Burundi : Quand le génocide des tutsis burundais de 1993 par le pouvoir Frodebu est perçu de plusieurs manières par les acteurs politiques

Burundi : Quand le génocide des tutsis burundais de 1993 par le pouvoir Frodebu est perçu de plusieurs manières par les acteurs politiques
Nous parlons sans hésitation de génocide des tutsis par les membres du Frodebu en 1993 parce qu’une commission des Nations Unies l’a qualifié comme tel dans son rapport S/1996/682 du 22 Aout 1996. Tout le monde peut le consulter. Nous faisons cette précision car nous savons que le pouvoir de Gitega est entrain de désorienter l’opinion en appelant les évènements de 1972 ‘’génocide des hutus’’ alors qu’il n’a aucune légitimité de les qualifier de génocide.
Dans une publication audio numéro 98 du programme TUVA HE TUJA HE BARUNDI ( D’où l’on vient et où on va burundais) de l’organisation URNHITAMWONEZA, les réactions des politiciens comme Fréderic Bamvuginyumvira, ex vice-président du Burundi et membre du Frodebu, actuel président de la coalition des politiciens de l’opposition en exil CFOR-Arusha; Charles Mukasi; Evariste Ndayishimiye, actuel président de la République et Apôtre Bernard Ntungwanayo, coordinateur de l’organisation Urnhitamwoneza, nous interpellent et nous poussent à vous en faire part en français car le programme est diffusé uniquement en langue nationale, le Kirundi
Monsieur Fréderic Bamvuginyumvira est toujours sur la défensive. Et c’est tout à fait normal qu’il ne peut pas affirmer publiquement que son parti le Frodebu a planifié et exécuté le génocide des tutsis en 1993. Mais, nous sommes sûrs qu’il le sait dans son fort intérieur ; il peut n’y avoir joué aucun rôle, les enquêtes sérieuses nous le montreront, mais il sait que le génocide a été préparé par son parti, et le rapport de l’ONU le prouve noir sur blanc
Comme le confirme aussi le président Evariste Ndayishimiye dans sa déclaration, aucun génocide n’est possible que s’il est planifié et exécuté par un gouvernement/pouvoir. Monsieur Bamvuginyumvira, comme certains membres du Frodebu, qui tentent de cacher la vérité des faits, disent que le génocide a été exécuté au moment où le pouvoir Frodebu avait déjà été destitué et remplacé par un pouvoir militaire. Un argument qui ne tient pas la route au moment où le génocide a commencé la même nuit du coup d’Etat. Les machettes, les bidons d’essence, les tronçonneuses, tout le matériel pour l’exécution de ce génocide avait été distribué à l’avance par les services de renseignement qui étaient sous le contrôle direct du président Ndadaye. C’est là où Fréderic Bamvuginyumvira n’est pas compris quand il essaie de blanchir Melchior Ndadaye en disant qu’il n’est pas parmi ceux qui ont planifié le génocide
Charle Mukasi reste confiant que Ndadaye était au courant du plan. Il part de ses propres dires le soir même du coup d’Etat. Ndadaye a dit aux militaires putschistes avant sa mort : ‘’pensez au moins à vos familles qui sont restées à l’intérieur du pays’’. Il savait ce qui était planifié s’il arrivait quoi que ce soit à lui ou aux autres membres influents du Frodebu. Et tout le monde l’a vu, la réaction a été spontanée. Il y a des coins où ils ont commencé à bruler les maisons des tutsis, à les arrêter et les ligoter avant même que Ndadaye soit assassiné.
Charle Mukasi ira loin en ironisant que ‘’ si Ndadaye a enseigné l’unité des burundais et la paix pendant sa campagne, soit il est mauvais maître, soit ses élèves ont compris le contraire’’. Ce politicien chevronné affirme sans hésitation, beaucoup de preuves à l’appui que c’est l’organisation génocidaire Frodebu qui a tout planifié et mis en exécution. Nous aurons le temps de vous transcrire toute une série de preuves données par Charles Mukasi pour appuyer ses affirmations. Il rappelle que toute l’administration Frodebu et même certains parlementaires étaient tous actifs pour mobiliser les hutus du parti à tuer tous les tutsis sans distinction les considérant comme des membres de l’Uprona, son rival et perdant des élections de 1993. Charles Mukasi fait un clin d’œil à Bamvuginyumvira et à tous les membres du Frodebu qui ont planifié et exécuté le génocide des tutsis en 1993, que les Accords d’Arusha derrière lesquels ils se cachaient pour ne pas répondre devant les juridictions tout ce qu’ils ont fait ne les protègent plus (l’auto amnistie entre putschistes et génocidaires est finie) ; que tôt ou tard, chacun devra répondre de ses actes.
Le président Evariste Ndayishimiye ne veut pas entendre parler de génocide car d’après lui, accuser quelqu’un ou un groupe de gens de génocidaires revient à lui faire du génocide. Nous devrons lui rappeler que quand on parle de génocide des tutsis fait par le Frodebu (beaucoup de ses membres devenus plus tard cnddfdd) en 1993, on cite le rapport des NU ci haut mentionné. Le président demande plutôt que les gens se confient à la CVR qui est, d’après ses dire, en train de faire un travail de recherche des restes des corps des victimes de 1972. Le présent Ndayishimiye ajoute, dans sa déclaration, un élément important. La CVR se hâte à déterrer ces os pour éviter que ceux qui sont au courant des fosses communes où les cadavres ont été jetés ne meurent avant de les montrer. Il précise que ‘’la CVR doit déterrer tous les os, aussi bien des hutus que des tutsis, ils sont tous des burundais’’. Cette précision est de taille et c’est ce que la CVR fait partout où elle passe. Malheureusement, cette commission de Pierre Claver Ndayicariye fait savoir à l’opinion que ce sont les os des seuls hutus tués en 1972, justifiant cela par le fait que ce sont des témoins qui lui montrent où ont été enterrés ces hutus. Mais, il sait tout de même qu’il ne dispose pas de moyens techniques pour savoir à qui appartient tel ou tel os, et au cours de quelle période la personne a été tuée.
L’Apôtre Bernard Ntungwanayo ne passe pas par quatre chemins : le plan du cnddfdd, en envoyant la CVR déterrer ces os, est de faire disparaitre toutes les preuves du génocide qu’ils ont commis en 1993. En effet, après avoir assassiné le maximum de tutsis qu’ils pouvaient, les membres du Frodebu qui avaient peur des probables poursuites, ont fui dans les pays voisins, d’autres ont rejoint le maquis, tous se sont retrouvés ensemble pour mener un combat qu’ils ont faussement appelé ‘’ combat pour le retour à la démocratie’’. La rébellion appelée d’abord cndd, puis cnddfdd n’a fait que continuer à pourchasser les rescapés tutsis partout où ils étaient, d’autres étaient enlevés des véhicules de transport sur les routes en les séparant des hutus pour les tuer seuls. Voilà ce qu’ils ont appelé la défense de la démocratie. Apôtre Bernard Ntungwanayo affirme avec conviction que le cnddfdd est devenu une organisation génocidaire car depuis ce temps du maquis jusqu’à son accession au pouvoir, il a continué à poser des actes de génocide. Il va plus loin en affirmant que le Burundi est devenu un Etat-major général de tous les génocidaires de la sous-région et qu’un génocide régional est en préparation. Il fait un clin d’œil à tous ces partenaires bilatéraux et multilatéraux du pouvoir d’Evariste Ndayishimiye qui s’apprêtent à lui fournir des fonds pour le fonctionnement de son gouvernement, qu’ils réfléchissent deux fois avant de débloquer ces fonds. Cela signifie pour l’Apôtre Bernard, ni moins ni plus, l’appuyer un génocide en préparation. Il fait savoir qu’il leur donnera les détails dans un écrit pour qu’ils prennent cette décision sachant d’avance qu’ils devront assumer leur responsabilité dans le soutien au génocide au Burundi et dans la sous-région.

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