Burundi : Les actions du mouvement Red Tabara ne sont qu’une opportunité donnée au pouvoir cnddfdd pour parachever le génocide encours.
Tout le monde le sait bien ; mais très peu osent le dire haut. Une simple action faite dans le sens de combattre le pouvoir cnddfdd dirigé par la clique militaire est une occasion en or pour ses escadrons de la mort pour arrêter le maximum de gens qualifiés injustement d’ennemis du pays. C’est dire tous ceux qui ne sont pas membres du cnddfdd. Pour être précis, il s’agit généralement des tutsis et des membres du CNL d’Agathon Rwasa. Quand une telle occasion tarde à se présenter, le pouvoir n’hésite pas à en créer. Il envoie sa milice imbonerakure pour perturber la sécurité dans un secteur ciblé pour qu’après la police et le service des renseignements aillent arrêter et emprisonner des innocents sous prétexte qu’ils sont en train de faire des enquêtes. Quelques fois, ils les conduisent dans des lieux tenus secrets ; ce qui est une occasion pour eux de les torturer et les tuer ensuite. Ainsi, le génocide de tout ce qui s’appelle tutsi et hutu de l’opposition se poursuit dans le silence absolu et l’impunité totale.
L’installation des positions de Red Tabara ou de tout autre mouvement armé dans les zones à dominance tutsie.
Nous partons du contenu du communiqué signé par Patrick Nahimana, porte-parole militaire de Red Tabara le 25 sept 2021. Il stipule que ‘’ un détachement de l’armée nationale a attaqué nos positions à Juru et nos résistants ont repoussé l’ennemi ….’’. Soulignons que Juru est situé en commune de Mugamba. Le paragraphe suivant ajoute que ‘’ les résistants de Red Tabara sont déterminés à poursuivre la lutte jusqu’à la défaite de l’armée du cnddfdd et sa milice imbonerakure’’. Le projet est très intéressant, il peut être, une fois réalisé, une solution aux problèmes actuels du Burundi ; seulement il est très ambitieux au regard de la force de frappe de ce groupe. De l’autre côté, le pouvoir cnddfdd utilise les moyens de l’Etat et la violence qui caractérise ses escadrons de la mort cause d’énormes dégâts sur des innocents au moment où ce mouvement n’a pas encore les capacités opérationnelles de les défendre. Installer des positions reconnues dans des zones où ce pouvoir risque de penser à la complicité de la population avec ce mouvement est une stratégie non bien réfléchie ou tout simplement un acte criminel. Il est connu de tous que sous prétexte de chercher ces combattants, les corps de défense et de sécurité du cnddfdd n’épargneront aucune personne non membre du cnddfdd dans les environs. Une meilleure stratégie de tout combattant qui veut opposer une force militaire aux corps de défense et de sécurité du cnddfdd devrait installer ses positions loin des habitations des cibles du pouvoir cnddfdd.
Nous ne sommes pas d’accord aussi avec ceux qui pensent que combattre le gouvernement c’est attaquer les positions des forces de défense et de sécurité. Ces militaires et policiers sont pour la plupart vos frères, vos voisins ou vos amis qui n’ont rien à voir avec les crimes commis par une poignée de criminels sous les injonctions de la clique militaire au pouvoir. Les tuer est en quelque sorte injuste. Ils devraient normalement se désolidariser avec ces criminels ; mais, pour aller où ? Voilà la question. Cela ne leur épargne pas de porter cette responsabilité de servir un pouvoir criminel ; mais il y a moyen de les comprendre quand on sait que ne pas suivre ses ordres revient à s’exposer à une mort certaine. Une bonne stratégie de combattre un pouvoir cruel et criminel comme celui du cnddfdd serait de bien cibler et attaquer les véritables planificateurs et exécutants des enlèvements, tortures et exécutions extrajudiciaires ainsi que de leurs complices. Il s’agirait alors de séparer du bon grain de l’ivraie. De cette manière, le militaire sur position qui ne s’accuse de rien ne recevra plus d’ordre manifestement illégal et travaillera de façon professionnelle.
Les attaques à la grenade poussent la milice imbonerakure à renforcer les patrouilles nocturnes dans les quartiers.
A la suite des attaques revendiquées par le mouvement Red Tabara et des jets de grenades non revendiquées, mais que le pouvoir de Gitega met sur le dos de ce mouvement, des messages audio ont commencé à circuler sur les réseaux sociaux où tous les membres de la milice imbonerakure étaient appelés à se mobiliser pour faire des patrouilles nocturnes dans tous les quartiers. Aussitôt dit, aussitôt fait. Avec des armes AK47 cachées dans de longs manteaux, ils ont tout de suite envahi tous les quartiers, maltraitant tous ceux qu’ils rencontrent, spécialement dans les quartiers reconnus avoir manifesté contre le troisième mandat de feu président Pierre Nkurunziza et qui ont été ciblés par le pouvoir cnddfdd comme des opposants.
Ici nous tenons à avertir la population que le risque est grand que ces imbonerakure sèment l’insécurité plus qu’ils disent qu’ils vont assurer la sécurité de la population. Demain, ils vont commencer à lancer des grenades dans ces quartiers ciblés et vont en profiter pour arrêter des gens en cascade. Une autre information à notre possession est qu’ils en profitent aussi pour bien identifier les familles qui pourraient être leurs prochaines cibles si des attaques de tout mouvement, qui qu’il soit, arrivaient à reprendre dans le pays.
URN HITAMWONEZA demande encore une fois à la population burundaise, de toutes tendances, de crier haut et fort et refuser qu’une milice assure leur sécurité quand il y a des forces de l’ordre payés pour ce travail. Tout groupe armé qui voudrait libérer le peuple burundais devrait penser d’abord à sauvegarder la vie de tous ceux qui sont menacés de génocide pour ne pas jouer le jeu de la clique militaire au pouvoir. La sous-région, l’Union Africaine et les Nations Unies devraient garder un œil vigilent sur les agissements du pouvoir cnddfdd représenté par le président Ndayishimiye au lieu d’être aveuglées par ses discours alléchants. Le déploiement des membres de la milice imbonerakure dans les quartiers et sur les collines, le maintien des forces négatives FDLR/FLN dans la Kibira, sont des signes qui ne trompent pas qu’une catastrophe peut s’abattre, d’un moment à l’autre sur le Burundi et la sous-région.