Burundi : Pierre Nkurunziza méritait-il vraiment le Titre de Guide Suprême du Patriotisme ? (Quatrième partie)

Burundi : Pierre Nkurunziza méritait-il vraiment le Titre de Guide Suprême du Patriotisme ? (Quatrième partie)
Nous cheminons vers la fin de notre objectif de démontrer que feu président Pierre Nkurunziza ne mérite pas le titre de Guide Suprême du Patriotisme que la clique militaire au pouvoir lui a collé avec l’intention de le garder comme leur idole qui les aiderait toujours dans la mobilisation des membres du cnddfdd afin de rester éternellement au pouvoir. Malheureusement pour eux ou heureusement pour les autres, Dieu en a décidé autrement ; il est parti sans avoir le temps de leur dire au revoir. Officiellement mort de crise cardiaque, officieusement mort empoisonné ou de covid-19, il a quitté ce monde sans s’y attendre.
Nous tenons à rappeler quelques dates et évènements historiques avant de conclure sur ce chapitre. Elu pour la première fois le 19 Aout 2005, il prêta serment le 26 Aout 2005. En 2010, pour son deuxième mandat, le cnddfdd l’a désigné candidat le 24 Avril 2010 et l’élection présidentielle eut lieu le 28juin 2010. Vient alors le temps du troisième mandat controversé, porteur de grands malheurs pour le peuple burundais : le 21 mars 2014, le parlement a rejeté le projet de révision de la constitution qui allait lui donner l’occasion de briguer un troisième mandat contraire à l’article 96 de la constitution de 2005. Malgré cela, il ne baissa pas les bras ; sa candidature fut validée par une décision controversée de la Cour constitutionnelle et le 25 avril 2015, il s’imposa comme candidat à l’élection présidentielle du 26 juin 2015. Les burundais n’oublieront jamais la tentative de coup d’Etat du 13 mai 2015, quand Pierre Nkurunziza, en déplacement pour un sommet à Dar es Salam sur la situation de crise de son pays, et la récupération de son pouvoir deux jours après, le 15 mai 2015. Les jours qui ont suivi ont été un calvaire pour ceux qui avaient passé des jours à manifester contre son mandat contraire à la loi. Des centaines de personnes ont été tuées, d’autres emprisonnées et torturées, d’autres poussées à l’exil. L’élection jugée illégale et truquée aura lieu le 21 juillet et les résultats ont été proclamés le 24 juillet 2015, et Pierre Nkurunziza dirigea dans le sang le peuple burundais pendant encore 5ans jusqu’à la fin de ses jours, sans avoir le temps de passer le témoin à son successeur Evariste Ndayishimiye, désigné candidat du cnddfdd par la clique militaire pour les élections de mai 2020, alors que Nkurunziza , avait souhaité être remplacé par Pascal Nyabenda, alors président de l’Assemblée Nationale. Un homme facile à manier, ce qui était un bonne stratégie car, ayant déjà décroché le titre de Guide Suprême, Nkurunziza aurait été lui-même président lors de ce mandat puisqu’il avait reçu des avantages presque équivalents à ceux d’un président en exercice. Mais, la clique militaire a vite vu son intention. D’où, la thèse de son empoisonnement serait la plus probable, une façon de dégager un obstacle majeur pour le règne d’Evarsite Ndayishimiye.
Voilà en résumé les dates et les éléments qui ont marqué la vie politique de cet homme qui a reçu le titre de Guide suprême du patriotisme alors que depuis le maquis jusqu’à la fin de ses jours, il a commis, lui-même ou les hommes sous sa responsabilité, beaucoup de crimes de sang et des crimes économiques. La situation catastrophique dans laquelle se trouve jusqu’aujourd’hui le Burundi prend racine sur son troisième mandat illégal et illégitime : Des centaines de morts, des centaines de milliers de réfugiés, des femmes et des filles violées, des gens emprisonnés, un pays le plus pauvre du monde ; voilà le bilan largement négatif du pouvoir Nkurunziza et par conséquent du cnddfdd car depuis l’arrivée d’Evariste Ndayishimiye, la situation s’est empirée.
URN HITAMWONEZA estime qu’au lieu de célébrer la journée du patriotisme en la mémoire de Pierre Nkurunziza, cette journée devrait nous rappeler plutôt les vrais patriotes tués par son pouvoir alors qu’ils ne cherchaient que le respect de la constitution qu’il a violé lui-même en cherchant à se maintenir au pouvoir. Ceux qui ont donné leurs vies en luttant pour un Etat de droit ; tous ceux qui sont victimes, d’une manière ou d’une autre, de cette violation de la loi par le pouvoir cnddfdd, se sentiront soulagés quand, nous tous burundais, dans nos différences, parviendrons à nous lever comme un seul homme, pour mettre hors d’état de nuire ce pouvoir sanguinaire et traduire en justice ses leaders actuels ainsi que ceux qui sont déjà morts (comme Adolphe Nshimirimana, Darius Ikurakure, Pierre Nkurunziza et les autres ) afin qu’ils répondent de tous les crimes qu’ils ont commis. Nous le répétons encore une fois, Pierre Nkurunziza ne mérite pas d’être appelé guide suprême du patriotisme, il mérite d’être appelé criminel même s’il est mort. Ceux qui l’ont succédé au pouvoir n’ont fait que continuer son œuvre, ils méritent aussi la prison. Et qu’ils le sachent déjà, ils finiront leurs jours en prisons s’ils ne partent pas si tôt comme leurs prédécesseurs. Car, tôt ou tard, les choses doivent changer au Burundi ; c’est une question de temps.

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