Burundi 07/4/2021: Pourquoi l’ancien président Ntaryamira Cyprien a demandé lift dans l’avion de Juvénal Havyarimana alors qu’il avait son propre avion ?
Nous suspendons notre démarche montrant pourquoi et comment la milice imbonerakure du cnddfdd a été mise en place par un pouvoir qui avait une armée et une police sous sa commande, pour parler des relations qui étaient entre les pouvoirs génocidaires des deux pays, le Burundi et le Rwanda.
C’était le 6 avril 1994 que s’est écrasé, au-dessus de Kanombe au Rwanda, un avion transportant l’ancien président rwandais Juvénal Havyarimana et l’ancien président Burundais, Cyprien Ntaryamira , ainsi que deux de ses ministres, tous en provenance de la Tanzanie dans des pourparlers de paix, dira-t-on. Le lendemain, le 7 avril 1994, le pouvoir de Juvénal Havyarimanaa débute le génocide des tutsis rwandais comme il l’avait planifié ; le crash de l’avion n’a été qu’un déclencheur. Les hutus extrémistes se sont levés, activés par l’armée, l’administration, tous les fonctionnaires hutus ainsi que la milice Interahamwe et ont saccagé tout le pays tuant tout tutsi sans distinction. Ceux qui ont pu échapper n’ont été sauvés que par l’arrivée des forces du FPR. Ce sont ces dernières qui ont pu arrêter le génocide et pousser hors du pays les génocidaires, à la tête desquels se trouvaient les EX-FAR (ex forces armées rwandaises), certains membres de l’armée française qui les appuyaient ainsi que la milice Interahamwe
Aujourd’hui, le 7 avril 2021, les rwandais et leurs amis se souviennent pour la 27eme fois des tutsis rwandais qui ont été tués uniquement pour être nés tutsis. Un extrémisme sans nom.
Le cas est similaire au génocide des tutsis burundais qui s’était déroulait 6 mois plutôt, le 21 octobre 1993, après l’assassinat par un groupe de militaires, de l’ancien président Melchior Ndadaye. Presque même scenario : un génocide planifié qui attend un déclencheur pour être mis en œuvre. Personne n’ignore que c’est toute l’administration et les services d’Etat (exclusivement Frodebu) qui activaient la population hutue à massacrer sans peur les tutsis. Les gens devraient s’inquiéter aujourd’hui en voyant que toute l’administration à la base, tous les services clés du pays sont occupés exclusivement par les membres du cnddfdd. La différence entre le Rwanda de 1994 et le Burundi de 1993 est que l’armée burundaise de l’époque ne faisait pas partie de ceux qui tuaient comme le faisaient les EX-FAR au Rwanda, elle était dans le camp de ceux qui faisaient tout pour sauver les tutsis comme l’ont fait les forces du FPR.
Beaucoup d’observateurs disent que les deux génocides devraient se dérouler en même temps pour en finir, avec l’appui de la France, avec les tutsis du Burundi et du Rwanda. La nuit de l’assassinat du président Ndadaye, le capitaine français Paul Baril et le chargé du renseignement du président Juvénal Havyarimana avaient passé leur nuit à Bujumbura. Pourquoi cette coïncidence ? Le temps nous le dira. Mais, nous ne pouvons pas ne pas penser que les planificateurs de l’assassinat de Melchior Ndadaye sont nombreux ; se contenter d’accuser les seuls officiers burundais et les cadres du parti Uprona serait une erreur.
C’est dans ce même cadre de questionnement qu’on se demande, sans réponse claire, ce qui a poussé le président Cyprien Ntaryamira, qui avait remplacé l’ancien président Melchior Ndadaye, à laisser son avion partir pour Bujumbura et prendre lift dans l’avion de l’ancien président rwandais, Juvénal Havyarimana. Que devrait-il aller faire à Kigali ? Pourquoi n’est-t-il pas passé par Kigali à bord de son propre avion s’il avait encore des affaires à traiter avec son homologue rwandais ? Pourquoi Cyprien Ntaryamira avait-il choisi uniquement deux ministres qui devraient l’accompagner et oser se séparer de son officier d’ordonnance ? Ceci étant un faute grave du capitaine Cishahayo qui a accepté de laisser le président partir seul ; il représentait non pas la personne de Ntaryamira, mais une institution présidentielle. Raison pour laquelle le capitaine ne devrait pas exécuter cet ordre car c’était un ordre manifestement illégal.
Nous n’avons pas de réponses claires à toutes ces interrogations car ceux qui devraient y répondre sont morts. Mais quelques hypothèses se dégagent. La première est que le président Ntaryamira aurait eu peur que son avion pourrait être descendu au-dessus de Bujumbura par ses ennemis et il a préféré faire diversion, envoyer l’avion avec les autres membres de la délégation pour qu’ils meurent seuls. Le président Mobutu du Zaïre avait lancé une alerte que les avions des deux présidents pouvaient avoir des ennuis au retour de la Tanzanie. La deuxième est que le président Havyarimana avait des informations que son avion pouvait être descendu et il a pris le président Ntaryamira comme bouclier humain (croyant que ceux qui auraient ce projet pourraient ne pas le mettre en œuvre s’ils apprenaient qu’il était avec un autre président). La troisième est que le président Havyarimana qui avait planifié depuis longtemps le génocide des tutsis rwandais, voulait qu’il aille finaliser cette planification avec son homologue burundais à Kigali, pour que l’exécution se fasse en même temps pour les deux pays. Les hutus extrémistes du Burundi avaient déjà fait un essai en 1993, il ne restait qu’à ajuster là où ils auraient commis d’erreur, pour qu’ils en finissent avec tous les tutsis du Burundi. Une coordination des actions entre les deux pouvoirs pourrait leur procurer des résultats escomptés : mettre un point final à tous les tutsis du Rwanda et du Burundi.
Laquelle de ces hypothèses serait -elle la plus probable ? Nous avons beaucoup de penchants vers la dernière ; ce qui est motivé par le fait que le président Ntaryamira a osé se séparer de son officier d’ordonnance, ce qui ne se fait pas. Même si ce dernier était hutu comme lui, il n’avait pas encore totale confiance en les FAB (forces armées burundaises) pour traiter en sa présence de pareils dossiers de génocide des tutsis.
URN HITAMWONEZA trouve très regrettable que des groupes d’extrémistes hutus, hantés par l’esprit d’exclusion ethnique, embarquent tout un peuple dans des chicanes ethniques qui ne font que détruire tout le pays et particulièrement la masse paysanne qui vivait dans la bonne entente. Il est temps que la population se réveille et qu’elle remarque que de tels leaders ne cherchent que leurs propres intérêts et s’en débarrasse. Nous avons besoin des leaders rassembleurs qui mettent en avant l’intérêt général de leurs dirigés. Et ces groupes d’extrémistes génocidaires doivent être démasqués et traités à la hauteur des crimes commis.