Burundi : Le président Evariste Ndayishimiye devenu le principal opposant de son propre pouvoir

Burundi : Le président Evariste Ndayishimiye devenu le principal opposant de son propre pouvoir
Du jamais vu au monde. Un président de la République qui se met à combattre son propre régime. Il s’agit d’un certain Evariste Ndayishimiye, propulsé en 2020 à la tête de l’Etat Burundais par une clique militaire qui a dirigé d’une main de fer le Burundi depuis 2005. Depuis lors, tout opposant au régime en place, toute personne qui tente de dire ce qui ne va pas au pays est soit tuée, soit torturée et tuée après, soit emprisonnée, soit forcée à l’exile. Il n’y a pas moyen d’échapper à ces traitements si on n’accepte pas soit de devenir membre du cnddfdd ou encore de se taire et accepter toutes les conditions sous lesquelles le régime et sa milice imbonerakure peuvent vous soumettre ; accepter de devenir un véritable esclave dans votre propre pays.
Aujourd’hui, nous remarquons un comportement bizarre du président Evariste Ndayishimiye. Ses déclarations devant la population burundaise sont devenues de véritables discours d’un opposant politique. Pourquoi ? Parce que tout ce qu’il dit ces derniers jours, c’est ce qu’a fait et fait encore le pouvoir du cnddfdd dont il est issu ; et ce dans tous les domaines.
Il a commencé par déclarer qu’il travaille seul, que tous ceux qui sont autour de lui ne l’aident en rien ; il est même arrivé au stade de suspendre temporairement pendant 15 jours ses propres conseillers et fermer leurs bureaux. Il l’a fait le 16 Aout 2021. Il les accusait de s’absenter sans raison au travail et arriver en retard. Il faut savoir que ce sont des conseillers très importants : des officiers supérieurs, des ambassadeurs, des anciens ministres et un ancien porte-parole. Ce sont des gens qui n’ignorent pas ce qu’ils font. Mais, ce comportement cache autre chose : un non-respect envers leur chef, le président Ndayishimiye. Pourquoi ? Sans doute qu’ils ont déjà vu son incompétence et qu’il n’écoute même pas leurs conseils. Il parle beaucoup et dit n’importe quoi, il ne parvient pas à contrôler ses mots ; ce qui lui a valu le nom de Kirogorogo (qui bavarde et dit des choses insensées).
Au lieu de prendre des décisions sages et concertées ; tantôt il fait des déclarations de bonne intention non suivies d’actes concrets, tantôt il prend des mesures hâtives et non réfléchies devant le public (comme le DG de l’Otraco qu’il a chassé publiquement de ses fonctions).
Ces derniers jours, il est très actif dans des attaques frontales envers la justice burundaise. Les juges et magistrats sont accusés en masse de corruption et de malversations économiques, jusqu’à dire qu’ils sont à la base de l’insécurité observée au Burundi. Le président Evariste Ndayishimiye a quand même bien fait de rappeler que ‘’là où il n’y pas de justice, il ne peut y avoir ni paix, ni développement’’. Et c’est le cas précis du Burundi.
Le pays regorge de beaucoup de minerais dans son sous-sol, il a beaucoup d’autres potentialités, mais reste le plus pauvre de la planète à cause de la mauvaise gouvernance. Le peu de ressources que le pays reçoit sont accaparées par une poignée d’hommes et de femmes du cnddfdd qui s’enrichissent démesurément au détriment de tout un peuple qui continue à croupir dans la misère sans nom.
Voilà qu’Evariste Ndayishimiye vient de confirmer tous ces cas de corruption, de malversations économiques dont sont coupables des hommes du régime cnddfdd depuis 2005 et toujours décriés par des gens de l’opposition, des organisations de défense des droits de l’homme, tant nationales qu’internationales. Tous les burundais qui ont osé dire à haute voix ce que Evariste Ndayishimiye est entrain de dire aujourd’hui ont été soit tués, soit emprisonnés, soit forcés à l’exile. Le cas le plus fragrant est celui du parlementaire Fabien Banciryanino, qui a été emprisonné après son mandat pour des dénonciations qu’il avait faites en pleine session parlementaire. Des journalistes, des non membres du cnddfdd ont été portés disparus, arrêtés au grand jour par des agents du service national de renseignement, SNR, par simple soupçon de jouer l’opposition. Ils étaient considérés comme des ennemis du pays.
Aujourd’hui qu’Evariste Ndayishimiye est entrain de dénoncer ce que dénonçait tout ce monde qui a été torturé et tué ou emprisonné, quel devrait être le sort de ce président ? Si ce n’était pas deux poids, deux mesures, il devrait être en prison ou tué comme il a fait tuer les autres burundais qui n’avaient comme seul péché, celui de dire ce qui ne va pas au pays.
URN HITAMWONEZA est réconforté d’entendre de la bouche du président Evariste Ndayishimiye tout ce que nous avons toujours dénoncé, comme beaucoup d’autres burundais qui souhaitaient et qui souhaitent encore de voir un Etat de droit, un pays de paix pour tous les burundais sans exception. Nous demandons à tous les burundais de bien documenter ces déclarations du président Ndayishimiye et des autres leaders du cnddfdd, comme le président de l’Assemblée Nationale et le secrétaire général du cnddfdd. Tous ces discours nous serviront de preuves irréfutables le moment venu. Tôt ou tard, les membres de cette clique militaire au pouvoir aujourd’hui, devront répondre de tous les crimes de sang et crimes économiques qu’ils ont commis depuis le temps du maquis jusqu’au jour ‘’j’’. En même temps, unissons nos forces pour arrêter des stratégies les meilleures de les démettre de leurs fonctions à la tête de l’Etat avant qu’ils ne provoquent la catastrophe car, ils ont des projets de génocide régional quand ils se verront acculés. Le plus tôt serait alors le mieux.

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