Burundi: Pourquoi l’UE se précipiterait à reprendre la coopération avec les génocidaires de Gitega?
Les sanctions européennes sur le Burundi avaient été prises suite aux violations graves des droits de l’homme consécutives au 3eme mandat contestés de feu président Pierre Nkurunziza. Le peuple burundais s’est levé pour dire non à cette violation grave des accords d’Arusha et de la constitution qui en était issue. La répression aveugle et sanglante de ces manifestations par certains policiers zélés et acquis à la cause du cnddfdd , appuyés par la milice imbonerakure ainsi que le service national des renseignements a ouvert un champ libre à ces tueurs de pourchasser tous les opposants jusqu’aujourd’hui
La question que tout le monde poserait aux Etats de l’Union Européenne est de savoir si réellement les violations des droits de l’homme au Burundi ont cessé ou tout au moins seraient diminuées (la commission de Doudou Diène n’aurait pas reçu des NU le prolongement de son mandat pour continuer à enquêter sur les violations des droits de l’homme au Burundi) . Au cas contraire, qu’est ce qui aurait poussé l’UE à la prise de cette décision précipitée aux conséquences graves pour le Burundi, la sous-région et le monde entier qui prenaient l’UE comme un modèle en matière de respect des droits de l’homme?
Nous affirmons sans risque de nous tromper que cette décision n’est en aucun cas fondée sur la baisse du niveau de violence car ce n’est pas du tout l’UE qui ne soit pas bien informée de la véritable situation qui prévaut au Burundi. Tout d’abord, il ne fallait pas s’attendre à l’amélioration de la situation au Burundi avec un pouvoir d’Evariste Ndayishimiye qui sait très bien qu’il est issu d’un coup d’Etat électoral. Le Burundi est dirigé aujourd’hui par des leaders qui n’ont pas été élus, mais qui se sont imposés par la force. Le peuple burundais dans son entièreté le sait, l’EAC, l’UA, l’UE et les UN le savent. Et personne ne dit un mot aujourd’hui. Et ils parlent de démocratie. Est-ce la démocratie du plus fort qui compte ? Comment alors voulez-vous qu’un pouvoir qui sait qu’il s’est imposé par la force militaire puisse donner la paix aux burundais même s’il n’aurait pas déjà un agenda caché de génocide (qu’il a déjà commencé depuis longtemps) qu’il ne cherche qu’à parachever ?
Il fallait être très naïf pour croire que l’arrivée d’Evariste Ndayishimiye pouvait améliorer la situation des droits de l’homme au Burundi car lui-même l’avait dit qu’il ne fera que poursuivre le programme de son prédécesseur. Vous vous rappelez qu’à une certaine occasion, il a même lâché des mots pour dire qu’il ne voit même pas ce qu’il va faire comme pour dire que tout avait été fait par feu président Nkurunziza. Sans nulle doute qu’il est sur les traces de son prédécesseur qui a , depuis 2015, fait tuer plus de 4000 burundais, plus de 800 portés disparus, emprisonner plus de 8000 et exiler un demi-million. Les organisations des droits de l’homme s’accordent à dire que les 100 jours du règne d’Evariste Ndayishimiye et sa clique militaire ont été très durs pour les tutsis et les membres du CNL. Plus de 198 burundais ont été tués, plus de 26 femmes et filles ont été tuées après avoir été violées, plus de 40 personnes portées disparues et plus de 300 arrestations arbitraires relevées.
Avec les attaques ‘’des bandits armes’’ commencées le 23 Aout 2020, le pouvoir de Gitega s’est comporte comme un lion qui constate du sang sur son corps. Il ne se passe aucun jour sans découvrir un cadavre d’une personne tuée ligotée, des emprisonnements arbitraires sont monnaie courante, jusqu’à un ancien parlementaire qui n’a rien fait d’autre que dire ce qui ne va pas quand il était encore député.
Au Burundi, l’espace politique est complètement bloqué ; un opposant politique est un homme à abattre sans aucune autre forme de procès ; seules les organisations de la société civile et des medias qui acceptent de faire ce que le pouvoir leur recommande sont autorisées de travailler sur le sol burundais.
Au vu de tout ce qui précède, URN HITAMWONEZA est en droit de se poser des questions sur les critères sur lesquels l’UE se serait basée pour songer à reprendre sa coopération avec le pouvoir de Gitega. S’il est vrai que la France a déjà prise une telle décision de façon unilatérale (elle a pris l’option de soutenir ce pouvoir dans ses plans génocidaires et ce n’est pas la première fois qu’elle soutient de tels pouvoirs), toute l’UE ne devrait pas tomber dans la même erreur. Des armes sont aujourd’hui distribuées à la milice imbonerakure et aux démobilisés du cnddfdd sur tout le territoire, les membres des FDLR ont érigé leur Etat-major et leurs positions au Burundi et reçoivent la logistique de l’armée nationale, toute l’administration, de la base au sommet est acquise au projet génocidaire du pouvoir cnddfdd en place. Messieurs de l’UE, reprendre la coopération avec un tel régime veut tout simplement dire appuyer ou financer un projet de génocide au Burundi et dans la sous-région. Vous devriez plutôt exiger à la clique militaire de Gitega de démanteler la milice imbonerakure, envoyer les FDLR interahamwe au Rwanda pour être jugées, engager un dialogue avec toutes les forces vives du pays pour trouver une solution négociée à la crise. En cas de refus, vous devriez renforcer les sanctions. Si demain ou après-demain vous osez passer outre ces observations et décider d’appuyer Evariste Ndayishimiye et son régime militaire, vous aurez, comme la France, contribué à soutenir un projet de génocide et vous en assumerez la lourde responsabilité. WhatsApp contact: +31685638237
Email: [email protected] Twitter: URN HITAMWONEZA