Burundi: Le General Prime Niyongabo est entrain de corriger le tir de son parrain ; il a pris au sérieux les attaques des groupes armés.
Le General Prime Niyongabo s’entretient avec les commandants et commandant en second des unités d’infanterie pour parler sécurité du pays et des citoyens. Il a pris au sérieux les attaques des éléments armés même si rien n’a été communiqué dès le début de ces attaques. Il sait que la rébellion ne commence pas par attaquer la présidence ou occuper une commune comme le laisse entendre son parrain, Evariste Ndayshimiye.
On se souviendra toujours de ce général Président, Evariste Ndayishimiye, qui a amusé le public le 25septembre 2020, à Gitega, dans sa première conférence publique après 100 jours de règne. A la question des journalistes d’avoir sa réaction sur les attaques des éléments armés observées depuis le 23 Aout 2020, que le mouvement Red Tabara a même revendiqué, le Général président a fait savoir que ce sont des bandits armés. Jusque-là, la réponse tient la route. On dira que c’est une façon de minimiser le groupe même si les militaires aiment dire qu’il n’y a pas d’ennemi à négliger. Le scandale vient dans la suite de son explication. Pour lui, on ne peut pas parler de groupes armés ou de rebelles tant qu’il quitte Kigoma la nuit et arrive à Bujumbura, tant qu’il soit capable de quitter Bujumbura très tôt le matin et monter à Gitega sans s’inquiéter. Pis encore, on ne peut pas parler de rebelles tant qu’ils n’ont pas attaqué la présidence de la République, tant qu’ils ne contrôlent pas encore au moins une commune du pays. C’est Evariste Ndayishimiye qui le dit. Le ridicule ne tue pas, dit-on.
Tout le monde sait que le General Ndayishimiye est un ancien rebelle, qui aurait même été entrainé par les français aux côtés des interahamwe. Ce n’est pas le temps qu’il a passé au poste de secrétaire général du cnddfdd qui lui a fait oublier les phases de la guérilla. Non, la seule explication est qu’il aurait perdu la tête ; il a dit lui-même lors de cette conférence qu’il commence à être fatigué par les fonctions de la présidence
Notre cher président se fait fatiguer lui-même en parlant beaucoup, et surtout en ne sortant de sa bouche que des mensonges, des promesses qu’il ne pourra pas honorer ; juste pour se faire une publicité, se faire passer pour un homme correct, qui aime trop son peuple. Voilà ce qui fatigue trop le cerveau du président Neva.
La peur qui ronge la clique militaire au pouvoir suite à des attaques des éléments insaisissables, a poussé le General Prime Niyongabo, le Chef d’Etat-major General ( CEMG) de la Force de défense nationale du Burundi ( FDNB) à faire des déplacements pour rencontrer les différents commandants des unités sur terrain.
Suite à l’urgence et à la gravite de la situation, il a regroupé les commandants d’unités d’infanterie de la première division ( regroupant les provinces de Bujumbura mairie, Bujumbura rural, cibitoke, Bubanza et Muramvya) et troisième division ( les provinces de Kayanza, Ngozi, Muyinga et Kirundo) à Rwegura le 29 septembre 2020, et ceux de la deuxième division ( les provinces de Gitega, Ruyigi, Cankuzo, Karuzi et Mwaro) et quatrième division ( provinces de Rutana, Makamba, Bururi et Rumonge) au centre Gitega ce 30septembre 2020. Il a préféré les regrouper car selon nos sources, il y a urgence. La clique militaire aurait reçu des informations fiables que les attaques des rebelles vont se multiplier et dans tout le pays les jours à venir. Le Général Prime n’aurait pas de temps pour des causeries morales dans chaque division ou brigade, encore moins au niveau des bataillons.
Selon nos sources sur les lieux de réunion, sont conviés à ces rencontres les commandants et commandants en second des unités d’infanterie et les commandants de division ainsi que quelques chefs de services bien sélectionnés. Les réunions se font à huit clos, sans téléphones, même les AT (les agents de transmission) ne sont pas autorisés à s’approcher de la salle de réunion.
Pourquoi convier à une telle rencontre les commandants et leurs adjoints (commandants en second) ? La réponse est simple : avec le partage des postes tels que mentionné dans les accords d’Arusha que le pouvoir cnddfdd a complètement violés, il était prévu que si un chef est issu des PMAP (partis et mouvements politiques armés), son adjoint devrait provenir des FAB ( Forces armées burundaises). Aujourd’hui, tout a été chambardé par le cnddfdd ; il ne reste que dans quelques cas où ce principe est encore en vigueur. Par manque de confiance aux ex fab, là où il y a un commandant ex fab , de un, il est figurant, de deux , il a un commandant en second ex pmpa, et c’est lui qui est en communication directe avec l’EMG. Il faut comprendre par là qu’il y a des ordres louches qui partent de l’EMG de l’armée ou du cnddfdd qui doivent passer par lui et qui sont exécutés à l’insu du commandant ex fab . Et il n’a pas le droit d’en dire un mot s’il veut vivre encore quelques jours. Vous comprenez que s’il y a réunion des seuls commandants, il y aurait des unités qui seraient représentées par des ex fab ; raison pour laquelle Prime tient à avoir les deux à la fois pour qu’il y ait un ex pmpa qui reçoive le message car c’est sur lui que le commandement compte plus. Pauvre armée, pauvre pays !
Lors de ces rencontres, chaque commandant présente la situation sécuritaire de son secteur de responsabilité, tout en mentionnant l’état du moral de ses hommes et le degré de collaboration avec la milice imbonerakure et l’administration (ce qu’ils appellent quadrilogie : forces de l’ordre, population, administration et justice). En plus des stratégies de lutte contre ces groupes armés (que Neva qualifie de bandits armés) qui leurs seront transmis sous forme d’ordre par écrits, les commandants présents aux réunions ont reçu des ordres clairs de surveiller les mouvements des opposants et des rapatriés (accent particulier sur ceux qui viennent du Rwanda) pour éviter qu’ils rejoignent les groupes rebelles ou pour qu’ils ne leurs apportent de quelconque soutien logistique. Il leur a été recommandé toute la rigueur qu’il faut avec une mise en garde pour toute faille ou faiblesse envers l’ennemi.
URN HITAMWONEZA estime que le peuple burundais a déjà compris le double langage de son président et de la clique militaire qui lui dicte des mesures à prendre. C’est alors au peuple de prendre en main son destin et trouver des moyens adéquats de dire non aux mensonges et manipulations du pouvoir Ndayishimiye et sa clique. Sinon, le risque est grand que le pays replonge, dans peu de temps, dans une crise sans nom.