Burundi : Le Burundi est-il un Etat démocratique ou dictatorial(2ème partie)

Burundi : Le Burundi est-il un Etat démocratique ou dictatorial
(2ème partie)
Nous poursuivons notre démarche consistant à faire constater à l’opinion que la démocratie chantée au Burundi n’en est pas une ; que les burundais vivent dans une dictature sans nom pour les uns et dans un génocide rampant pour les autres.
Si on prend la simple définition de la démocratie comme un pouvoir du peuple par le peuple et pour le peuple, on se rend vite compte que la démocratie risque de se limiter aux élections. Le peuple se choisit des représentants et ils gouvernent au nom du peuple qui les ont élus, mais ils ne gouvernent pas pour le peuple car ce dernier n’en tire aucun profit. Il disait vrai Fred Lafrite en déclarant que ‘’ la démocratie dans l’état actuel des choses est une illusion qui sert à protéger la minorité des riches et des puissants’’ Le peuple reste misérable, seuls les élus remplissent leurs poches et ne se souviennent plus de ceux qui les ont portés au pouvoir. Ils se rappelleront de l’importance du bas peuple à l’approche de nouvelles élections. Dans l’entre temps , ils multiplient des discours alléchants, de bonnes intentions sans aucun acte concret. Sinon, on ne trouverait pas au Burundi, au 21eme siècle, des écoles primaires mal couvertes, sans portes ni fenêtres, où les élèves s’assoient encore sur des pierres en classe par manque de bancs pupitres au moment où le premier ministre Allain Guillaume Bunyoni achète des véhicules dernier cri à sa femme et sa fille à chaque occasion de fête (anniversaire ou diplôme)
A la Baule, 20 juin 1990, François Mitterrand a donné l’ordre aux pays africains d’introduire le multipartisme à l’européenne dans leurs Etats et ils y ont plongé leurs peuples les yeux fermés car c’était la condition sine qua non pour bénéficier de l’aide française. Il disait dans son discours :’’ La France liera tout son effort de contribution aux efforts qui seront accomplis pour aller vers plus de liberté’’. Pourtant, il était convaincu qu’exporter la démocratie parlementaire à l’européenne en Afrique, où les règles de droit sont encore balbutiantes et où les enjeux politiques se résument au partage de la manne occidentale (aide publique, dons privés et redevances des compagnies forestières, minières et pétrolières) était porteur de tous les dangers. Des pays qui avaient connu une stabilité sans faille pendant 30 ans de parti unique ont commencé à avoir des ennuis sérieux après leur entrée dans ce système.
Voilà que la France et les autres Etats européens ont atteint leur objectif : déstabiliser et affaiblir ces Etats pour les infiltrer et les piller facilement. La démocratie est ainsi devenu le pouvoir de la majorité numérique car les africains, non préparés pour ce genre de système, n’élisent pas des leaders sur appréciation des projets de sociétés présentés, mais sur critère d’appartenance ethnique ou clanique. C’est ainsi que cette majorité quelquefois non instruite, non expérimentée dans la gestion des affaires de l’Etat ne cherchera qu’ à écraser la minorité qui avait gardé le pouvoir et le pays en stabilité. C’est pour cela qu’Albert Camus voudrait que ‘’la démocratie ne soit pas la loi de la majorité, mais la protection de la minorité’’ ; pour que la volonté du peuple ne soit pas nécessairement la volonté du plus grand nombre comme le dit John Stuart Mill dans son ouvrage ‘’De la liberté (1859)’’ qui estimait que ‘’la tyrannie de la majorité’’ est l’un des maux contre lesquels la société doit se protéger. L’exemple du Rwanda a été on ne peut plus éloquent où le grand nombre de hutus, appuyé par la France, a organisé et exécuté un génocide de la minorité tutsie.
La France n’a rien appris de la leçon du Rwanda car elle continue à appuyer des leaders génocidaires, simplement parce qu’ils ont été ‘’élus’’ par la majorité. On parle du Burundi où cette même majorité s’est prononcée pour un changement pendant un processus électoral de mai 2020, mais une clique militaire au pouvoir dirigée par Evariste Ndayishimiye en a décidé autrement en se maintenant au pouvoir par la force des armes. Est-ce la démocratie de la majorité prônée par la France ? Pourquoi la France, comme les autres pays européens ont-ils fermé les yeux devant cette réalité qui crève les yeux et commencé à appuyer ce pouvoir, qui pourtant prépare un génocide au Burundi ?
URN HITAMWONEZA estime que les pays qui soutiennent le Burundi devraient savoir qu’un jour ils seront tenus responsables d’avoir joué un rôle déterminant dans le génocide qui atteint aujourd’hui sa phase finale de préparation. Les burundais doivent penser à arrêter par tous les moyens ces criminels et les traduire en justice et ainsi songer à mettre en place un système démocratique adapté aux réalités de notre pays.

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