Burundi : Que ce qui se cache derrière la suspension des contrats miniers par le pouvoir d’Evariste Ndayishimiye ?
Depuis un certain temps, le président Evariste Ndayishimiye a pris l’option de combattre avec sa dernière énergie, par les paroles, les cas de corruption et de malversations économiques qui gangrènent le Burundi depuis l’arrivée au pouvoir de son parti, le cnddfdd.
Dans certains cas où ses paroles ont été accompagnées par des actes concrets, par exemple le limogeage de certains cadres responsables de mauvaise gestion de la chose publique, la suite a été catastrophique. Au lieu de les punir et leur demander de réparer les torts causés à l’Etat ou aux particuliers, le président Evariste Ndayishimiye n’a fait que les bouger d’un poste à l’autre, quelquefois plus important que celui anciennement occupé. Les cas des directeurs de la REGIDESO et de l’OTRACO crèvent les yeux. Quand un président accuse ouvertement, publiquement devant les médias et le peuple un cadre de l’Etat de corruption ou de mauvaise gestion d’une société et qu’il soit limogé publiquement et qu’après un certain moment le même cadre est promu par un décret présidentiel à un autre poste plus important, on se demande à quel jeu le président est en train de jouer.
Pour ceux qui savent le fonctionnement du système cnddfdd, la réponse est directe : toutes les sociétés paraétatiques versent de l’argent non comptabilisé (non contrôlé par les services comptables de la société) au parti cnddfdd . C’est pour cette raison qu’elles ne parviennent pas à dégager des bénéfices. Ajouter à cela que les gestionnaires placés par le cnddfdd profitent aussi de cette opportunité pour se construire des villas ou acheter de véhicules de luxe et se taper de très belles filles et femmes avec l’argent du contribuable burundais. Le reste de l’argent est affecté à payer un personnel pléthorique envoyé dans ces sociétés juste pour donner de l’emploi aux membres du cnddfdd, mais qui ne produisent rien. Voilà pourquoi les sociétés paraétatiques tombent en faillite. Il est alors normal que ces cadres limogés publiquement soient promus car ils n’ont fait que ce qui leur est dicté par le parti présidentiel. Evariste Ndayishimiye n’a pas le courage et la force de changer cet état de fait.
Nous remarquons et nous apprécions qu’il a joint la parole à l’acte dans le domaine minier. Dans son discours du 1er juillet 2021, le président Evariste Ndayishimiye a promis au peuple burundais que tous les contrats miniers qui ont été mal faits et dont les profits ne vont qu’aux mains des individus seront tous suspendus. Chose dite, chose faite. Une lettre du ministre Ibrahim Uwizeye en charge de l’énergie et mines, signée le 13 juillet 2021, suspendait les contrats miniers des sociétés : Tanganyika Mining Burundi opérationnelle à Mabayi dans Cibitoke depuis octobre 2017 et African Mining Burundi opérationnelle à Butihinda dans la province de Muyinga depuis le 8 Aout 2018. Ajouter à cette liste l’extraction des terres rares de Gakara dans Bujumbura rural qui a été suspendue par une lettre du ministre le 24 juin 2021. Allain Guillaume Bunyoni, premier ministre du gouvernement du Burundi était allé expliquer devant les sénateurs, les différentes violations des conventions entre la société extractrice et le gouvernement du Burundi. L’arrêt de ces contrats est un acte positif apprécié par beaucoup de burundais car ils avaient été signés dans l’intérêt de certains burundais et les sociétés concernées et le Burundi est resté le plus pauvre du monde malgré l’exploitation de son sous-sol.
Pourquoi la suspension de ces contrats aujourd’hui après tant d’années d’exploitation ? La question mérite une analyse minutieuse. Vaut mieux tard que jamais, dira-t-on. Et ceux qui ont négocié et signé ces contrats devraient être pénalement poursuivis. Cela ne sera pas fait car ce sont des gens influents du cnddfdd. Personne ne dira que Evariste Ndayshimiye, secrétaire général du cnddfdd d’alors et Allain Guillaume Bunyoni, en charge à l’époque des questions de sécurité, n’étaient pas au courant de la destination des revenus dégagés par ces sociétés. Une partie de cet argent était versée au parti cnddfdd, une autre partie étaient donnée à certains gros poissons du cnddfdd en commençant par le président de la République et une autre était partagée par les responsables de la société extractrice et ces leaders du cnddfdd qui ont négocié et conclus les contrats. Que le trésor public reste vide, ce n’est pas leur problème ; l’essentiel est que leurs poches soient remplies
Une information en provenance des sources proches du cnddfdd est que ces leaders cnddfdd qui ont négocié ces contrats étaient proches de l’ancien président, feu Pierre Nkurunziza. Et une grosse part du gâteau était versée sur ses comptes et les autres se partageaient le reste. Evariste Ndayishimiye, se trouve aujourd’hui dans l’incapacité de gouverner un Etat dont les caisses sont presque vides et cherche où trouver de l’argent à tout prix. Il cherche aussi une occasion de remplacer ces négociateurs de ces contrats miniers proches de Pierre Nkurunziza par ses propres hommes. Voilà les principales raisons qui motivent Evariste Ndayishimiye dans ces actes que l’opinion qualifie faussement de volonté manifeste du nouveau pouvoir d’Evariste Ndayishimiye de lutter contre la corruption et les malversations économiques au Burundi. Malin qu’il est, Allain Guillaume Bunyoni ( umunyoni signifie un grand voleur malin jamais attrapé) saura se positionner dans cette nouvelle démarche en faisant oublier sa responsabilité dans tout ce qui s’est passé les années antérieures. Mais, on le sait, personne ne sera poursuivie dans ces dossiers car le système cnddfdd est basé sur ce principe d’impunité. Vous avez le droit de dilapider les trésors de l’Etat pourvu que ça soit connu par le système cnddfdd et qu’une partie soit versée sur les comptes du parti.
URN HITAMWONEZA profite encore de cette opportunité pour éveiller la conscience des burundais pour qu’ils soient attentifs sur ce qui est dit par la clique militaire du cnddfdd au pouvoir par rapport à ce qui est concrétisé en actes. Ces leaders sans vision se concentrent uniquement sur ce qui leur procure profits personnels et ne se soucient pas de l’intérêt de tout le peuple en général. Le pays ne fera jamais de pas en avant tant que cette clique militaire est au pouvoir. A nous tous burundais, dans nos différences, d’unir nos énergies pour les limoger de ce pouvoir afin de les traduire en justice pour qu’ils répondent des crimes commis. C’est de cette seule manière que nous pourrons nous choisir d’autres leaders capables de rassembler les burundais et les orienter vers un objectif commun, celui de la paix pour tous et du développement social.