Lundi 6 juillet 2020
Burundi: Le CNDD FDD s’impose comme un Parti Etat pour parachever le génocide des tutsis
Le gouvernement cnddfdd dirige le Burundi d’une main de fer depuis 2005. Quand on parle du cnddfdd, il faut entendre un gouvernement exercé réellement par une clique militaire qui prend toutes les décisions importantes du pays. Quand ils sont entrés au pays avec la mise en œuvre des Accords d’Arusha négociés durement, ils se sont considérés comme un mouvement qui a remporté une victoire militaire, alors que pendant plus de 10ans de lutte, ils n’ont jamais conquis aucun mètre carré du territoire. Ils n’en étaient pas capables car ils avaient en face d’eux une armée des professionnels et disciplinée. C’est cette armée qu’ils ont d’abord détruite pour installer une armée et une police de criminels auxquelles ils ont associé les interahamwe (membres des fdlr) et une milice du parti cnddfdd, les imbonerakure. Voilà ce qu’ils appellent des corps de défense et de sécurité voués à la cause hutue. Il faut ajouter à ces éléments un service nationale des renseignements qui est composé à 100% par des hutus. Aucun représentant de ce service dans les différentes provinces ou communes du pays n’est tutsi. Pourtant, la constitution de 2018 qu’ils ont fabriqué eux-mêmes et qu’ils ont fait avaler au peuple est bien clair en ses articles 253,262 et 265.
Selon certains extrémistes hutus issus du FRODEBU , Ndadaye ne serait pas tué s’il avait une armée hutue. Raison pour laquelle le cnddfdd qui a combattu pendant autant d’années ne pouvait pas ne pas constituer une armée vouée à sa cause. Entendez par là une armée et une police vouées à la cause du cnddfdd et non une armée et une police républicaines qui défendent l’intérêt général de toute la population et de tous ses biens. C’est pourquoi ils ont neutralisé par tous les moyens les anciens de cette ancienne armée professionnelle en privilégiant ceux qui ne savent ni lire ni écrire, mais qui ont la gâchette facile. A ceux-là, ils ont associé les interahamwe et les imbonerakure à qui ils ont distribué des armes avec un pouvoir qui dépasse même celui de leurs armée et police. Il n’est donc pas étonnant de voir des forces de l’ordre sensées protéger toute la population tirer sur des manifestants pacifiques sans aucune arme, pas étonnant non plus de voir un Général de l’armée tirer à bout portant sur des enfants jumeaux ( là on parle de feu General Adolphe Nshimirimana). C’est par ailleurs tout ce qu’ils ont fait pendant toutes les années de maquis. Tuer des tutsis, des femmes et des enfants sur les routes et dans leurs ménages, dans les camps de déplacés, soi-disant pour montrer à l’opinion que le gouvernement est incapable de protéger sa population. Une rébellion sérieuse devrait plutôt s’attaquer aux positions militaires et non à la population civile. Feu président Nkurunziza a témoigné qu’il a passé des mois sans dormir car il voyait la nuit l’image d’un enfant qu’il a tué lui revenir chaque fois dans ses rêves. Voilà ce genre de criminels qui ont et qui continuent à gouverner le Burundi. La clique militaire d’aujourd’hui qui dirigent le pays est sortie de cette école. Evariste Ndayishimiye, Allain Guillaume Bunyoni et Gervais Ndirakobuca alias Ndakugarika en sont les grands maitres .
Le gouvernement dit ‘’Parent’’ ( leta mvyeyi) dont Evariste Ndayishimiye ne cesse de parler est donc dirigé par cette clique de militaire du cnddfdd. 99% des membres de ce gouvernement sont des membres du cnddfdd, dont uniquement 5 tutsis (y compris le vice-président, un figurant dans le noyau de tête). Dans la constitution de 2018, le vice-président assiste le président de la République (article 122). Il est nommé et peut être demis par le Président de la République (article 123). Sans toutefois faire de commentaire sur la personnalité de ce vice-président, la constitution à elle seule ne lui donne pas beaucoup de pouvoir. Que ce soit lui ou les autres membres du gouvernement, ils sont des exécutants des décisions de la clique militaire qui dirige le pays.
Pourquoi militariser le pays au moment où on continue à crier que le pays est dans un système démocratique ? La démocratie se limite-t-elle aux élections ? Quel genre d’élections ? Des élections organisées par un pouvoir militaire ne sont pas démocratiques car on connait d’avance le gagnant. C’est celui qui a la force militaire. Le cas des élections de mai 2020 est parlant. Par surprise, les élections ont été gagnées par un opposant car tout le monde voulait un changement au Burundi ; et voilà que par la force militaire, tout bascule vers la pouvoir cnddfdd et tout le monde crie, puis fini par se taire. Même les cris des évêques catholiques n’ont duré que le temps de la rosée. Pourtant ils avaient raison. Que ces hommes de Dieu sachent que la Bible de Dieu nous exige de dire la vérité, rien que la vérité. ‘’Que votre parole soit oui si c’est oui, et non si c’est non. Ce qui est en plus vient du mauvais’’ (Mt5, 37). Dire non, puis , oui après ,sans explications convaincantes, n’est pas digne des représentants de l’Eglise Catholique.
Ne vous y trompez pas ; l’installation d’un tel gouvernement n’est pas un fait de hasard. Il n’est pas non plus fait pour l’intérêt des burundais comme ne cesse de le dire Evariste Ndayishimiye. A part le président, le vice-président, premier ministre, le ministre de l’intérieur, sécurité publique et développement communautaire, il faut noter aussi la présence au sein de ce gouvernement du ministre des relations extérieures (extrémiste hutu), ministre de la défense nationale ( tutsi-imbonerakure), ministre des affaires de l’East African Communauty ( Chef imbonerakure). Des figures qui rendent antipathique tout le gouvernement aux yeux des burundais et de la communauté internationale, mais qui ont été choisis pour une mission déterminée. Attendez-vous comme on l’a dit dans un de nos articles d’autres militaires et policiers au sein de l’administration.
Comme en 1993, au Burundi, comme en 1994 au Rwanda, une telle sélection n’est faite que pour préparer le génocide. Les hutus extrémistes du Frodebu n’ont pas pu exterminer tous les tutsis en 1993, aujourd’hui, le hutu power du cnddfdd se prépare sérieusement, avec tous les moyens de l’Etat à l’appui pour en finir définitivement. C’est pourquoi il se permet même de provoquer des armées des autres pays (cas du Rwanda voisin) pour avoir juste un prétexte ou un déclencheur.
URN HITAMWONEZA continue à lancer un cri d’alarme à la région et au conseil de sécurité des Nations Unies de garder un œil vigilant sur le Burundi pour pouvoir prendre des mesures conséquentes et urgentes car tous les signaux sont réunis pour qu’il y ait un autre génocide dans la région.