Burundi: Pourquoi la clique militaire de Gitega cache encore les chiffres réels des burundais atteints de Covid-19

Mercredi le 8 juillet 2020

Burundi: Pourquoi la clique militaire de Gitega cache encore les chiffres réels des burundais atteints de Covid-19
Le président Evariste Ndayishimiye tenait ce 8 juillet 2020 au palais de Gitega, le premier conseil des ministres de son mandat. La lutte contre Covid-19 est un des points à l’ordre du jour. La note sur les mesures d’opérationnalisation de la campagne à résultat rapide de lutte contre covid-19 sera présentée par le Ministre de la santé publique et de la lutte contre le Sida, Thaddée Ndikumana.
Ce dernier vient d’organiser un dépistage dans les trois communes de la mairie de Bujumbura pour connaitre les personnes déjà contaminées par ce virus. Les tests ont été faits lundi le 6juillets 2020, les résultats devraient être disponibles le 7 juillet 2020. Selon le porte-parole du Ministère, les examens de laboratoire n’ont pas pu se terminer à temps, raison pour laquelle les résultats ont été rendus public le 8juillet 2020. Sur 670 échantillons prélevés, seulement 28 cas seraient testés positifs.
Nous disons ‘’ seraient’’ au conditionnel car il n’est pas certain que ces résultats reflètent la réalité. Le temps de retard de diffusion de ces résultats aurait été utilisé pour discuter sur les résultats à déclarer pour ne pas montrer au public et à la communauté internationale que la situation est explosive au Burundi. En effet, la clique militaire a caché la pandémie pendant la campagne électorale et les élections de mai 2020 à tel point qu’il n’était même pas permis de porter un masque ; cela était réservé aux seuls médecins en charge de Covid-19. Attendez-vous alors que les cas de contamination de Covid-19 vont augmenter au fur et à mesure que le Gouvernement fera exécuter des mesures barrières à prendre demain ou après-demain.
Avec le slogan’’ Je guéris, ne me contamine ni ne contamine les autres’’, rien n’est encore fait comme sensibilisation de la population ; aucune mesure concrète n’est jusqu’ici prise pour protéger la population. Les autorités se contentent de dire que la pandémie existe et qu’elle est dangereuse et que tout le monde doit se protéger et protéger les autres ; mais laissent les burundais continuer à se rassembler dans les églises, au moment des fêtes, les marchés, les boîtes de nuit sans aucune mesure de protection. Imaginez les 28 testés positifs ce 6 juillet 2020. Ils sont au sein de la population, dans leurs familles, ils circulent partout dans ces milieux publics non interdits, combien contaminent ils par jour ? Les résultats ont été publiés aujourd’hui, même si le gouvernement avait eu le réflexe de les isoler (ce qui n’est pas sûr), combien ils auraient contaminés en deux jours, même les jours d’avant tests ? Le gouvernement aurait-il cherché à connaitre toutes les personnes qui ont été en contact avec eux pour les isoler ? Même s’il en avait la volonté, il ne le pourra pas tant que tous ces milieux publics sont encore ouverts à tous. Voilà ce qui explique que les 28 cas testés positifs sont loin de la réalité. C’est sans doute des chiffres parachutés pour montrer que la situation est encore sous contrôle. ‘’Le mensonge est une carapace qui vous étouffe pour vous détruire ‘’ nous dira Guillaume Visio.
Que la clique militaire aux commandes aujourd’hui cesse de mentir au peuple. Hier, Evariste Ndayishimiye montait au podium pour dire au peuple que le coronavirus ne peut pas nous empêcher de vaquer à nos activités au moment où le monde entier était au cantonnement, prétextant que le ciel burundais ne peut pas être atteint Covid 19 car il est protégé par Dieu. Si on posait la question à Evariste Ndayishimiye de savoir où est passé ce Dieu, qu’est ce qu’il répondrait ? Ce Dieu a-t-il quitté le Burundi pour qu’aujourd’hui Evariste se lève pour crier ‘’ halte au coronavirus’’ ? Encore une fois, il serait honnête de ne pas toujours utiliser le nom de Dieu pour arriver à ses intérêts politiques. La bible nous dit : ‘’Tu ne prendras point le nom de Yaweh, ton Dieu en vain, car Yaweh ne laissera pas impuni celui qui prendra son nom en vain’’. Nous savons que Dieu peut lire ce qui est caché dans nos cœurs, aussi il ne faut pas oublier que le peuple burundais captent ce revirement à 180 degrés et se pose des questions sur la franchise et l’honnêteté de ce leader.
Ce langage politique de mentir au peuple n’est pas nouveau pour la clique militaire au pouvoir. Quand elle tue en silence, elle déclare que la sécurité est totale au pays. Aujourd’hui, le rapport de la ligue Iteka donne 13 personnes tuées par la police et les imbonerakure en une semaine ( du 29 juin au 5 juillet 2020). Apparemment, le pays est calme. Mais, les hommes d’Evariste Ndayishimiye continuent à tuer dans le silence et à cacher les cadavres. 8 cadavres seulement ont été découverts. Quand le peuple meurt de faim, quand les rapports des organismes internationaux habilités classent le Burundi au bas de l’échelle mondiale en matière de développement, ces leaders disent que le Burundi est un pays riche, qui peut même prendre en charge d’autres pays. Ndayishimiye lui-même, devant un public des paysans qui n’ont pas été à l’école, comparait le Burundi aux pays européens et leur disait que c’est le Burundi qui est plus riche que beaucoup de pays européens. Manipulation populaire de tous les jours finira par la disqualification.
URN HITAMWONEZA s’est engagé à vous dire la vérité sur les planifications et les agissements de la clique militaire au pouvoir qui, on le sait bien, est en train de chercher par tous les moyens, en collaboration avec les interahamwe, membres FDRL, un déclencheur pour terminer le génocide des tutsis et des opposants à son système. Soyons alors vigilants. Ne soyons pas aveuglés par les paroles trompeuses d’Evariste Ndayishimiye sinon on risque d’être surpris.

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *