Burundi : Que faisait Benjamin Kisokeranio, un des leaders des ADF au Burundi ?
Il s’appelle Benjamin Kisokeranio, il est présenté comme l’un des fondateurs des ADF (forces démocratiques alliées) responsables des centaines de milliers de personnes tuées en Ituri en Rdc
Et c’est pour cette raison qu’elles ont été qualifiées par les Nations Unies de Groupe terroriste. Les ADF sont par ailleurs liées au groupe Etat Islamique qui a des antennes dans beaucoup de pays africains et ailleurs dans le monde
Selon plusieurs sources concordantes, Benjamin Kisokeranio a été arrêté le 11 Janvier 2022 par les forces armées congolaises , FARDC, dans le Sud Kivu, dans la région d’Uvira. L’information a été finalement confirmée par des sources ougandaises qui ont précisé sur la BBC Gahuzamiryango qu’il a été arrêté dans Uvira de retour du Burundi.
Les questions qui restent sans réponses sont les suivantes : combien de temps a-t-il passé au Burundi ? Que faisait-il dans ce pays ? Qui aurait-il rencontré ? Y’auraient-ils des relations entre le pouvoir de Gitega et les ADF ? De quelle nature ?
Comme il est difficile de trouver dans l’immédiat des réponses précises à nos interrogations, nous sommes en droit d’émettre certaines hypothèses en attendant des investigations qui pourraient nous révéler la vérité sur cette affaire d’importance capitale pour la sécurité du Burundi, de la sous-région et du monde entier.
Pour la première hypothèse, toute personne ayant un minimum de logique pourrait s’étonner d’entendre qu’un gouvernement puisse nouer des relations avec un groupe terroriste comme les ADF. Et nous, nous pourrions leur rétorquer que la clique militaire au pouvoir au Burundi qui a osé signer des conventions avec les FDLR/FLN connues pour avoir commis un génocide des tutsis au Rwanda en 1994 n’aurait aucun scrupule de le faire avec les ADF uniquement au profit de cette poignée d’hommes et de femmes du cnddfdd qui prennent en otage le peuple burundais
Si Rusesabagina a été malchanceux de se retrouver à Kigali, au Rwanda ; sa destination finale était au départ Bujumbura rencontrer Evariste Ndayishimiye et d’autres membres de la clique militaire. Pour quel but ? La réponse est connue de tous. De ce fait, ce n’est pas Benjamin qui ne se rendrait pas à Bujumbura pour les mêmes objectifs.
C’est tout simplement dire qu’un pouvoir criminel et génocidaire se rallie toujours avec des groupes de même idéologie
La deuxième hypothèse est corollaire à la première. Quand les FDLR se sont senties acculées à l’Est de la RDC, elles ont déplacé leur Etat-major au Burundi, elles ont ensuite installé le gros de leurs troupes dans la Kibira du Burundi, frontalière avec la Kibira de Nyungwe au Rwanda ; c’est de là qu’ils ont mené plusieurs actions de perturbation de la sécurité des citoyens rwandais de la province du Sud de ce pays voisin et frère du Burundi. Aujourd’hui que les ADF sont recherchées à la loupe en RDC par l’armée ougandaise, cacher temporairement leur Etat-major au Burundi est chose facile
Pour les stratèges militaires, un homme d’un si haut rang au sein d’une telle organisation ne se déplace pas pour un simple plaisir de faire du pick nick car il sait qu’il prend un grand risque. La grande hypothèse est donc de croire, avec très peu de risque de se tromper, qu’il est parti au Burundi pour une mission officielle des ADF; et pas n’importe laquelle: C’est sans doute soit nouer des relations avec les autorités s’elles n’existaient pas, soit rechercher des appuis multiformes si les relations existaient déjà.
La deuxième hypothèse, non des moindres, est qu’il serait parti au Burundi juste pour se mettre temporairement à l’abri des attaques de l’armée ougandaise déployée en RDC depuis fin de l’année 2021 dans la zone d’opération des ADF pour tenter de mettre fin à ce groupe terroriste ; surtout que le pouvoir d’Evariste Ndayishimiye n’y voit aucun inconvénient. Il sait qu’il est qualifié de groupe terroriste, mais s’en servir pour satisfaire ses appétits génocidaires ne le gênerait en rien.
URN Hitamwoneza profite de cette occasion pour rappeler aux burundais et à la communauté internationale ce que nous avons toujours dit : que la sous-région est menacée de génocide à grande échelle. La coalition de toutes les forces négatives pour déclencher ce crime est coordonnée au Burundi par la clique militaire du cnddfdd au pouvoir. Les tutsis du Burundi et les hutus de l’opposition constituent le maillon faible de toute la chaine qui comprend les banyamulenge de la Rdc, les tutsis du Rwanda , de l’Ouganda, bref, de la sous-région . Les extrémistes hutus sont unanimes qu’ils doivent tout faire pour que les tutsis ne relèvent plus la tête, que si possible il faut les éliminer et instaurer un empire hutu puissant qui contrôlerait toute la sous-région sans aucun obstacle.
Pour étouffer dans l’œuf ce plan génocidaire, il suffit de détruire l’Etat-major de sa planification : c’est le système cnddfdd. Tant qu’il est encore au pouvoir au Burundi, il n’y aura jamais de paix au Burundi et dans la sous-région des grands lacs. A chacun alors de donner sa contribution pour réussir cette mission.