Burundi : L’incendie de la prison centrale de Gitega reste un mystère
Un accident ou un crime ? L’histoire nous le dira. Le matin du 7 décembre 2021, un violent incendie a ravagé la prison centrale de Gitega faisant beaucoup de dégâts matériels et humains. Les médias n’ont pas été autorisés d’y entrer, même les médias publics, nous ont dit les sources sur place. A l’arrivée du vice-président de la République, Prosper Bazombanza, il a annoncé, sans avoir fait aucune enquête, que l’origine de l’incendie est un court-circuit causé par des raccordements anarchiques et que 38 prisonniers sont morts et 69 autres blessés.
La suite des évènements était étrange : les cadavres calcinés ont été mis dans des sachets noirs et embarqués dans des véhicules pour aller les enterrer dans des fosses communes la nuit. Ce sont les témoins qui ont vu ces camions qui l’ont dit. Aucune identification des victimes n’a été faite ; aucun membre des familles des disparus n’a été appelée pour récupérer le reste des corps des victimes pour les enterrer avec dignité. Six personnes ont été emprisonnées pour avoir osé aller demander les cadavres des leurs pour les enterrer dignement. Que cachaient les autorités derrière cet incendie ? Mystère !
Les informations qui fusaient de partout après l’incendie parlaient de beaucoup de morts, en termes de centaines. Dans une prison qui avait une capacité d’accueil de seulement 400 personnes, il y avait 1539 prisonniers. En plus, quand le feu a éclaté, l’information en provenance de la prison signale que les policiers, au lieu de penser à sauver les vies humaines, ils faisaient tout pour que personne ne sort pour s’échapper. C’est dire, selon certaines sources, qu’il y a au moins deux salles contenant chacune plus de 100 personnes où presque personne n’a pu en sortir, exemptés quelques éléments qui auraient pu escalader les murs. L’information diffusée par la ligue Iteka le 16 décembre 2021 parlait de 345 prisonniers morts dans cet incendie et de plus de 100 blessés.
Le fait de se précipiter à parler des chiffres des victimes, les enterrer en cachette la nuit sans avoir dressé la liste des morts et avertir leurs familles cache bel et bien la vraie source de l’incendie. Les spécialistes des installations électriques disent clairement que le court-circuit n’aurait pas causé autant de dégâts. Ce qui fait penser plutôt à un crime d’Etat ; ce serait l’œuvre du pouvoir cnddfdd qui qui n’hésiterait pas d’incendier les prisons comme il l’a fait pour le marché central de Bujumbura et beaucoup d’autres dans le pays. ACAT Burundi met aussi en doute cette théorie du vice-président Prosper Bazombanza et demande que des enquêtes indépendantes soient menées car selon toujours cette organisation, il y a des informations qui affirment que le début de l’incendie a été une explosion entendue de l’intérieur de la prison.
Des informations en provenance de Gitega disent aussi que certains imbonerakure qui étaient emprisonnés dans cette prison auraient été déplacés vers d’autres prisons quelques jours avant l’incendie ; que d’autres prisonniers, dont le nombre n’a pas été précisé se seraient évadés. Aussi, souvenez-vous que deux jours avant, plus de 1000 dossiers avaient été volés la nuit au tribunal de résidence de Gitega ; personne n’a donné jusqu’aujourd’hui les résultats des enquêtes de la police.
URN HITAMWONEZA estime que tous ces éléments sont suffisants pour conclure que c’est la seule clique militaire au pouvoir au Burundi qui est capable, dans ce pays, de planifier et exécuter tout ce montage dans le but de se débarrasser du maximum de prisonniers qui pèsent lourds sur ses épaules. La communauté internationale et le peuple burundais devraient savoir qu’ils ont en face d’eux une bande de criminels qui ne se soucie que de leurs intérêts personnels. Nous devons tous unir nos forces pour arrêter toutes les stratégies les plus efficaces possibles pour chasser du pouvoir cette poignée d’hommes et de femmes du système cnddfdd qui prennent en otage le peuple burundais et qui ne cessent d’endeuiller des familles dans le seul but de se maintenir au pouvoir et continuer à remplir leurs poches. La seule place qu’ils méritent est la prison pour répondre des crimes de tout genre qu’ils ont commis.