Burundi: La Belgique a une grande responsabilité historique dans les tueries et génocides dans la région des grands lacs (cinquième partie).
Nous venons de faire une petite démarche pour essayer de montrer que la Belgique a joué un grand rôle dans l’histoire de notre pays en particulier et celle des pays de la sous-région en général (le Rwanda, le Burundi et la République démocratique du Congo, ex Zaïre). Pour le cas du Burundi qui nous concerne, cette puissance coloniale est aussi à la base des divisions à caractère politico ethnique qui minent jusqu’aujourd’hui notre société.
Nous l’avons dit et nous ne cesserons jamais de le répéter. Le chambardement de l’administration précoloniale (une administration solide et bien organisée) en violation du mandat de la Société des Nations, a été le déclencheur de la haine des hutus envers les tutsis. En effet, glorifier les tutsis en les qualifiant intelligents, élégants, seuls capables de diriger n’était pas par amour. Dénigrer les hutus en les accusant d’incapacité notaire n’était pas un désamour qu’ils avaient envers eux. Il s’agissait tout simplement de la mise en application de leur fameuse politique de ‘’ diviser pour régner’’.
Les conséquences de cette politique n’ont pas tardé à se manifester au Rwanda en 1959 avec leur fameuse révolution de la majorité ( rubandanyamwishi) avec Kayibanda. Les deux peuples frères (Rwanda et Burundi) se sont toujours influencés dans les conflits à caractère ethnique qui les ont secoués. C’est ainsi que les hutus du Burundi ont gardé à l’esprit que cette démarche de Kayibanda était toujours possible au Burundi ; ils se sont toujours heurté à la vigilance des pouvoirs fortement imprégnés de l’idéologie de l’unité des Burundais ( de la monarchie aux pouvoirs militaires). Cela n’a pas empêché des tentatives multiples mais qui n’ont pas abouti à l’objectif escompté ; celui d’éliminer les tutsis dominateurs. Le virus que le colonisateur a implanté en eux.
A la veille de l’indépendance, le colonisateur qui ne voulait pas quitter le Burundi a soutenu les partis du front commun qui ne voulaient pas d’indépendance immédiate comme l’Uprona du Prince Luois Rwagasore. Or, ces partis pour la plupart avaient cette idéologie divisionniste, génocidaire héritée du voisin le Rwanda. Fort heureusement, Rwagasore a remporté les législatives après un combat acharné. Il fut tué avant même que le pays accède à l’indépendance. Beaucoup d’écrits montrent que son assassinat aurait été planifié au plus haut niveau de l’administration belge d’alors.
Depuis 1965,1972, 1988,1993,2015 jusqu’à nos jours ( ce sont les grands moments de tueries que les uns qualifient de massacres et d’autres de génocides), c’est le virus de divisions ethniques qui a toujours été et qui est toujours à la base de la mort des milliers de burundais innocents.
La gestion démocratique du pouvoir a donné une occasion en or aux extrémistes hutus d’exploiter la majorité numérique pour arriver au pouvoir et ainsi se doter des moyens pour parachever le génocide si longtemps rêvé. Le cas du génocide de 1993 est éloquent. Pour rappel, ces extrémistes hutus ont essayé en 1965 et 1972 comme nous l’avons démontré, mais ils n’ont pas réussi comme ils le souhaitaient. Ce qui est malheureux c’est que des burundais innocents, hutus comme tutsis meurent dans ces tueries et cela passe inaperçu, pas de poursuite. En 1993, le génocide des tutsis par des hutus extrémistes du Frodebu et du Palipehutu était bien planifié et exécuté, mais là aussi ils n’ont pas réussi à en découdre avec les tutsis comme planifié. Nous avons montré que la rébellion des fdd, cndd fdd qui a suivi l’assassinat de Melchior Ndadaye n’a fait que tuer des tutsis innocents, sous le prétexte de la défense de la démocratie. Ils sont finalement rentrés par négociations et ont gagné les élections en 2005, toujours en se servant de la corde sensible ethnique. En 2015, cet extrémisme ethnique a atteint le sommet ; des tutsis ont été tués en masse, mais aussi des hutus de l’opposition. D’autres ont été torturés, emprisonnés, violées, forcés à l’exil.
Aujourd’hui, le virus continue à faire des victimes malgré les paroles alléchantes du grand menteur président Ndayishimiye, grand loup qui se fait passer pour un agneau. Il est de la classe de ces grands extrémistes hutus qui ne rêvent que l’élimination des tutsis. Rendez-vous compte des cérémonies en mémoire des victimes de ces différentes crises qui ont secoué le pays ; seuls les hutus sont concernés, les tutsis n’ont aucune valeur sur son pouvoir. Pourtant sa langue sort des mots de rassembleur, de parent de tous les burundais. Comment serait-il un homme de paix en laissant les interahamwe au sein des corps de défense et de sécurité, au sein de la milice imbonerakure, mais aussi en les appuyant dans leurs postions solidement implantées dans la Kibira sur le sol burundais dans l’intention d’attaquer le Rwanda voisin ?
Comment serait-il un homme de paix en laissant des gens comme Keny- Claude Nduwimana propager des idéologies de haine ethnique à longueur de journée ; en insultant les tutsis, les traitant de tous les maux sans s’inquiéter. Le journaliste Antoine Kaburahe, patron du journal Iwacu vient d’adresser une lettre ouverte au président du Conseil National de la Communication (CNC) pour fustiger ce comportement indigne de ce Keny- Claude qui se dit journaliste, œuvrant au Burundi, à qui aucune sanction n’a été prise. Antoine Kaburahe oublie (ou tout simplement le fait exprès car je reste convaincu qu’il ne l’ignore pas), que le président du CNC ne peut rien faire à son encontre car ce qu’il fait est soutenu par le pouvoir en place. Il ne le fait pas de son propre initiative, il est sur une mission du pouvoir militaire de Ndayishimiye, Bunyoni et Ndakugarika
Ce sont des messages de dénigrement des tutsis (deshumanisation : une des étapes du génocide) qui préparent les hutus à parachever le génocide des tutsis.
URN HITAMWONEZA ne cessera jamais de crier pour montrer à la communauté internationale que cette idéologie de génocide est toujours dans les esprits des hutus extrémistes du Burundi et de la région et qu’ils ne cessent de planifier un autre génocide à grande échelle. Les signes avant-coureurs sont visibles. La Belgique qui a implanté ce virus devra assumer sa responsabilité historique. Les autres Etats ou organisations qui sont en train d’ouvrir la coopération avec le Burundi devraient aussi savoir qu’ils seront responsables de ce qui arrivera demain car ils donnent des moyens d’appui à la préparation ce génocide.