Burundi : Le langage de Samia Suluhu Hassan sur le traitement des réfugiés burundais semble au langage ordinaire d’Evariste Ndayishimiye
Qui s’y frotte s’y pique, dit-on. Les rencontres entre le président tanzanien, Mme Samia Suluhu Hassan, avec le président Evariste Ndayishimiye semblent avoir changé le langage de la maman Tanzanie qui, dès son arrivée, avait donné beaucoup d’espoir sur l’avenir des réfugiés burundais se trouvant sur son territoire après le départ de John Pompe Magufuli, ‘’le papa’’ d’Evariste Ndayishimiye. Tout le monde pensait que les réfugiés burundais se trouvant en Tanzanie allaient avoir un léger mieux dans leur traitement et particulièrement en matière de respect du principe de rapatriement volontaire reconnu par la convention de 1951 relative au statut des réfugiés
Etonnant est de constater que Samia Suluhu Hassan n’a pas été sensible aux cris de détresse des réfugiés burundais car leur harcèlement a continué au même rythme, voire même doublé d’ampleur. Les autorités tanzaniennes ont poursuivi leur programme de rapatriement forcé des réfugiés, toujours en collaboration avec le pouvoir cnddfdd qui envoie sa milice imbonerakure perturber la sécurité des réfugiés pour les forcer à rentrer.
Exactement comme Evariste Ndayishimiye, aujourd’hui, le président Tanzanien adopte un langage de compréhension et de compassion pour les réfugiés burundais se trouvant sur son territoire sur les médias, mais envoie ses émissaires proférer des menaces envers les réfugiés burundais dans les camps. On pensait que cette attitude était exclusivement réservée au président Evariste Ndayishimiye, lui qui est habitué à faire de bonnes déclarations au moment où ses services commettent des crimes de tout genre au sein de la population. La convention au sein de la clique militaire au pouvoir au Burundi étant : ‘’ laissons le président parler, faisons ce que nous devons faire’’
Aujourd’hui, dans certains journaux, Samia Suluhu Hassan semble souffler le chaud et le froid. D’une part, elle affirme que le président Evariste Ndayishimiye a rétabli la sécurité dans son pays et que les réfugiés peuvent rentrer dans leur pays d’origine. D’autre part, elle reconnait quand même qu’une fois rentrés, certains réfugiés retournent dans les camps car ils sont maltraités par les résidents ou se retrouvent dans des conditions de vie insupportables car ils ne trouvent plus rien qui puissent leur permettre de vivre sur leurs collines d’origine. Et quand ils retournent en Tanzanie, ce pays est obligé de les accueillir, poursuit Samia Hassan.
Il est surprenant de constater qu’au moment où elle tenait ce langage, Sudi Mwakibasi, inspecteur général en charge des réfugiés en Tanzanie faisait des tournées dans les camps de Mutendeli et de Nyarugusu le 26 octobre 2021, proférant des menaces aux réfugiés burundais pour qu’ils rentrent de force dans leur pays. Il est allé jusqu’à leur dire que ‘’ même la communauté internationale ne peut pas leur empêcher de les rapatrier de force’’. Cela pour dire : nous sommes capables de violer la convention de 1951 dans l’impunité totale.
Ces déclarations ont laissé la peur au ventre à ces réfugiés qui ont été depuis longtemps maltraités ; certains ont été tués, d’autres ont été embarqués de force dans des véhicules tanzaniens et livrés au service de renseignement du Burundi, d’autres emprisonnés, les autres ont été soumis à des conditions de vie difficiles. Avec le langage de Sudi Mwakibasi, ils craignent le pire.
Ils demandent que si la Tanzanie ne veut pas les voir sur son territoire, au lieu de les jeter dans la gueule du lion (la milice imbonerakure du cnddfdd) en les envoyant de force au Burundi, le HCR devrait tout faire pour les délocaliser ; les envoyer dans un autre pays qui puisse assurer leur sécurité en attendant qu’il y ait une véritable sécurité (et non pas la sécurité chantée) pour eux dans leur pays.
URN HITAMWONEZA avertit encore une fois le HCR, le gouvernement tanzanien et la clique militaire du cnddfdd au pouvoir, qu’ils sont responsables de ces crimes contre l’humanité dont sont victimes les réfugiés burundais se trouvant en Tanzanie et qu’ils devraient un jour en répondre, chacun suivant ses actes, devant des juridictions internationales competentes.