Burundi : La justice burundaise toujours instrumentalisée par la clique militaire au pouvoir.
C’est déjà connu du monde entier ; le président Evariste Ndayishimiye l’a implicitement bien dit : il n’y aura jamais de justice indépendante au Burundi tant que le système cnddfdd sera au pouvoir. D’un moment, ce président verse des larmes de crocodile en disant qu’il pleure parce qu’il n’y a pas d’hommes et femmes sérieux pour rendre une véritable justice au Burundi. Il arrive même à poser la question de savoir comment s’appelle ce pays où, du citoyen lambda jusqu’au président de la République, en passant par des étrangers, hommes d’affaires, qui voulaient investir au Burundi, tout le monde se plaint qu’il n’y a pas de justice équitable (tout le monde pleure, selon les vrais termes du président Ndayishimiye). La réponse était simple : C’est le Burundi sous le joug de la clique militaire du cnddfdd.
Mais, le président Ndayishimiye posait la question sachant bien la réponse ; il l’a donnée à une autre occasion : ‘’on ne peut pas prétendre gagner un procès quand on porte plainte contre des exactions faites par le gouvernement car il devient juge et partie’’. “Nemo judex in causa sua” (Nul ne peut être à la fois juge et partie). Implicitement, il a dit que n’aura une justice équitable que celui voulu par la clique militaire au pouvoir. C’est aussi un message adressé à tous les membres influents de son parti qu’ils peuvent faire tout ce qu’ils veulent, qu’il n’y aura pas de poursuites judiciaires car soutenus et protégés par le pouvoir cnddfdd. Ne sera sanctionné que celui qui sera lâché par le système cnddfdd. Voilà le véritable message contenu dans la réponse du président Ndayishimiye.
Le message a été vite compris et mis en exécution par le procureur en province de Cibitoke qui a relâché des criminels qui ont failli tuer le nommé Jean Bosco Niragira. Tout le monde a vu sa photo circuler sur les réseaux sociaux avec beaucoup de marques des blessures par des machettes sur son coup et son dos ; son œil et ses doigts seraient aussi endommagés. Il a été torturé jusqu’au stade de la mort par des gens qu’il connait bien. Il a aussi porté plainte et ces criminels ont été arrêtés ; mais relâchés par après. Le procureur aurait dit que c’est lui-même qui s’est blessé. Si cela est vrai, ce procureur serait plus qu’idiot car même un petit enfant n’avancerait ce motif pour justifier le relâchement de tels criminels. S’il est réellement juriste, il aurait trouvé d’autres motifs pour les relâcher car il devrait exécuter le message implicite du président Ndayishimiye.
C’est toujours la clique militaire qui agit pour donner une orientation à tous les dossiers en justice qui concernent les membres influents du cnddfdd. Les informations diffusées par certains médias n’hésitent pas à pointer du doigt le Général Silas Ntigurirwa d’être derrière ce relâchement des criminels qui seraient ses proches. Les témoins sur place ont fait savoir que le substitut du procureur qui est allé faire des enquêtes sur le lieu du crime a été accueilli en visiteur dans le salon d’une parenté d’un des criminels. Et voilà que pendant quelques jours de détention, ils ont été relâchés. C’est dire que c’est ce qui a été convenu avec les familles de ces criminels avec l’enquêteur : puisque c’est un cas de fragrance, il faut accepter qu’ils soient emprisonnés, on les relâchera après. Chose dite, chose faite. Ils sont libres aujourd’hui. Il paraitrait que la pression du Général Ntigurirwa a été trop forte que le procureur a relâché ces hommes sur un motif incompréhensif de tous. Et la population affirme qu’un tel acte pousse les gens à se faire justice en cas de fragrance du genre.
URN HITAMWONEZA l’avait déjà dit dans une de ses déclarations qui condamnait avec sa dernière énergie cette injustice. Dans sa déclaration, l’organisation de lutte contre l’idéologie du génocide et sa mise en œuvre dans la région des grands lacs disait que ces criminels ne pouvaient être libérés que s’il y a la main des natifs de cette province. C’est une province qui compte le plus grand nombre de généraux et politiciens influents au cnddfdd et qui sont dans les hautes sphères de l’Etat ; c’est aussi une province cimetière car c’est là où on trouve beaucoup de cadavres des gens tués par des agents de l’Etat et des membres de la milice imbonerakure du cnddfdd.
Nous affirmons encore une fois que la justice burundaise ne sera jamais indépendante tant que le système cnddfdd sera encore au pouvoir au Burundi. Comme l’a dit le président Ndayishimiye : pas de justice, pas de paix, pas de développement. Qu’attendent alors les burundais pour changer ce système qui bloque le bon fonctionnement de la justice au Burundi ? Demain risque d’être trop tard.