Burundi: Keny-Claude Nduwimana, porte-parole des extrémistes hutus du cnddfdd, continue de propager l’idéologie de génocide au Burundi
Quand on parcourt les étapes du processus du génocide, on se rend compte qu’au Burundi on est presque à la dernière phase. Jugez en vous-même : la classification (hutu : abenegihugu, Tutsi : abanyagihugu)-identification par groupe- discrimination-persécution- deshumanisation-organisation (mise en commun des énergies des tueurs)- identification de l’ennemi-préparatifs du génocide- extermination-Négation du génocide. Il reste l’avant dernière et la dernière étape.
Nous avons essayé de montrer les origines de cette idéologie de génocide, les tentatives qui ont été faites, le cas de 1993 qui a presque réussi, mais n’a pas satisfait les extrémistes hutus qui l’ont planifié et exécuté, les massacres des tutsis faits pendant plus de 10ans de rébellion hutue et la suite des actions qui ont été menées par le cnddfdd depuis 2005 jusqu’aujourd’hui, toujours dans le sens de parachever le génocide des tutsis.
Au Burundi, cet ordre n’est pas respecté car l’idéologie est déjà encrée dans les cœurs de pas mal d’extrémistes hutus qui ne pensent uniquement qu’à perfectionner leurs méthodes de tuer chaque fois qu’ils trouvent une occasion. Les préparatifs ont été faits : le hutu power existe ; c’est le cnddfdd (celui qui n’est pas membre ou complice n’a aucun droit au Burundi) ; les tutsis ont été tués en masse (cas 11-12sept 2015 dans Ngagara-Nyakabiga-Jabe-Musaga) , puis tués un à un ( kamwe kamwe), les autres emprisonnés, d’autres violées et torturés, d’autres forcés à l’exil. Ceux qui sont restés au pays vivent dans le peur totale, leurs économies ruinées et ne reçoivent plus de travail de l’Etat. Soulignons aussi que des hutus qui s’opposent à cette mauvaise gestion du pays sont traités comme les premiers ; peut-être avec moins d’animosité. Sur le plan matériel, il faut souligner que la milice imbonerakure, appuyée par des membres des fdrl-interahamwe ont été entrainés et équipés. Les premières informations faisaient état d’au moins 05 armes par colline. Mais, d’autres auraient été distribuées dans la discrétion totale avant et après les élections de mai 2020. La mise en place d’un gouvernement militaire (un président, un premier ministre, un ministre de l’intérieur, sécurité publique et développement communautaire, des gouverneurs (05-18)) montre bien qu’ils se préparent à une guerre. Contre qui ? On ne sait pas encore.
Mais, la présence du General Ndirakobuca Gervais, alias Ndakugarika au ministère de l’intérieur, sécurité publique et développement communautaire montre une importance mis sur l’encadrement de la population, dont cette machine de tueurs, qu’est la milice imbonerakure. Evariste Ndayishimiye compte leur chercher du travail pour qu’ils ne soient pas affamés, qu’ils restent en forme, prêts à exécuter une mission ultérieure (quand le président Ndayishimiye dit qu’il veut chercher du travail à tout le monde, qu’il n’y aura plus de chômeurs, il veut parler des imbonerakure) . Tout est en place, l’heure est à la mobilisation (sensibilisation). C’est juste un rappel. C’est ce que fait actuellement celui qui se dit journaliste privé, Keny Claude Nduwimana.
Ce journaliste, œuvrant au Burundi, ne cesse de diffuser sur les réseaux sociaux des messages de dénigrement, d’injure, de deshumanisation des tutsis. Ils les qualifient des chiens, des loups, des voleurs, des buveurs de sang des hutus ( ibinywamaraso). Il les considère comme des étrangers, qui n’ont même pas le droit de vivre au Burundi. Souvenez-vous que feu président Pierre Nkurunziza avait baptisé les tutsis ‘’ Mujeri’’ (chiens maigres) et que Evariste Ndayishimiye ne cessait de qualifier les réfugiés (entendez par là les tutsis) d’ennemis de la nation qui collaborent avec les colons.
Selon les juristes, sous d’autres cieux, ces messages d’appel à la haine ethnique propagés par Keny Claude Nduwimana sont sanctionnés par 3 ans de prison par l’article 266 du code pénal du Burundi. S’il s’avère que c’est finalement des messages d’incitation au génocide, l’article 204 du même code le condamne à la perpétuité.
Le président du CNC qui a en charge le contrôle des medias n’a pas honte de dire que Keny Claude n’est pas un journaliste et que ses messages ne le concernent pas. C’est ridicule. La loi dit qu’il est non seulement en charge des journaux écrits, de l’audiovisuel, mais aussi de tous les diffusions/publications sur les réseaux sociaux. Par ailleurs, ce soit disant journaliste est connu, avec des canaux de communication bien connus et il est toujours en contact avec les organes de l’Etat pour chercher des informations. C’est dire que ce qu’il fait n’est pas un secret, c’est connu des autorités burundaises. Nestor Bankumukunzi, président du cnc ne veut pas s’attirer les foudres de son patron. Qu’on ne cherche pas de midi à 14hoo, Keny Claude Nduwimana exécute une mission de la clique militaire au pouvoir ; sinon, il serait déjà arrêté.
Ces termes ont été utilisés par les hutupowers du Rwanda dans la préparation du génocide des tutsis de 1994. Nul n’ignore le rôle joué par la radio Mille colline dans la mobilisation des interahamwe et d’autres extrémistes à tuer les tutsis. Les journaux ‘’ Imvaho’’ et ‘’Kinyamateka’’ du Rwanda ne cessaient de publier des écrits qualifiant les tutsis rwandais de cafards, des gens qui ne font que verser le sang ( inkoramaraso : Kinyamateka numéro 1334 ) , d’ennemis de la nation ( inyankarwanda) et appelant à la mobilisation des hutus pour se débarrasser des tutsis que les hutus extrémistes considéraient comme des étrangers qui sont venus d’ailleurs. Le président Havyarimana Juvenal disait que le Rwanda est comme un verre plein, pour dire que les réfugiés qui étaient à l’étranger (les tutsis) n’ont plus de place au Rwanda. C’est dire que le génocide était planifié et exécuté avec les organes Etatiques.
On ne serait pas trompé si on dit que Keny Claude est dans la continuité du projet de génocide à grande échelle planifié par les leaders actuels au Burundi. Ils diront à longueur de journée, à qui veut les entendre et les croire qu’ils ont mis en place un ‘’gouvernement parent’’ ( leta mvyeyi), alors qu’ils préparent à éliminer certains de leurs enfants. Quel genre de bon parent ? Cicéron nous dit ‘’ Il faut supprimer de notre vie l’hypocrisie et la simulation’’ Sinon, tôt ou tard, le risque est grand que les conséquences fâcheuses retombent sur les planificateurs du mal.
URN HITAMWONEZA s’associe à tous les burundais épris de paix, qui ne rêvent que le vivre ensemble de tous les burundais, pour demander au conseil de sécurité des Nations Unies, de garder un œil vigilent sur le Burundi pour éviter qu’un autre génocide ne se commette dans cette sous-région.