Burundi: Pourquoi le gouvernement de 1994 avait-il le souci de protéger les chimpanzés plus que les tutsis rescapés du génocide de 1993?

Burundi: Pourquoi le gouvernement de 1994 avait-il le souci de protéger les chimpanzés plus que les tutsis rescapés du génocide de 1993?
L’évènement qui marque l’histoire récente du Burundi se passe entre l’année 1994 et 1995, (la date précise vous sera donnée dans nos prochaines éditions) : 30 chimpanzés retirés de la Kibira sont embarqués, destination le Kenya. Motif : les protéger de la crise que connaissait le pays. Ils sont devenus des réfugiés burundais au Kenya.
Le ministre Jean Marie Niyokindi du gouvernement burundais d’octobre 2019 disait, lors des questions orales au parlement en date du 16 octobre 2019, qu’il s’agissait de 20 chimpanzés au lieu de 30 : ‘’ il y a 20 chimpanzés que le Burundi a refugié au parc Nanyuki au Kenya pendant la crise de 1994 avec des accords de partage des revenus touristiques que ces bêtes engendreraient, mais le Burundi n’a rien reçu’’, disait-il. Première tricherie.
Peut-être que le ministre n’avait pas beaucoup d’informations sur ce dossier. Nos sources nous disent que ces chimpanzés sont partis en deux tranches. Ils ont embarqué 10 dans un premier temps et 20 dans un deuxième tour (au lieu de 10 ; ce qui ferait au total les 20 dont le ministre faisait allusion). Ils ont été rassemblés près de Chanic dans un hangar ; puis mis dans des cages adaptés et embarqués dans des avions jusqu’au Kenya.
Des sources bien informées nous ont révélé qu’il s’agit donc de 30 chimpanzés au lieu de 20 qui étaient mentionnés dans une convention qui aurait été signée entre le Kenya, le ministre burundais des affaires étrangères d’alors et l’INCN, l’institution en charge de la protection de l’environnement.
Ils sont aujourd’hui dans le Sanctuaire pour Chimpanzés Sweetwaters, rapportent les journalistes d’Aljazeera qui ont vu un chimpanzé en provenance du Burundi du nom de Poco, 37 ans. Ils sont appelés des chimpanzés sans frontières car proviennent de plusieurs pays dont le Burundi, le Rwanda, le Sud Soudan, le Congo, Mozambique, les Emirats Arabes Unies et même l’Irak.
26 ans après, certaines sources disent qu’ils sont aujourd’hui au nombre de 96 en provenance du Burundi et qu’un seul serait mort. Ce chiffre nous parait aussi très insignifiant ; sauf s’ils ont été affectés par la politique de limitation des naissances. Pour quel intérêt  puisqu’ils ont besoins plutôt qu’ils soient nombreux pour attirer beaucoup de touristes et faire entrer des devises. C’est dire que ce chiffre peut être faux. Dans cette fameuse convention qui a été signée, il serait stipulé qu’un médecin burundais devrait les rendre visite une fois les trois mois , mais nos sources nous disent que personne n’y a mis le pied depuis 1994. Voilà ce qui inquiète en plus.
Ici, il y a lieu de se poser beaucoup de questions : le gouvernement parle de 20 chimpanzés qui ont été refugiés au Kenya. Où seraient les 10 autres puisqu’il est connu qu’ils ont été retirés de la Kibira et embarqués à bord d’un avion ? Ont-ils été vendus ? Sont-ils avec les autres, mais ne sont pas comptés ? Combien sont-ils réellement aujourd’hui après tant d’années ? Combien rapportent-ils par an en termes de dollars ? Sur quels comptes seraient versés les revenus touristiques puisque le ministre Niyokindi disait en 2019 que le gouvernement n’a jusque-là rien reçu ? Comment penser à protéger les chimpanzés en cette période de guerre au lieu de penser d’abord aux tutsis qui étaient dans les camps de déplacés, menacés d’extermination par les génocidaires de 1993 qui voulaient faire disparaitre les témoins gênants (les rescapés) ?
A la dernière question, la réponse peut paraitre très simple : les autorités d’alors n’avaient rien de diffèrent des génocidaires qui voulaient en finir avec ces tutsis rescapés du génocide de 1993 ; rien n’indique que ces autorités n’étaient pas parmi les planificateurs de ce génocide car le rapport des NU S/1996/682 du 22 Aout 1996, stipule bien que ce qui s’est passé en 1993 est un génocide des tutsis planifié et exécuté par des hutus du Frodebu. Pour ces autorités donc, les chimpanzés qui rapportent de l’argent étaient plus importants que les tutsis rescapés qu’il fallait plutôt laisser à la merci des mêmes tueurs qui se sont déguisés en rebelles après le génocide de 1993.
Nous ne sommes pas encore à mesure de répondre à toutes ces autres questions, mais nous continuons nos recherches pour faire éclater la lumière sur ce dossier. Chaque burundais ou kenyan (nous avons aussi la version anglaise) qui reçoit nos publications est appelé à nous aider à éclairer l’opinion.
Le Burundi est en dernière position dans la sous-région en matière d’investissement dans le domaine touristique. En guise d’exemple, (soulevé dans cette séance de questions orales au parlement du 16 octobre 2019), la Tanzanie a reçu 2 milliards de dollars, tandis que le Burundi n’a reçu que 160 millions de dollars provenant du tourisme pour la seule année 2017.
Pourtant, notre pays dispose de 2 parcs nationaux ( Kibira et Ruvubu) et de 5 réserves naturelles ainsi que beaucoup d’autres sites touristiques qui peuvent nous procurer beaucoup de rentrées en termes de dollars.
URN HITAMWONEZA estime que le pays est pauvre parce qu’il a toujours manqué de leadership éclairé qui aime le Burundi. Beaucoup de chefs ont toujours privilégiés leurs intérêts personnels au détriment de l’intérêt général. Pour le cas précis de ces chimpanzés refugiés au Kenya, nous devons tous coaliser nos efforts pour réunir toutes les données nécessaires sur ce dossier pour savoir le montant des frais qui devraient revenir au Burundi, nous rassurer s’ils ont été versés au trésor public ou pas. Si oui, sur quel compte ? Et s’il y a eu détournement, connaitre les responsables. Nous ne sommes pas prêts à baisser la garde, nous devrons poursuivre ce dossier jusqu’à ce que la vérité soit connue et que s’il y a eu détournement, les responsables soient punis et l’argent reversé dans les caisses de l’Etat. WhatsApp contact: +31685638237
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