Burundi : L’image du pays que le président Evariste Ndayishimiye a présentée à Rome n’est pas celle du Burundi.
En visite chez le Saint Père, le président Evariste Ndayishimiye a donné une interview à Rome New samedi 26 Mars 2022, après sa rencontre avec le Pape François, qui lui a promis de visiter le Burundi en 2023.
Tous ceux qui ont eu la chance d’écouter cette interview se sont demandés si Evariste Ndayishimiye présentait le Burundi ou un autre pays de la planète. Il a parlé d’un paradis terrestre qui ne manque que du développement (il mentionnait que le seul ennemi qui reste pour les burundais, c’est la pauvreté). Il ignore que le monde entier sait bien que dans nos pays qui ne manquent pas de ressources naturelles, la mauvaise gouvernance est à la base de la pauvreté dont il faisait allusion. Et Evariste Ndayishimiye est actuellement le chef de fil du système cnddfdd qui a ruiné le pays depuis 2005.
Revenons sur les détails. Ndayishimiye a présenté un pays de sécurité garantie, de paix, de démocratie, en bon termes avec ses voisins. C’est juste ce qui manque pour le Burundi. Raison pour laquelle on est en droit de se demander de quel pays parlait-il.
Peut on parler de sécurité avec les cadavres qui ne cessent d’être ramassés partout dans le pays et qui sont enterrés sur ordre de l’administration sans aucune identification ? La Ligue Iteka a donné, au courant de ce mois de Mars 2022, un bilan très lourd des seules femmes tuées depuis qu’Evarsite Ndayishimiye est au pouvoir : 153 femmes et filles tuées ; 3 portées disparues ; 186 violées ; 9 torturées ; 78 arrêtées arbitrairement. Si un si grand nombre de femmes et filles ont été victimes des atrocités du pouvoir Ndayishimiye, qu’en serait-il pour les hommes ? Un pouvoir qui n’est pas capable de protéger les personnes vulnérables comme les femmes et les filles ne mérite pas normalement de visiter le Saint Siège.
Comment peut-on parler de paix dans un pays le plus pauvre et le plus misérable de la planète avec un pouvoir qui intimide tout le monde, qui prend des mesures impopulaires comme l’interdiction de circulation dans la capitale des motos, vélos et tricycles qui apportaient une ration alimentaire à plus de 300 mille personnes ; un pouvoir qui menace de confisquer les terres non exploitées des paysans des milieux ruraux pour les distribuer aux imbonerakure (la milice du cnddfdd)?
Peut-on s’attendre à la paix quand chaque membre de la milice imbonerakure , chaque membre du SNR ou des services de renseignement de l’armée ou de la police peut se permettre d’enlever quelqu’un et l’emprisonner dans un lieu inconnu, avec la grande possibilité de le tuer et le jeter dans la rivière ou l’enterrer vivant? Que font les militaires et miliciens imbonerakure à l’Est de la RDC voisin si la paix et la sécurité sont garanties au Burundi ? SI Vatican News avait posé autant de questions à Evariste Ndayishimiye, aurait-il eu des réponses à donner ? Juste dire que tout cela n’est que mensonge alors qu’il sait que c’est la vérité.
Les bonnes relations avec les voisins dont il faisait allusion seraient entre le Burundi et la Tanzanie qui lui aide à maltraiter les réfugiés burundais pour les forcer à retourner au pays alors qu’ils sont chassés par sa milice imbonerakure. C’est probablement aussi avec la RDC qui lui permet d’envoyer des miliciens et des soldats sur ce territoire sans aucun accord officiel. Ce n’est pas le même cas avec le Rwanda qui a ouvert ses frontières avec tous les voisins, mais seul le Burundi a refusé d’ouvrir la frontière Rwando-Burundaise avec comme prétexte que ce pays n’a pas encore remis au Burundi les putschistes de 2015 qui se trouveraient sur son territoire. La vraie cause est ailleurs, il faut que les gens le comprennent. C’est que le pouvoir de Gitega ne peut en aucun cas accepter de chasser les FDLR/FLN qui se trouvent sur son territoire. Voilà le grand obstacle. Comme les bonnes relations entre les deux pays exigent que ces génocidaires soient aussi chassés loin de la frontière rwandaise, Evariste Ndayishimiye trouve des prétextes pour que les pourparlers en cours depuis un certain temps n’aboutissent pas aux accords qui lui obligeraient de chasser ces criminels avec qui le système cnddfdd a signé des conventions. Une lettre signée secrétaire général RNC circule sur les réseaux sociaux demandant au président Ndayishimiye de jouer le rôle de médiateur entre ce mouvement et le gouvernement rwandais. Il n’en est pas capable. Mais, la lettre montre ni moins ni plus la confiance que ce mouvement a pour Evariste Ndayishniye et son pouvoir ; lui qui comprend la cause qu’ils défendent et qui est prêt à leur apporter appuis multiformes dans leur lutte.
Parler de démocratie serait une utopie au moment où circule sur les réseaux sociaux la déclaration du président de l’assemblée nationale, Gélase Ndabirabe, qui affirme sans crainte que tous les organes administratifs de l’Etat doivent être soumis aux chefs cnddfdd à tous les niveaux. Le Burundi est replongé dans un monopartisme sans nom où tout opposant est soit tué, soit emprisonné ou forcé à l’exil. L’exemple des 5 membres d’une même famille de Rutana, membres du parti CNL, emprisonnés en dit long. Trois d’entre eux avaient fui vers la Tanzanie la nuit du 11 Aout 2021 suite aux menaces des membres de la milice du cnddfdd; mais , sur ordre de l’administration et du parti cnddfdd à Rutana, la police tanzanienne les ont arrêtés, torturés, emprisonnés puis conduits sur la frontière Mugina et remis à la police burundaise ( il s’agit de Jean Bosco Nsengiyumva, Oscar Icondayisavye et Eric Nibizi) . Ils ont été conduits dans la prison de Rutana où ils ont rejoint les deux autres (Jean Pierre Ndacayisaba alias Delenganya et Chartière Ntakirutimana) déjà condamnés à 10ans de prison et 100mille francbu d’amande. Voilà le genre de démocratie dont parlait Evarsiste Ndayishimiye à Rome. Il n’a même pas eu honte de dire que les élections de 2020 ont été libres et transparentes au moment où le monde entier sait que le cnddfdd a refusé l’accès à tous les observateurs étrangers et que même l’église catholique dont il n’a pas cessé un seul instant de se vanter la bonne relation avait affirmé qu’il y a eu tricherie ; mais elle s’est tue après suite aux intimidations de la clique militaire au pouvoir qui a forcé tous les burundais à accepter un président tricheur. Voilà qu’il continue de mentir jusqu’au Vatican chez la Pape,
URN HITAMWONEZA estime qu’il est temps que ce genre de mensonges cessent au Burundi ; que tous ces criminels menteurs soient mis de côté et qu’émergent des leaders honnêtes et aux mains propres, seuls capables de tirer le Burundi du gouffre dans lequel le pouvoir cnddfdd l’a plongé depuis 2005. A chacun d’apporter sa pierre à l’édifice ; tout est possible si on combine nos efforts.