Burundi : Le rapatriement des réfugiés burundais se poursuit au moment où les tensions persistent entre le Burundi et le Rwanda.

Burundi : Le rapatriement des réfugiés burundais se poursuit au moment où les tensions persistent entre le Burundi et le Rwanda.
Les réfugiés burundais se trouvant au camp de Mahama continuent de rentrer dans leur pays natal en grand nombre. Ce mercredi le 3 Mars 2021, 1018 burundais ont regagné le pays tandis qu’autour de 1200 partaient chaque mercredi de la semaine. Ceux du camp de Mahama au Rwanda rentrent volontairement, dans des opérations de rapatriement bien organisées.
Les burundais qui sont dans les camps de réfugiés en Tanzanie sont les plus malheureux. Ceux qui n’acceptent pas de rentrer parce qu’ils ne se sentent pas encore en sécurité dans leur pays natal sont maltraités : certains sont tués, d’autres emprisonnés en Tanzanie, d’autres encore sont enlevés la nuit par la police et conduits à la frontière où ils sont remis sans aucune formalité administrative au service de renseignement burundais. Les cultures de ceux qui restent au camp sont détruits au grand jour au moment où la ration alimentaire a fortement diminué pour augmenter le volume du paquet retour pour ceux qui rentrent. Une façon malhonnête de les forcer à rentrer.
Les réfugiés se trouvant en RD Congo ne cessent de se lamenter que la ration alimentaire est distribuée trop tardivement, l’insécurité autour des camps ne leur permettant pas de sortir pour aller exercer d’autres activités productrices de revenus. Ceux se trouvant au Kenya se plaignent aussi du manque d’eau dans les camps avec les problèmes de maladies dont Covid-19 qui peuvent s’en suivre.
Toutes ces conditions de vie difficiles poussent les réfugiés burundais de rentrer au pays. La plupart décident de rentrer bien qu’ils ne soient pas rassurés de la sécurité qui règne au Burundi. Certains ont déjà été tués (exemple d’un certain Eric, de la colline Gatete, zone Gasare en commune Busoni dans la province de Kirundo, rapatrié de Mahama au Rwanda dans le 3ème tour et qui a été enlevé chez lui après avoir passé seulement deux jours à la maison), d’autres ont été emprisonnés ( l’exemple le plus récent est celui d’un certain Jean Damascène de Maramvya en commune Mutimbuzi dans Bujumbura rural, récemment rapatrié d’Afrique du sud), d’autres encore sont sous surveillance des imbonerakure, spécialement ceux en provenance du Rwanda accusés à tort d’avoir appris le remaniement des armes . En Novembre 2020, c’est le responsable du SNR dans la province de Kirundo qui disait que les rapatriés de Mahama ont subi des entrainements militaires, qu’il faut les surveiller. En décembre de la même année, le député Remy Bigirumusase de Kirundo disait dans une réunion que les rapatriés en provenance de Mahama au Rwanda chercheront toujours à détruire le pays, et a demandé à l’administration de les suivre de près.
Ces mouvements de rapatriement se font dans un contexte particulier de tensions entre le Burundi et le Rwanda où ces derniers jours, des membres des FDLR/FLN stationnés dans le Kibira au Burundi ont lancé des attaques sur les citoyens rwandais, obligeant RDF à intervenir pour protéger sa population ; ce qui a provoqué des confrontations sur la frontière commune. Nous avons appris que beaucoup de militaires burundais dont des officiers qui se seraient interposés entre les deux forces ou qui ont appuyé les FDLR/FLN ont été blessés, il y a eu aussi des morts. Les blessés ne sont pas soignés à l’Hôpital Militaire comme d’ordinaire, ils reçoivent des soins dans les camps militaires. C’est pour les mettre à l’abri des regards des civils. Et il est aussi probable que les membres des FDLR/FLN blessés soient aussi soignés aux côtés des membres de la FDNB dans ces camps militaires. Ils ont en même temps aménagé des morgues à Gakumbu, à l’endroit qui abritait les militaires sud-africains, près de l’aéroport de Bujumbura.
Cette tension est loin d’être terminée au moment où les FDLR/FLN qui ne sont pas tombées au camp de bataille sont toujours dans la Kibira sous l’œil complice des autorités burundaises et de la FDNB. Nous osons espérer que les militaires burundais ne vont plus accepter d’être envoyé combattre contre un ennemi non bien identifié car notre source proche des unités qui ont été envoyées au front nous a fait savoir que les officiers avaient été briffés qu’ils allaient combattre contre les FDLR/FLN, mais qu’ils se sont retrouvés entre deux feux croisés.
C’est dans ce contexte de conflits dont on ne sait pas la date de son dénouement que les réfugiés burundais sont en train d’être rapatries. Il y a grand risque qu’ils retournent à l’exil si le pouvoir de Gitega continue à engager des pourparlers avec son voisin du Nord et à entretenir en même temps des ennemis qui l’attaquent. Quand la maison d’un voisin brûle, il y a une grande probabilité que la tienne soit aussi atteinte par le feu. Il n’y aura donc pas de paix au Burundi tant que les voisins n’en n’ont pas et vice versa
URN HITAMWONEZA interpelle encore une fois les pays de l’EAC de tout faire pour trouver des solutions durables aux conflits frontaliers entre les Etats membres et spécialement aux forces négatives qui pullulent dans l’Est de la RDC et qui perturbent la sécurité du pays et des pays voisins. Le cas des FDLR/FLN qui perturbent le Rwanda est simple ; une volonté des deux côtés suffit pour organiser une force conjointe qui neutraliserait en un peu de temps ces forces négatives stationnées dans la Kibira. Mais si le pouvoir cnddfdd décide de maintenir et entretenir ces forces sur son territoire, il faudra des mesures draconiennes à son encontre car il aura été visible que Ndayishimiye et sa clique ne rêvent qu’à provoquer un génocide dans leur pays et dans la sous-région des grands lacs. La communauté internationale doit garder un œil vigilent sur le Burundi au lieu de penser reprise de la coopération tant que ce pays n’aura manifesté aucun signe de bonne volonté dans le sens de la résolution de ce conflit, mais aussi dans le sens du respect des droits de l’homme au Burundi en général. WhatsApp contact: +31685638237
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