Burundi : Le pouvoir CNDDFDD est le premier responsable des échecs militaires subis par les militaires burundais en Somalie.
C’est la conclusion que tout observateur avisé tirerait de l’analyse des échecs récurrents observés chez les militaires burundais en mission de maintien de la paix en Somalie. Hier appelée Amisom et aujourd’hui Atmis, les militaires envoyés dans cette mission n’avaient pas l’habitude de subir des attaques frontales des terroristes al shabaab, mais plutôt des attaques par largage des bombes, des embuscades sur itinéraires, des pièges sur les véhicules par des mines anti chars ou des attaques terroristes par explosion de véhicules piégés. Dans beaucoup de cas, les shabaab profitent de l’inattention ou de la faiblesse de nos militaires pour leur infliger d’énormes dégâts.
Le cas de la récente attaque du 03 mai 2022 sur la position militaire de la région de Ceel Baraf, à une centaine de kilomètres Nord-Est de Mogadiscio, est atypique. Des véhicules de al shabaab, bourrés d’explosifs sont entrés aisément dans le dispositif militaire ; après l’explosion de ces véhicules qui ont fait d’énormes dégâts, les shabaab ont attaqué la position, anéanti tous les militaires qui s’y trouvaient, y compris le commandant de Bataillon, et ont occupé la position pendant deux semaines sans aucune intervention. Le commandant en second qui était sur des positions autour du Poste de commandement a pris fuite avec une centaine de militaires, ils ont fait plus de 20km sans que les shabaab ne les poursuivent.
Pourquoi cette attitude ?
Il est surprenant qu’à l’heure actuelle, des contingents déployés en Somalie permettent encore aux Somaliens, militaires ou civils, d’entrer dans leurs dispositifs, encore moins dans des Postes de commandement des unités. Il est connu que personne ne saura jamais que le somalien n’est pas al shabaab ; il se présente en simple citoyen et se familiarise avec vous, juste le temps que vous lui fassiez confiance et trouver une occasion de tuer le maximum possible d’hommes. C’est la tactique qu’ils ont utilisée depuis 2008. C’est donc incompréhensible que jusqu’aujourd’hui, des militaires acceptent encore que des somaliens entrent dans leurs bases et de surcroit avec des véhicules.
C’est l’extrême niveau de pauvreté des militaires burundais qui fait qu’ils oublient même les règles fondamentales de sécurité, en commençant par les chefs militaires, qui, au lieu de se soucier plus de la vie des hommes sous leur responsabilité et de leur propre vie, pensent plus au profits matériels. C’est ce qui s’est passé à la position de Ceel Baraf en somalie pour le contingent burundais.
Le commandant Bataillon vendait régulièrement du carburant aux civils somaliens, ne sachant pas qu’il avait à faire aux al shabaab. Soulignons en passant que depuis 2009, quand les Nations Unies ont pris en main la logistique des militaires en mission en somalie, elles donnent mensuellement beaucoup de carburant et le surplus est vendu aux civils somaliens pour récupérer une certaine somme de dollars. Généralement, cette somme est partagée entre chefs ou le commandant garde tout l’argent, arguant qu’il sert pour l’entretien des hommes. Le commandant de cette unité qui a été attaquée était un lieutenant-colonel, ex fab de la 33 éme promotion et son adjoint était un major, ex Pmpa issu du cnddfdd. Les deux n’étaient pas en bons termes, peut-être à cause du partage non équitable de cet argent sale, ou pourquoi pas à cause de leurs tendances politiques (normalement le militaire n’a pas de tendance politique, ce mal vient du cnddfdd). Le véhicule qui venait récupérer le carburant est entré dans le dispositif et il est reste à l’intérieur jusque tard dans la nuit arguant qu’il avait eu une panne ; c’était juste le temps que les shabaab prennent position autour de la position avant de le faire exploser car était plein d’explosifs. Le commandant qui était à l’intérieur du Poste de Commandement est mort sur place et le commandant en second, au lieu d’intervenir pour sauver ceux qui étaient attaqués, il a commandé une centaine de militaire à fuir plus loin de la position, à une vingtaine de kilomètre. Les shabaab sont entrés dans la position, ont achevé les blessés, et récupéré toutes les armes légères et lourdes se trouvant dans ce poste de commandement. Ils ont même eu le temps de piéger avec des explosifs les cadavres pour que les gens qui viendront les récupérer puissent eux-mêmes sauter. Le 17mai 2022, une autre unité des militaires burundais de l’ATMIS se sont rendus sur la position pour tenter de récupérer les cadavres qui étaient déjà en décomposition, ils ont constaté ces piégés, ont fait exploser certains, ont laissé d’autres pour ne pas se mettre en danger et se sont retournés dans leurs bases initiales.
Cette attitude suicidaire pour la recherche de l’argent vient du fait que le pouvoir cnddfdd garde l’argent de ces militaires pendant longtemps alors qu’ils remboursent déjà l’argent que la banque militaire leur donne comme prêt avec un grand intérêt avant leur déploiement, juste pour laisser à leurs familles de quoi vivre pendant un certain moment. Imaginez-vous que le pouvoir cnddfdd retient 5 mois de salaire pour les militaires du 57, 58 et 59 eme Bataillon, 10 mois de salaire pour les 60 et 61eme Bn , 7mois pour les 62 et 63eme Bn ; 6mois pour le 64eme Bataillon.
En plus de cela, les frais de location du matériel sont régulièrement versés au gouvernement burundais et n’utilise pas cet argent pour équiper les militaires en mission ; ils manquent souvent des armes lourdes et autres équipements adaptés à leur mission et aux nouvelles tactiques ennemies. La gestion de cet agent reste opaque ; rien ne dit qu’il n’est pas utilisé pour les missions criminelles des imbonerakure et autres escadrons de la mort du pouvoir cnddfdd puisque le ministre des finances ose même cacher sa destination aux parlementaires.
C’est dire que la première responsabilité revient au pouvoir cnddfdd qui appauvrit au jour le jour le peuple burundais en général et nos militaires en particulier et qui les pousse au suicide. Aujourd’hui, même ceux qui ont eu la chance d’aller en mission de maintien de la paix sont frustrés de n’avoir pas eu leurs dû au moment où les militaires des autres pays ont reçu la totalité de leur argent.
Ceux issus du cnddfdd qui sont rentrés de Somalie disent ‘’ uwuzoramba azobona’’ (qui vivra verra) : ‘’les chefs avec qui on était ensemble au maquis nous utilisent comme objet de recherche de leurs intérêts personnels et retiennent notre argent au moment où nous mourrons de faim après avoir échappé à une mort certaine en Somalie’’.
Et la clique militaire du cnddfdd au pouvoir est au courant de cette frustration, ces leaders savent qu’ils n’ont pas d’armée ou de police professionnelles pour les défendre et pensent que la nouvelle force ( FRAD) au sein de laquelle seront concentrés tous les imbonerakure du cnddfdd leur sera facile à manier et à utiliser comme ils veulent . Ils seront aussi envoyés en RDC appuyer les FDRL et ses groupes armés alliés afin d’attaquer en force le M23 aux côtés des FARDC, puis attaquer le Rwanda et retourner en finir avec les tutsis et les membres du cnl au Burundi. C’est le contenu de leur plan. Et c’est pourquoi aujourd’hui, des entrainements militaires de ces imbonerakure sont faits dans presque toutes les provinces du pays de façon intensive.
URN HITAMWONEZA lance encore une fois un appel à tous les militaires et policiers encore en activité de se faire respecter : refuser d’être utilisé comme des outils de recherche d’intérêts personnels d’une poignée d’hommes et femmes du cnddfdd et penser plutôt à toutes les manœuvres efficaces de sauver cette population burundaise en détresse. La paix pour tous au Burundi est à ce prix. La balle est dans votre camp.