Burundi : Le colon belge serait à l’origine de l’idéologie du génocide des tutsis de la sous-région et des extrémistes hutus l’ont enseignée et mise en œuvre.
C’est un constat et une triste réalité dégagée par beaucoup d’intervenants dans l’émission ICO UTARI UZI (ce que vous ne saviez pas) de la Radio Inkinzo FM de l‘organisation URN HITAMWONEZA, qui s’est fixée comme objectif de lutter contre l’idéologie de génocide et tous les crimes contre l’humanité dans la sous-région des grands lacs en général et au Burundi en particulier. URNhitamwoneza avait dédié la semaine du 20 au 27 octobre 2021, à toutes les victimes du génocide des tutsis burundais perpétré par des hutus extrémistes du Frodebu en 1993 après l’assassinat du président Melchior Ndadaye par un groupe de militaires (voir rapport des ONU S/1996/682 du 22 Aout 1996).
L’organisation URN HITAMWONEZA qui vient de mettre sa radio Ikinzo FM en ligne, a diffusé pendant toute la semaine des analyses, des réflexions, des idées et des témoignages sur le génocide des tutsis de 1993 par des hutus du Frodebu, et les crimes qui ont suivis jusqu’à nos jours. Tout le monde est d’avis que le cnddfdd est né du Frodebu et qu’il a gardé l’idéologie de génocide que beaucoup de hutus extrémistes héritent de ce parti. Par ailleurs, après le génocide des tutsis de 1993, ce sont les mêmes criminels qui ont rejoint le maquis soit disant pour restaurer la démocratie, mais la réalité est qu’ils voulaient plutôt parachever le génocide des tutsis qu’ils n’avaient pas réussi à exécuter comme ils l’avaient planifié. Les embuscades sur les routes pour tuer les tutsis à bord des véhicules en les séparant des hutus ; les attaques nocturnes des familles des tutsis dans leurs ménages ; les attaques lancées sur les camps des déplacés tutsis ; les attaques sur les écoles pour y chercher des élèves tutsis ; autant de gestes qui montrent que l’objectif principal était de parachever le génocide commencé en 1993. Et voilà que ceux qui sont responsables de tous ces crimes sont aujourd’hui au pouvoir au Burundi ; et ils continuent à commettre de tels actes génocidaires qui ont toujours été dans leurs plans.
Tous ceux qui ont donné leurs analyses sur l’origine de l’idéologie de génocide dans la sous-région ont été unanimes : la colonisation belge a initié cette idéologie avec leur politique de ‘’diviser pour régner’’ et des groupes et organisations des hutus extrémistes ont toujours relayé cette idéologie et l’ont mise en œuvre, aussi bien au Burundi, au Rwanda et dans l’Est de la RDC. La colonisation belge aurait commencé à mettre en avant les tutsis, leur faisant comprendre qu’ils sont plus élégants, plus intelligents que les hutus et qu’ils sont les seuls capables de diriger. Par après, les colons ont fait demi-tour pour aller dire aux hutus qu’ils sont plus nombreux, et qu’ils ne peuvent pas accepter d’être dominés par une minorité tutsis. Et la solution était de les exterminer pour arriver à diriger car, jusqu’aujourd’hui, des extrémistes hutus ont toujours enseigné que les hutus ne peuvent pas accéder au pouvoir et y perdurer tant qu’il existe un seul tutsi dans nos pays. L’assassinat du président Melchior Ndadaye, premier président hutu élu en 1993, est tombé comme une confirmation de cette hypothèse. C’est pourquoi tous les extrémistes hutus se sont levés pour essayer d’exterminer les tutsis afin de dégager un obstacle à leur domination. Les pouvoirs hutus de transition étaient très fragiles et l’insécurité a continué à se faire parler d’elle à travers tout le pays. De là est née une autre idée des mêmes extrémistes hutus de dire qu’un pouvoir ne peut pas perdurer sans une armée propre. Le cnddfdd est venu avec cette vision et a mis en place une milice armée, les imbonerakure. Au cours des premières années du pouvoir cnddfdd , ses leaders n’avaient pas encore confiance en une armée et police intégrées sachant que ces corps étaient encore dominés par des membres de l’ancienne armée nationale ( ex fab) et comprenaient des membres des FNL ; toutes deux ( ex fab et fnl) ennemies jurées du cnddfdd. Aujourd’hui qu’ils ont réussi à écarter petit à petit les deux forces des corps de défense et de sécurité, il est incompréhensible qu’ils continuent à recruter, entrainer et armer des miliciens imbonerakure. La seule justification de ces actes est qu’ils préparent un génocide à grande échelle pour les tutsis du Burundi et les hutus de l’opposition, mais aussi de la sous-région, en collaboration avec des organisations génocidaires comme les FDLR/FLN.
URN HITAMWONEZA a toujours averti les burundais et la communauté internationale sur les préparatifs de ce génocide et ces derniers continuent. Nous leur demandons encore une fois de ne pas être aveuglé par la multiplication des rencontres bilatérales entre différentes délégations du Burundi et du Rwanda. Ces rencontres ne sont que des trompes œil car le président Evariste Ndayishimiye et la clique militaire qui le commande ne se détacheront jamais des FDLR/FLN. Ils ont signé des conventions d’entraide pour imposer la domination hutue dans la sous-région après avoir éliminé le maximum de tutsis et ils ne sont pas prêts à les violer aujourd’hui. De telles rencontres, des remises des deux côtés des combattants qui perturbent la sécurité d’un pays et qui se replient sur le territoire de l’autre, ne sont que des actions superficielles pour montrer à l’opinion que tout va bien, alors que le fond du problème n’est pas abordé. Pourquoi le Burundi a maintenue fermée la seule frontière avec le Rwanda au moment où il a ouvert partout ( Tanzanie et RDC) ? Pourquoi le Burundi n’accepte pas l’organisation des opérations conjointes avec le Rwanda pour aller rechercher et chasser les génocidaires FDLR/FLN dans la Kibira (côté Burundi) ? A quoi servent alors ces rencontres qui ne trouvent pas de solutions à ces problèmes majeurs ? Wait and see. Peut-être qu’ils y arriveront. En tout cas ce n’est pas pour demain.
Nous devons plutôt trouver une solution directe et durable qui est à notre portée : chasser du pouvoir cette clique militaire génocidaire qui soutient aujourd’hui les forces négatives et génocidaires de la région. Il nous faut alors arrêter des stratégies efficaces pour essayer de minimiser les dégâts car ils sont comme des anomaux féroces ; tenter de les chasser de ce pouvoir équivaut à leur donner l’occasion de mettre en œuvre le génocide à grande échelle qu’ils ont planifié. Nous invitons tous ceux qui sont soucieux d’un bon avenir pour tous les burundais et pour les habitants de cette sous-région, de garder à l’esprit que nous devons réussir ce pari et pour cela penser à des stratégies les plus efficaces possibles. Unis, nous y arriverons.