Burundi : Qui d’entre Evariste Ndayishimiye et Allain Guillaume Bunyoni dirige réellement le Burundi ?
La question mérite d’être posée après le bras de fer entre le ministre du commerce et trois Directeurs Généraux : Albert Maniratunga, Directeur Général des Transports, Ngendakumana Venant, Directeur Général du commerce et Ir. Emmanuel Manirakiza, Directeur de la Gestion des produits pétroliers et Gaziers.
Les trois grands cadres ont constitué une commission qui s’est penchée sur l’analyse de l’augmentation du prix de transport public après la montée des prix du carburant qui était introuvable dans le pays il y a quelques temps. La commission a publié de nouveaux tarifs qui devraient entrer en vigueur le 1 février 2022 avec une augmentation de 12%, et cela a été vite respecté malgré les lamentations de la population. Cela est d’autant plus logique que s’il y a augmentation du prix de transport, il y a automatiquement augmentation de tous les autres produits de première nécessité.
Dans sa correspondance du 04 Février 2022, le ministre a déclaré avoir été surpris de voir circuler sur les réseaux sociaux une décision de hausse de prix de transport public prise par une commission ’’irrégulièrement convoquée et qui n’en a pas les prérogatives’’. Le ministre a ensuite relevé 6 irrégularités contenues dans cette décision et a recommandé son annulation. Ce que les trois Directeurs Généraux ont refusé. Les nouveaux tarifs ont continué à être mis en application malgré la suspension de la mesure par le ministre. Un véritable bras de fer qui ne dit pas son nom.
Mais, comment se fait -il qu’une commission analyse un dossier aussi sensible que la hausse du prix de transport public et publie une décision sans que le ministre ayant en charge le transport en soit au courant ? Incroyable mais vrai. Sous d’autres cieux, le rapport de la commission devrait être transmis au ministre et ce dernier devrait le transmettre à la présidence de la République (car c’est un dossier très sensible qui touche tous les domaines de la vie nationale). La présidence devrait à son tour l’envoyer au premier ministre pour programmation du dossier au conseil des ministres après concertations avec tous les partenaires en la matière. C’est le conseil des ministres qui devrait statuer sur ce dossier et la décision prise devrait être renvoyée au ministre pour mise en application.
Pourquoi toute cette procédure n’a pas été respectée ? Pourquoi même le ministre n’a pas été informé par ses directeurs généraux ? Sur quelle force ces DG s’appuient-ils pour se rebeller contre leur ministre et contre tout le gouvernement ? Une chose est sûre et certaine : ils n’ont pas fait ce qu’ils ont fait sur leur propre initiative. C’est impossible. Ils ont obéi aux ordres d’un chef redoutable, qui n’est pas le président Evariste Ndayishimiye.
S’ils avaient agi sur instruction d’Evariste Ndayishimiye, ils n’auraient pas été convoqués au Service National des Renseignement lundi le 7fevrier 2022. Notre source d’information nous a signalé qu’ils ont été relâchés et qu’ils étaient à leurs bureaux aujourd’hui le 9 février 2022.
Au Burundi, Allain Guillaume Bunyoni, Premier ministre et l’homme d’affaire bien connu du cnddfdd, Ziranotse, seraient les plus grands investisseurs dans le domaine du transport. En contournant le ministre ayant le commerce et le transport dans ses attributions, les trois DG auraient obéi aux ordres du premier ministre en publiant hâtivement cette décision. Les trois DG auraient travaillé sous instruction de cette personnalité redoutable, raison pour laquelle ils ont ignoré carrément leur chef direct.
Aujourd’hui, les prix retournent petit à petit à l’ancien tarif ; et les DG qui ont commis une si grande erreur restent impunis. Pourtant Evariste Ndayishimiye ne manquera pas de casser les oreilles l’opinion par ses discours de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption. Les gens se souviennent que le fameux Albert Maniratunga a été limogé publiquement de l’Otraco par le président Ndayishimiye qui l’a ensuite nommé quelques temps après à ce poste de Directeur Général des transports
URN HITAMWONEZA trouve qu’au lieu de continuer à mentir au peuple que tout va bien ; que le Burundi est pris par les pays africains comme modèle de sécurité et de démocratie ; qu’il est entrain de combattre la mauvaise gouvernance alors que ceux qui l’entourent bénéficient de l’impunité totale, il serait mieux que le président Evariste Ndayishimiye démissionne pour laisser ceux qui ont du poids diriger le pays. Mais, s’il accepte de rester dans ce fauteuil dans lequel la clique militaire l’a installé pour continuer à crier sans résultats visibles, qu’il sache que demain, cette même clique militaire va l’évincer, pourquoi pas le tuer. Le peuple burundais devrait constater qu’il n’a pas de leaders à la tête du pays et chasser cette clique militaire qui prend en otage tout un peuple et la conduire devant les juridictions compétentes pour répondre des crimes qu’elle a commis.