Burundi : Qu’est ce qui se cache derrière les attaques du camp des réfugiés burundais de Rusenda en RD Congo ?
La question mérite une réponse claire pour trouver une solution directe et définitive à ce problème. On a toujours vu des éléments qui perturbent la sécurité des réfugiés burundais se trouvant en Tanzanie. Tout le monde sait que ce sont des membres du service national des renseignements burundais ou des membres de la milice imbonerakure envoyés par le pouvoir cnddfdd, en collaboration avec la police tanzanienne, qui sont responsables de ces actes ignobles. On n’avait jamais vu une attaque armée aussi musclée que celle qui a été lancée la nuit du 19 Novembre 2021 sur le camp des réfugiés burundais de Rusenda en Rdcongo. Un homme du nom de Jakson a été blessé par balle (il est mort à l’hôpital le 21Novembre 2021) , sa femme a été voilée, ses 5 vaches emportées par ces criminels.. Ils ont pillé plus de 30vaches dans ce camp. L’information en provenance de ce camp précise que ce sont des éléments mai mai qui cherchaient des vaches, mais d’autres sources indiquent que ces rebelles avaient une liste de réfugiés, dont Jakson, qui étaient recherchés pour être tués. Ces gens seraient accusés de collaborer avec les banyamulenge. Le lendemain 20 Novembre 2021, les mêmes criminels sont retournés dans le camp pour encore une fois rechercher des gens et piller du bétail ; mas cette fois ci les réfugiés avaient monté la garde. Ces criminels ont tiré beaucoup de coups de feu, mais n’ont pas pu entrer pour tuer et arrêter des gens comme ils l’avaient planifié
La question qui reste sans réponse est de savoir où étaient les forces de l’ordre congolaises qui ont la responsabilité de protéger ce camp ? Que fait la force onusienne, Monusco, une des plus grandes dans le monde, qui est déployée dans ce pays ? Le service en charge des réfugiés a déclaré sur les médias que ces gens qui ont attaqué sont des bandits armés et qu’une réunion devrait être tenue le 21 Novembre 2021 pour analyser le cas et trouver une solution définitive à cette insécurité dans ce camp.
Mais qui sont ces attaquants ? Des mai mai congolais ? Des burundais déguisés en mai mai? Des mai mai congolais associés à des burundais ? Des informations reçues des réfugiés de ce camp disent que ces criminels se sont dirigés directement où vivaient certaines personnes recherchées. Une source d’information digne de foi nous a révélé que des membres de la milice imbonerakure se seraient faits enrôler au sein des mai mai et c’est ce groupe qui, en collaboration avec certains éléments de ce camp déjà rentrés au pays et qui retournent à l’Est de la Rdc avec la milice imbonerakure qui vont montrer les localités précises où vivaient ces personnes visées. Des tutsis accusés de collaborer avec les banyamulenge étaient visés
Les banyamulenge sont assimilés aux tutsis, raison pour laquelle ils sont aussi persécutés par ces mai mai et ces imbonerakure du cnddfdd. Tout le monde se souviendra que le mois passé, le pouvoir d’Evariste Ndayishimiye a catégoriquement refusé l’entrée sur le sol burundais des réfugiés banyamulenge qui étaient pourchassés par des groupes mai mai dans les montagnes de l’Est de la RDC après avoir tué certains d’entre eux, blessé d’autres, incendié leurs maisons et pillé leur bétail. Un véritable génocide qui plane sur tout ce qui s’appelle tutsi dans la sous-région des grands lacs et l’Etat-major du noyau de son organisation (composé des membres de la clique militaire du cnddfdd au pouvoir au Burundi et certains éléments des FDRL/FLN) se trouve bel et bien au Burundi. Pourtant, Evariste Ndayishimiye ne cesse de chanter que l’unité des burundais est une réalité, que le problème ethnique ne se pose plus au Burundi. Il a peut-être raison car depuis le génocide des tutsis en 1993 par le Frodebu dont son cnddfdd est issu, jusqu’au pouvoir du cnddfdd, ils ont tué le maximum possible de tutsis et ceux qui sont restés ont été obligés de se taire ; les escadrons de la mort du cnddfdd les égorgent comme des chèvres comme ils veulent et quand ils veulent dans l’impunité totale.
Derrière cet objectif génocidaire de la clique militaire du cnddfdd au pouvoir, se trouve aussi le but de perturber ces camps des réfugiés burundais (comme cela se fait en Tanzanie) pour forcer tout le monde à rentrer au pays. Ce qui pourrait donner des arguments au pouvoir d’Evariste Ndayishimiye de dire que la paix et la sécurité sont totales au Burundi afin de pouvoir bénéficier des appuis financiers de la part de la communauté internationale. Pourtant, certains pays et organisations commencent à comprendre que les discours de bonnes intentions d’Evariste Ndayishimiye restent toujours sans effets, aucun acte concret n’est suivi. Ceux qui commencent à donner de l’argent le font parce qu’ils ne visent que des intérêts de leurs propres pays.
La convention de 1951 relative au statut des réfugiés a comme principe de base le non refoulement des réfugiés. C’est pourquoi le pouvoir de Gitega, en collaboration avec des services ou des groupes locaux, a toujours cherché à perturber la sécurité de ces réfugiés pour les forcer à rentrer. Pourtant, la convention précise que les gouvernements des pays dans lesquels se trouvent ces réfugiés ont l’obligation d’assurer leur sécurité. Au cas où le pays ne le fait pas, il devrait normalement être poursuivi, mais le HCR a aussi l’obligation de les délocaliser et les mettre là où leur sécurité peut être garantie.
URN HITAMWONEZA demande encore une fois que tout soit fait pour que ces réfugiés, de la Tanzanie comme ceux de la RD Congo, soient protégés des criminels du cnddfdd qui les ont chassés de leur pays natal et qui les poursuivent encore dans leur cache. Si rien n’est fait dans l’immédiat, le HCR et les gouvernements qui les hébergent devaient un jour répondre de cette irresponsabilité devant les juridictions internationales le jour où le pouvoir qui les maltraite aujourd’hui ne sera plus là. Nous continuerons à documenter ces faits et gestes qui constituent des actes de génocide et de crimes contre l’humanité pour qu’un jour tous les responsables en répondent conformément à la loi en la matière.