raisons sont multiples :
Le militaire de 1976 était fier de ce qu’il était, de sa mission de défense de l’intégrité territoriale, de défense du peuple burundais dans son ensemble et des institutions de la République. Il ne pensait pas en premier lieu à l’argent comme celui d’aujourd’hui, il n’avait pas été à l’école de l’idéologie de génocide d’une partie de la population comme celui du cnddfdd d’aujourd’hui qui sait qu’un tutsi ou un hutu du CNL sont à tuer, à torturer ou à chasser du pays ; donc son premier ennemi.
Le militaire de 1976 savait qu’il était le seul garant de la sécurité de la République et il était prêt à donner sa vie pour la défendre. Il travaillait jour et nuit, sans penser à s’enrichir. Il avait un maigre salaire, mais savait bien vivre avec cet argent. Il était apprécié et respecté de tout le monde car il faisait la fierté de la société. Non seulement que celui d’aujourd’hui ne se fait pas respecter, il n’est même pas fier de ce qu’il est car sa mission a été confiée à la milice imbonerakure, à certains membres des FDLR (génocidaires rwandais) par le pouvoir cnddfdd. Des organes non reconnus par la constitution et qui n’ont aucun respect envers ces militaires qu’ils ont carrément remplacés car ils sont commandés au plus haut niveau de la direction du pays. C’est alors ce manque de fierté, d’estime de soi, qui font que le militaire du cnddfdd ne puisse pas faire un défilé avec énergie voulue et de façon élégante. Ce désordre dans leur gestion provoque aussi un désordre dans leurs têtes et il devient difficile voire même impossible de bien s’aligner au moment du défilé. Sans un alignement sans faille, un défilé militaire ne peut pas réussir.
Lors de la fête des forces armées ou lors de la commémoration de l’indépendance nationale, les burundais étaient habitués à assister non seulement au défilé militaire, mais aussi au parachutage des militaires du camp Para, sans oublier le défilé des engins militaires et civils.
Lors de la célébration de l’indépendance du Burundi le 1er juillet 2021, une équipe des parachutistes qui ont fait la démonstration de parachutage devant le stade était constituée des vieux retraités de l’ancienne armée nationale d’avant l’intégration des criminels du cnddfdd au sein de l’armée pour former la FDNB (force de défense nationale du Burundi). Comment explique que depuis 2005, le Burundi ou la FDNB ne soit pas parvenu à former, sur place ou à l’extérieur du pays, des parachutistes capables de faire des démonstrations lors des grandes fêtes du pays ? Le manque de vision des leaders, le manque de concentration pour les affaires de l’Etat, pour focaliser leurs énergies sur les affaires privées qui leurs procurent richesses ( le Général Prime Niyongabo, Chef d’Etat-major Général pense à soutirer l’argent des missions de maintien de la paix et à faire le commerce de la bière Skol et autres affaires pouvant lui procurer beaucoup d’argent)
Les orgues de Staline, BM21 (40 canons) que le président Bagaza avait acheté en Russie, les blindés de toutes sorte, les armes lourdes, les engins du Bataillon Génie de combat et Génie construction, les différents hélicoptères qui faisaient des démonstrations dans le ciel au-dessus du stade, autant de cérémonies que la génération actuelle n’a pas vu et ne verra peut-être pas si le pouvoir cnddfdd n’est pas destitué
URN HITAMWONEZA appelle encore une fois les burundais à faire un examen de conscience pour remarquer que le Burundi n’avance plus mais recule depuis l’arrivée du pouvoir cnddfdd. Le Burundi est devenu le pays le plus pauvre du monde au moment où il regorge de potentialités importantes pour son développement. Cela est dû au manque de leaders visionnaires qui se soucient du bienêtre du peuple et de son pays. Celui qui prend en otage le Burundi ne pense qu’à ses propres intérêts et à éliminer tous ceux qui osent lever le petit doigt pour dénoncer ces crimes. Le temps est venu d’arrêter des stratégies de les chasser du pouvoir pour sauver ce qui reste à sauver au Burundi, sinon, le pays risque de disparaitre sur la carte du monde si ce pouvoir cnddfdd arrivait à perdurer encore quelques années. Levons-nous comme un seul homme, comme burundais et non comme hutu ou tutsi, pour libérer notre pays avant qu’il ne soit trop tard.