Burundi : Qu’est ce qui serait à la base des maladies mentales qui touchent au moins la moitié de la population burundaise ? ( DEUXIEME PARTIE)
Nous disions dans notre édition d’hier qu’un message Facebook de la radio Isanganiro signalait que ‘’plus de 47% de burundais ont des signes des maladies mentales’’. Il ajoutait que ces chiffres émanaient d’une étude faite en 2019 par l’ISTEEBU, en charge des statistiques. Ces chiffres ont été présentés le 8 Avril 2021 dans un atelier qui avait pour objectif d’étudier comment rapprocher les soins médicaux aux malades mentales des différentes structures de soin. Les participants ont été unanimes qu’il y a au Burundi une carence des spécialistes dans ce domaine et une rareté (ceux disponibles sont trop chers) des médicaments adaptés.
Aujourd’hui, notre analyse entrera en profondeur pour voir pourquoi presque la moitié de la population burundaise a des signes de maladies mentales. Nous disions en passant que quoi qu’il n’y ait pas de guerre ouverte au Burundi, quoi qu’on n’entende pas des crépitements d’armes dans le pays, cette accalmie est pleine de tueries sans nom. Des gens sont tuées, torturées, arrêtées arbitrairement et emprisonnées sans raison valable, des filles et femmes sont violées, et tout ceci dans le silence et l’impunité totales.
Nous voulons appuyer notre analyse par quelques chiffres bilan de la situation des droits de l’homme au Burundi qui ont été dégagés par la ligue des droits de l’homme Itaka.
Du 25 avril 2015 jusqu’au 25 avril 2020, la ligue des droits de l’homme Iteka donne un bilan de 2245 personnes tuées dont 255 femmes ( dont 1312 personnes tuées par des gens non identifiés, 576 personnes tuées par des agents de l’Etat, 357 personnes tuées dans des règlements de compte) ; 597 cas de personnes portées disparues dont 42 cas de gens qui ont réapparu ; 1006 cas de tortures imputables à la milice imbonerakure, à certains agents de la police, du SNR , de l’administration et des militaires ; 253 cas de violences sexuelles et 10.907 personnes arbitrairement arrêtées. Nous disons sans risque de nous tromper que ces chiffres ne sont qu’indicatifs, loin de la réalité. Imaginez le nombre de personnes tuées par les policiers et militaires de la garde présidentielle et de GEMIR la nuit du 11 au 12 mai 2015 lors de l’attaque des camps militaires de Bujumbura, pensez aux gens tués lors des différentes manifestations jusqu’à la tentative de coup d’Etat. Le bilan serait plus lourd que ce qui est présenté par la ligue Iteka qui ne montre que ce qui échappe à la vigilance de ces criminels car ils font tout pour cacher leurs forfaits. Il ne faut pas non plus oublier plus de 400 mille burundais qui ont été forcés à l’exil.
Les personnes portées disparues se retrouvent après parmi les cadavres qui sont ramassés ici et là dans le pays. Et la stratégie des criminels est de jeter les cadavres loin de l’endroit où les personnes ont été enlevées pour qu’ils ne soient pas facilement identifiés par l’entourage. Et l’administration se charge toujours de les faire enterrer rapidement. C’est une consigne générale.
Imaginez les douleurs morales qui envahissent les membres de leurs familles et leurs proches qui n’ont même pas le droit de demander aux services se sécurité ou judiciaires de l’aide au risque d’être accusé de perturbateur de l’ordre public. Pis encore, certains agents du SNR approchent les familles des personnes portées disparues pour leur demander de l’argent leur garantissant qu’ils vont les retrouver alors qu’ils savent qu’ils les ont déjà tuées. Une façon de leur faire souffrir davantage en les appauvrissant. Au finish, ces escrocs disent aux familles que les leurs seraient partis au Rwanda ou en RDC rejoindre les groupes armés. Comment voulez-vous que les gens ne développent pas de signes de maladies mentales devant de telles horreurs ? Les membres de leurs familles gardent l’espoir qu’ils les verront un jour parce qu’ils n’ont pas eu la chance de voir leurs cadavres et de les enterrer dignement. Cela n’est qu’un cas illustratif. Pensez à ceux qui voient les leurs arrêtés et emprisonnés arbitrairement loin de chez eux sans aucun moyen de les visiter ; pensez aux femmes et filles violées par les imbonerakure qui ne cessent de chanter au grand jour qu’il faut les violer pour qu’elles enfantent d’autres imbonerakure dans l’impunité totale ; pensez aux milliers de gens séparés de leurs familles, certains étant restés au pays dans la misère et la peur totale , d’autres étant en exil sans possibilité de revenir au pays au risque de se voir décapité par les membres de la milice imbonerakure etc…
On parle de plus de 47% des gens qui auraient des signes de maladies mentales, mais, nous pensons qu’avoir quotidiennement la peur est aussi un signe de maladie mentale.
Or, nous osons dire que tous les burundais ont peur, du plus grand au plus petit. Le président Evariste Ndayishimiye ne devrait normalement pas dormir s’il avait du cœur. Il dirige un pays dont les leaders sont tous des génocidaires, des hommes issus du maquis qui n’ont aucun sens du respect de la vie humaine. Il sait que d’un moment à l’autre, sa tête peut tomber ; tué par son entourage qui estime que ce n’est pas lui qui devrait être normalement dans cette place ; tué par d’autres qui trouvent que c’est un faux partenaire qui ne peut en aucun cas faire avancer le Burundi, surtout qu’il ne fait que parler sans que ses dires soient accompagnés des actes car il ne décide pas, il y a un cercle d’autres criminels qui décident à sa place. Evariste Ndayishimiye a peur. Les mots qu’il lâche souvent dans le public montrent qu’il n’a pas l’esprit tranquille. Toute la clique militaire a peur car elle pense que si demain ou après-demain les choses devraient changer, leurs places seraient soit sous la terre, soit en prison. Ce sont les mêmes sentiments que ressentent les imbonerakure et leurs familles compte tenu des atrocités qu’ils ont commis sur le reste de la population qui n’est pas membre du cnddfdd. Bref, tous ceux qui ont du sang sur leurs mains ont peur de leur lendemain. Le peuple en général a peur du système cnddfdd qui l’a pris en otage et qui leur demande régulièrement des cotisations pour ceci ou cela alors qu’ils n’ont même pas à manger pour leur faim, de quoi acheter des médicaments pour un enfant malade, de quoi pays le minerval pour leurs enfants. Ils n’hésitent pas à vendre leurs propriétés pour payer ces cotisations sinon, les imbonerakure ne leurs permettent même pas d’aller au marché, se faire soigner ou puiser de l’eau sans avoir montrer un papier justifiant le versement de cette cotisation. Les tutsis et les hutus de l’opposition (CNL) ont particulièrement peur, car, membre du cnddfdd ou pas (pour les tutsis), un seul coup de sifflet suffit pour se voir tous exterminés car le plan de génocide est déjà terminé ; il reste un déclencheur pour le mettre en œuvre.
URN HITAMWONEZA rappelle encore une fois que le Burundi a besoin d’être libéré dans l’immédiat. Attendre encore longtemps veut dire donner du temps à la clique militaire au pouvoir de plonger le pays dans un chao sans nom, dans des tueries jamais observées au Burundi et dans la sous-région. Ceux qui sortiront vivants de ce carnage (et ils seront très peu nombreux) vivront dans la paix totale. Faut-il attendre le pire alors qu’il y a moyen de se débarrasser de ces criminels et construire ensemble un système qui puisse garantir la paix et la sécurité pour tous ? Nous devrons mettre ensemble nos énergies pour trouver une solution rapide et efficace à cette équation à plusieurs inconnus.