Burundi: Les condamnés pour l’assassinat de Melchior Ndadaye sont prêts à faire recours. A quand la justice pour les victimes du génocide des tutsis de 1993 ?

Burundi: Les condamnés pour l’assassinat de Melchior Ndadaye sont prêts à faire recours. A quand la justice pour les victimes du génocide des tutsis de 1993 ?
Le Burundi a un problème très sérieux de leadership ; ceux qui arrivent au pouvoir, au lieu de se concentrer sur la paix et la sécurité, piliers du développement de tout peuple, pensent d’abord à se venger ; ce qui crée une autre insécurité. Tout ceci est causé par l’impunité des crimes qui est devenu récurrente au Burundi.
Depuis longtemps, les criminels n’ont pas été punis conformément à la loi ; dans certains cas, ce sont les exécutants qui ont été punis, mais les planificateurs ont toujours trouvé des manouvres pour se couvrir et rester impunis. Ils ont alors continué à planifier d’autres crimes.
Il est regrettable que Melchior Ndadaye, président démocratiquement élu soit tué. Il fallait que les planificateurs et les exécutants soient rapidement ciblés, arrêtés et condamnés, chacun suivant sa responsabilité dans ce crime. Par quelle justice ? Dans la fraicheur des faits, cela n’était pas possible. Et les pouvoirs qui ont suivi, qu’ont-ils fait ?
Après la mort de Ndadaye, des milliers de tutsis ont été assassinés par des hutus du Frodebu et du Palipehutu. Certains hutus de l’Uprona ont également été exécutés. Les planificateurs et les incitateurs qui ont même donné des coups d’envoi (certains ont même montré l’exemple sur leurs femmes tutsies) pour pousser les hutus à vaincre la peur et exterminer tous les tutsis, ce sont principalement les membres de l’administration en commençant par les gouverneurs, les administrateurs jusqu’aux chefs des collines. Ils étaient presque tous membres du Frodebu, comme c’est le cas aujourd’hui ou toute l’administration est cnddfdd. Les services de renseignement, appelés ‘’Documentation Nationale ’’ à l’époque ont même distribué des machettes neuves au sein de la population hutue. Un véritable génocide comme l’a bien qualifié une commission des Nations Unies qui a fait une enquête sur ces tueries (Rapport des NU S/1996/682 du 22 Aout 1996).
Pourquoi les pouvoirs qui se sont succédés n’ont pas mis en application ce rapport ? Par manque de force nécessaire pour le faire ? L’impunité a été plutôt pris le devant : Ceux qui étaient accusés d’avoir trempé dans l’assassinat de Ndadaye Melchior ont manqué de courage ou de force nécessaire pour juger les génocidaires. C’est le ‘’Tu te tais, Je me tais’’ qui a remporté sur la justice. C’est l’impunité qui s’est installée.
Les génocidaires de 1993 n’ont pas tardé à prendre les armes pour exterminer même les rescapés tutsis qui étaient dans les sites de déplacés, soi-disant qu’ils cherchent à défendre la démocratie. Leur combat se limitait à tendre des embuscades pour tuer les tutsis qui voyageaient à bord des véhicules, à attaquer des sites de déplacés, des écoles pour sélectionner et tuer les tutsis qui s’y trouvaient. Durant plus de dix ans de guerre, ils n’ont conquis aucune zone du Burundi comme l’a affirmé Reverien Ndikuriyo, l’ancien président du Sénat. Ils ont malheureusement bénéficié de toutes les facilités du monde de la part du pouvoir d’alors pour rentrer par la grande porte après les négociations d’Arusha, alors que à ce moment précis, ils étaient sur le point de se rendre, soit abandonner le combat, soit retourner à la phase initiale de la guérilla ; nous a raconté un des combattants du cnddfdd.
Ce sont alors ces criminels (qui ont tué les tutsis en 1993, qui ont continué à les exterminer pendant la période de guerre) qui sont aujourd’hui au pouvoir et qui ont violé les accords d’Arusha, qui sont en train d’organiser des parodies de justice pour juger les présumés assassins de Ndadaye, après 27ans. Un procès plutôt politique. Où étaient-ils depuis 2005 ? Pourquoi se réveillent-ils aujourd’hui ?
Certains anciens responsables politiques dont l’ancien président Pierre Buyoya ont été condamnés (sans avoir la possibilité de présenter leurs défenses) à perpétuité et sont prêts à faire recours dans des tribunaux habiletés.
Dans son communiqué publié le 25 Novembre 2020, l’ancien président Buyoya qui vient de démissionner dans ses fonctions de Haut Représentant de l’Union Africaine pour le Mali et le Sahel, a fait savoir qu’il a pris cette décision pour avoir la liberté de se défendre et laver son honneur. Il condamne l’assassinat de Ndadaye et ses collaborateurs et se déclare innocent des crimes dont il a été accusé lors d’une parodie de justice. Le communiqué ajoute que ‘’l’assassinat de Ndadaye a été suivi par des massacres interethniques qui n’ont connu d’égal que le génocide au Rwanda en Avril 1994’’.
Ici, la question qu’URN HITAMWONEZA se permet de poser est de savoir pourquoi Pierre Buyoya appelle ce qui s’est passé après l’assassinat de Ndadaye des massacres interethniques ? Qui a tué qui ? Nous savons tous que ce sont les hutus du Frodebu- qui étaient au pouvoir – qui ont planifié et mis en œuvre l’extermination de tous les tutsis, et ce dans tout le pays. Il existe un rapport d’une commission d’enquête des NU qui qualifie ces tueries de ‘’génocide des tutsis de l’Uprona par les hutus du Frodebu’’ (S/1996/682). Nous ne pensons pas que Pierre Buyoya ne soit pas au courant de ce rapport ; il l’a au moins lu une fois. Pourquoi parler de massacres interethniques quand tout le monde sait qu’aucun tutsi n’a pris une machette pour tuer un hutu ? Monsieur le Président, l’on ne pourra jamais guérir le mal burundais, si tout le monde ne parvient pas à laisser de côté cet amalgame et appeler les choses telles qu’elles sont. Se donner plus de liberté pour laver votre honneur est une bonne décision. Mais penser aussi comment rendre justice les victimes de ce génocide des tutsis de 1993 est un acte courageux et patriotique. Les criminels qui les ont tués systématiquement doivent être jugés et condamnés par une justice indépendante et compétente. Ils sont tous connus. Nous disposons d’un document élaboré à base des témoignages des rescapés du génocide des tutsis de 1993 qui contient aussi bien les noms des victimes que de tous les bourreaux, colline par colline. Tous les burundais qui sont contre l’injustice et l’impunité des crimes doivent aussi se lever comme un seul homme pour exiger la justice pour tous ceux qui ont été tués par le pouvoir cnddfdd depuis 2005 jusqu’à nos jours. Cela n’est possible que si cette coalition des hommes intègres use de tous les moyens pour barrer la route à ce groupe de criminels qui prend en otage tout un peuple. WhatsApp contact: +31685638237
Email: [email protected]  Twitter: URN HITAMWONEZA
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