Burundi : La réouverture des frontières entre le Burundi et le Rwanda serait conditionnée par la remise des présumés putschistes
Ceci ressort des déclarations du ministre burundais des affaires étrangères et de la coopération au développement, lors de sa récente sortie médiatique. Son objectif était d’annoncer au public que l’Union Européenne est sur le point de lever les sanctions prises pour son gouvernement depuis 2016. Il n’a pas précisé la date, mais il a fait savoir qu’il a une assurance que ces sanctions seront bientôt levées.
De tels espoirs ont depuis longtemps été nourris, mais, l’attente a été longue. Pourquoi ? Parce que la clique militaire au pouvoir au Burundi n’a aucune volonté de respecter les droits de l’homme. Les cadavres des burundais sont toujours ramassés ici et là dans le pays, les disparitions forcées devenues monnaie courante, les arrestations et emprisonnements arbitraires se sont multipliés. Ces actes de violations des droits de l’hommes sont pourtant suivis de bons discours du président Evariste Ndayishimiye quand tout le monde sait les premiers responsables restent les agents de l’Etat et sa milice imbonerakure qui restent impunis. L’Union Européenne est au courant de tout et attendait toujours des actes concrets, mais en vain. Qu’est ce qui aurait changé aujourd’hui pour que ces sanctions soient levées ? C’est au ministre Albert Shingiro de répondre et à l’UE de le prouver si demain elle décide de rouvrir les robinets pour le pouvoir cnddfdd.
Albert Shingiro a aussi parlé des relations entre le Burundi et le Rwanda. Pour lui, il y a eu des avancées significatives dans les pourparlers qui ont eu lieux à beaucoup de niveaux ; le dernier contact en date est celui de la délégation conduite par Ezéchiel Nibigira, ministre en charge des activités de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Est, la jeunesse et le sport, qui a été reçue en date du 10 janvier 2022 par le président Paul Kagame à Kigali ; il était en possession du message d’Evariste Ndayishimiye, envoyé à son homologue rwandais. Pour le ministre Shingiro, le grand obstacle pour que les relations entre les deux pays soient bonnes est que le Rwanda refuse toujours de remettre les présumés putschistes de 2015 présents sur son territoire au gouvernement burundais.
Implicitement, il a voulu dire que le Burundi n’ouvrira pas ses frontières avec le Rwanda aussi longtemps que les présumés putschistes qu’il réclame ne sont pas encore remis par le pouvoir de Kigali. Pourtant, ce dernier explique que ces gens, même s’ils existaient sur son territoire, seraient aux mains du HCR. D’aucuns se posent aussi la question de savoir pourquoi le pouvoir de Gitega réclame uniquement ceux qui seraient au Rwanda alors qu’il ne le fait pas pour ceux qui sont ailleurs dans d’autres pays ? Ce qui voudrait dire que c’est uniquement un prétexte, que la vraie raison se trouve ailleurs.
La sortie médiatique du ministre Shingiro intervient au moment où la frontière entre le Rwanda et l’Ouganda venait de rouvrir en date du 31 janvier 2022. Ceci est intervenu quelques jours seulement après la visite du General Muhoozi, fils du président Museveni et chef de l’armée de terre en Uganda. Pourtant, la délégation burundaise conduite par Ezéchiel Nibigira, était passée au Rwanda le 10 janvier 2022 avant celle du Géneral Muhoozi Kainerugaba le 22 janvier 2022 ; et la frontière avec le Burundi est toujours fermée et ce encore pour longtemps peut être.
Les analystes estiment que les deux délégations sont différentes sur plusieurs points de vue. Celle du Burundi était conduite par un ministre, grand chef historique de la milice imbonerakure du cnddfdd et celle de l’Ouganda par un General, pas n’importe lequel : Chef de l’armée de terre, fils et conseiller spécial du président Ougandais. Peut-être que pour le président Evariste Ndayishimiye qui n’a pas envoyé le General Prime Niyongabo ou son adjoint ou un autre General, considère que c’est sa milice imbonerakure qui a plus d’importance par rapport à son armée ou police. L’histoire nous le montrera. L’exemple du Rwanda avant le génocide des tutsis en 1994 montre combien les miliciens Interahamwe ont joué un rôle déterminant dans le génocide des tutsis, au moment où l’armée était en déroute, sous la pression des combattants du FPR. Envoyer ce chef historique des imbonerakure au Rwanda serait un signe éloquent qu’il envisage faire au Burundi ce que les interahamwe ont fait au Rwanda. Wait and see
URN HITAMWONEZA rappelle encore une fois aux burundais de rester vigilants car le démon reste toujours à leur coté ; il se déguise en ange par des paroles alléchantes, mais, il est toujours prêt à conduire le pays tout droit dans l’enfer. En plus de nous unir dans la prière pour demander au Bon Dieu Tout Puissant qui aime tout le monde sans exception pour qu’il écrase sous ses pieds ce démon, unissons-nous aussi dans la mise en œuvre de toutes les stratégies efficaces pour nous en débarrasser par tous les moyens. Unis, nous vaincrons.