Burundi : La situation des droits de l’homme reste préoccupante ; estime la commission d’enquête des NU sur le Burundi
La commission présentait ce 11 Mars 2021 son rapport annuel sur la situation des droits de l’homme au Burundi. Il n’y a eu aucune amélioration depuis une année, et spécialement depuis le pouvoir d’Evariste Ndayishimiye. La commission n’a rien rapporté de nouveau ; nous avions régulièrement décrit, dans nos éditions, les différentes violations des droits de l’homme au Burundi. La commission ne vient que confirmer ce que nous avions régulièrement écrit. Avec l’arrivée au pouvoir d’Evariste Ndayishimiye, au lieu de s’améliorer, la situation s’est empirée. Car ce ne sont pas les seules déclarations d’intention du président qui font améliorer la situation ; estime Doudou Diène. ‘’Des premiers gestes symboliques et ponctuels ont bien eu lieu, mais ces derniers, tout comme les déclarations d’intention du Président Ndayishimiye, ne sauraient suffire à améliorer durablement la situation’’, a expliqué Doudou Diène, le Président de la Commission. Les enquêteurs onusiens attendent que ces annonces soient suivies par des actions concrètes qui fassent résolument progresser la situation en matière des droits de l’homme.
Il est difficile de croire que les annonces d’Evarsiste Ndayishimiye seront suivies par des actes concrets ; tellement les burundais sont déjà habitués à ce genre de mensonges, de contradictions dans ses mots et faits qui font la honte de la Nation Burundaise. Dès les premiers jours de son pouvoir, alors qu’ils étaient dans une croisade de prière à Ngozi, il a ordonné que tous les fonctionnaires de l’Etat se préparent à l’exercice de déclaration de leurs biens avant leur entrée en fonctions tel qu’il est prévu par la constitution de 2018 que le cnddfdd a fait voter lui-même, mais, la suite est connue de tous. Le président n’a pas tardé à faire un revirement à 180% en déclarant que les biens de quelqu’un constituent un secret qui ne peut pas être divulgué au public. Le ridicule ne tue pas. Comment le président Ndayishimiye pouvait-il encore une fois oser parler en public de la lutte contre la corruption et les malversations économiques quand lui et son équipe ont violé la loi mère qui guide ces principes ? Ce qui est certain, c’est que l’équipe autour de lui, qui, visiblement a plus de forces, est constituée de grands corrupteurs qui ont emmagasiné beaucoup de richesses dont ils ne parviennent même pas à justifier la provenance. Voilà pourquoi, la lutte contre ce fléau est impossible au Burundi, les paroles d’Evariste Ndayishimiye resteront toujours sans effets. Exemple très banal : Comment est-ce possible que dans un groupe de 101 femmes arrêtées par la police dans un hangar dans Buterere, le 14 décembre 2020, alors qu’elles s’apprêtaient à être vendues dans les pays arabes, une vingtaine d’entre elles se retrouvent dans un groupe de 130 burundais qui ont été embarqués vers ces pays arabes juste 4 jours après, le 18 décembre 2020 ? Ceci veut tout simplement dire que ceux qui font ce trafic d’êtres humains sont plus forts que la police. Jugez-en vous-mêmes et dominez qui pourraient-ils être.
Le président Ndayishimiye ose déclarer qu’il est interdit de verser du sang des humains créés par Dieu, que ceux qui le font s’attirent des malédictions au moment où au Burundi, on ne passe pas un seul jour sans ramasser un cadavre dans une rivière, dans un buisson ou sur le chemin. Et ces gens sont à plus de 90% tués par des gens sous sa responsabilité (les SNR, ses imbonerakure, certains membres des corps de défense et de sécurité et des membres des FDRL interahamwe intégrés au sein de ces corps). Le rapport Doudou Diène ne fait que confirmer nos observations : ‘’Chaque semaine, des corps sans vie continuent d’être retrouvés dans l’espace public et sont enterrés à la va-vite par les autorités administratives. L’ampleur de ce phénomène qui s’inscrit dans la durée et le nombre important de ces « crimes de sang » dans le pays restent préoccupants. Le gouvernement doit reconnaître la gravité de la situation et y remédier’’, a déploré l’enquêteur onusien, relevant que ‘’dans cette politique de répression, des agents du Service national de renseignement (SNR), parfois appuyés d’Imbonerakure, ont été identifiés comme les auteurs principaux’’. A titre d’exemple, le rapport de la Ligue Iteka de l’année 2020 donne un bilan de 454 personnes tuées dont 202 cadavres trouvés ; 52 portées disparues ; 89 femmes et filles violées ; 124 torturées et 1181 personnes arbitrairement emprisonnées.
Aujourd’hui, il n’est pas étonnant qu’on retrouve des fosses communes dans les enclos des personnes dans lesquelles des gens sont enterrées. L’information qui fait le tour du monde aujourd’hui via les réseaux sociaux est celui d’un homme du nom de Mitima Joseph de la sous -colline Bwiza2, colline Ruhehe, zone Kigina de la commune Bugabira en province Kirundo, qui tuait des gens et les enterrait dans sa parcelle dans une fosse commune. Ceci est un signe évident de l’impunité qui règne dans le pays. Comme les imbonerakure, les membres du service de renseignement et même certains membres de la police peuvent tuer qui ils veulent et l’enterrer n’importe où comme ils veulent ou jeter le cadavre n’importe où dans l’impunité totale, le peuple saura que tuer quelqu’un n’est qu’une simple affaire ; surtout que tu sois membre du parti au pouvoir, le cnddfdd. Et cela ne s’arrêtera jamais, tant que le système qui l’a enseigné et pratiqué restera au pouvoir. Malgré que ce système ait entrainé et armé des bataillons d’imbonerakure qui sont déployés à travers tout le pays, il a plus de chance de se détruire de l’intérieur de lui-même car celui qui est habitué à verser du sang n’hésite pas quelque fois à verser celui des siens.
URN HITAMWONEZA appelle encore une fois tous les burundais à se lever comme un seul homme pour arrêter toutes les stratégies de combattre efficacement ce système sanguinaire. Il est en train de tuer les tutsis et les opposants politiques aujourd’hui, demain, il s’en prendra à ses membres ; il suffira d’un petit malentendu pour se rentrer dedans. Le combat est donc à nous tous, hommes et femmes et enfants, de toutes tendances et provenances, soucieux d’un pays de justice, de paix et de développement pour tous.