Burundi : L’Accord d’Arusha est un danger public pour la sous-région.
Cette affirmation vient du politicien chevronné Charles Mukasi. C’était lors d’une des émissions ‘’Ico Utari Uzi’’ ( ce que tu ne connaissais pas) de la Radio en ligne (https://zeno.fm/radio-inkinzo/) INKINZO FM. Pour lui, nous avons deux accords antagonistes, celui de Lusaka et celui d’Arusha. Le premier n’a pas été signé par le Burundi et la Tanzanie, le second a cautionné que le racisme et le génocide soient les principales guides de la politique qui devrait diriger le Burundi et que ses défenseurs restent impunis ; ce qui ne se fait nulle part ailleurs dans le monde.
Et Déogratias Niyonzima d’ajouter que ces soi-disant accords n’ont jamais fait objet de compromis entre les différents acteurs politiques qui étaient à Arusha. Personne n’a signé des accords d’inégalité de droits entre burundais. Les 40% de places pour Tutsi contre 60% pour les hutu au parlement et au gouvernement et 50%-50% au sein des corps de défense et de sécurité n’ont pas trouvé de consensus entre tous les acteurs politiques présents à Arusha. Ils ont été obligés de signer avec réserves (qui n’ont jamais été discutées) tard dans la nuit, un document préparé par Jean Minani , représentant du Frodebu et les autres partis satellites et Pierre Buyoya et son entourage ( qui représentait le pouvoir de Bujumbura). Malheureusement, les deux parties croyaient représenter les hutus et les tutsis alors que aucun des deux groupes ne leur avait donné ce mandat.
Pour Deogratias Niyonzima qui a assisté à tous ces pourparlers, deux idées étaient avancées : le Frodebu et ses partis satellites demandaient le retour à la démocratie, après l’assassinat de Melchior Ndadaye par un groupe de militaires. L’autre partie demandait plutôt que le génocide commis par des membres du Frodebu soient punis. Toute personne impliquée d’une manière ou d’une autre dans le génocide des tutsis de 1993 ne devrait pas participer dans les futures institutions qui devraient être mises en place après ces négociations.
Fort étonnant était de constater que l’équipe du président Buyoya et celle de la fondation Mandela ont tout fait pour que ces négociations aboutissent sur un texte d’accord cautionnant totalement l’impunité des crimes et remettant sur la scène politique le Frodebu qui avait commis le génocide de 1993, au moment où il devrait normalement être présenté devant le tribunal pénal international. C’est ce qu’ils ont appelé ‘’le processus de paix’’.
Charles Mukasi trouve plutôt que les différentes négociations qui ont eu lieu : celle de San Egidio, de Mwanza, d’Arusha, n’avaient que comme objectif de détruire l’armée nationale ( accusée d’être mono ethnique tutsie et d’avoir décapité la démocratie) pour faire entrer les hutus ; une manière de donner la légitimité aux génocidaires du Frodebu-cnddfdd ( les membres du Frodebu ont commis le génocide des tutsis de 1993, puis ont rejoint le maquis pour continuer ce génocide prétextant défendre la démocratie au sein du cnddfdd)
Ce politicien estime que la justice est la meilleure voie pour arriver à une paix durable. Le Burundi a besoin d’un tribunal international pour juger tous les coupables sans exception et les exclure de la scène politique. C’est uniquement de cette façon que nous arriverons à déraciner l’idéologie de racisme et de génocide pour que les burundais vivent égaux devant la loi, qu’il n’y ait pas de burundais avec 40% de droits ou 60% de droits comme le voulait l’Accord d’Arusha qui a été abusivement appelé ‘’Accord d’Arusha pour la paix et la réconciliation au Burundi’’. Son nom le dit bien : c’est un accord d’Arusha, et non un accord entre burundais. C’est peut-être la raison pour laquelle le cnddfdd au pouvoir n’a pas voulu l’appliquer après que Feu président Pierre Buyoya leur ait offert le pouvoir sur un plat d’or en refusant de signer les accords de Lusaka et en privilégiant l’impunité des crimes avec les accords d’Arusha. Malheureusement, la clique militaire du cnddfdd au pouvoir lui a rendu le mal ; ‘’c’est le cheval que tu engraisses qui te mord’’ ; dit-on.
Deogratias Niyonzima estime que malgré les souffrances que les burundais ont enduré et qu’ils endurent encore, il faut garder espoir car tôt ou tard, la vérité finira par triompher sur le mensonge, le bien finira par vaincre le mal.