Burundi: Insécurité dans Mugongomanga: qui sont les auteurs ?
Des attaques terroristes commencent à se multiplier dans la commune Mugongomanga de la province Bujumbura rural. La plus récente date de ce 31 juillet 2020 sur la colline Kabuye de la zone Kankima en commune Mugongomanga. Selon les témoins sur place, le bilan est de 4 maisons brulées et 08 chèvres tuées, calcinées. La nuit du 28 juillet 2020, une attaque similaire avait eu lieu dans la même localité faisant 03 maisons brulées.
Le pouvoir de Gitega ne cesse de se vanter une sécurité garantie sur tout le territoire. Peut-être l’avoir est un fait, la sauvegarder est une autre histoire. Mais, ici beaucoup de questions se posent : Qui sont les auteurs de ces attaques ? Pour quel objectif ? Pourquoi ces attaques sont dirigées sur la commune Mugongomanga ? Où se cachent les criminels après attaque ?
On avait l’habitude de voir l’armée nationale et la milice imbonerakure se mobiliser pour déployer tous les moyens possibles et inimaginables quand il y a simple passage de ce qu’ils appellent des groupes rebelles, même s’ils ne commettent aucun forfait. Les cas de Bubanza dans la commune de Musigati et de Bujumbura rural sont éloquents.
Bubanza est devenu un couloir de passage des groupes rebelles en provenance de la Rd congo et qui se dirigent vers la Kibira. Là, nos enquêtes ont révélé que la plupart de cas, c’étaient des FDRL-Interahamwe. Chaque fois qu’ils traversaient, la force de défense nationale du Burundi était avertie. C’est ainsi qu’elle disait poursuivre, en collaboration avec les imbonerakure, des groupes rebelles en provenance du Congo ; alors que c’était un simulacre d’opération. Le lendemain, on n’entendait aucune opération de traque de ces éléments infiltrés se poursuivre. Ce qui justifiait que l’armée nationale n’était pas inquiétée par ces éléments. Leurs positions cohabitent jusqu’aujourd’hui. Ces FDRL reçoivent quelque fois la logistique de la force de défense nationale du Burundi. Les boîtes de conserve saisies sur un combattant FDRL capturé lors de l’attaque du 27 juin 2020 au sud du Rwanda en est une preuve parlante.
Dans Bujumbura rural, une attaque du genre a été simulée le 19fevrier 2020. Un groupe qui disait appartenir aux fnl a fait irruption au grand jour dans Kirombwe . Dans deux jours, on a vu sur les réseaux sociaux des cadavres éparpillés sur les collines ; ces gens étaient tués ligotés par les imbonerakure. La police a annoncé que le groupe était complètement anéanti.
Aujourd’hui, des groupes de gens s’organisent pour attaquer des manages dans Mugongomanga, des maisons sont incendiées, des chèvres y meurent calcinées, et personne ne dit un mot. Dans l’entre temps, le président Ndayishimiye Evariste était en train de porter des bidons de boisson local et manger des colocases et patates douces chez lui à Gitega, sa province natale. Dans la culture burundaise, quand un chef de famille allait saluer son ami avec des choses à lui offrir (boissons, récoltes divers), il cherchait des porteurs et lui, avec sa lance et son chapeau (comme celui que portait le General Neva lors de la fête des communes), marchait derrière eux. Ce qu’on observe pour le cas de Ndayishimiye, c’est l’inverse. Il sait qu’il a volé la victoire lors des récentes élections, il oublie ce qu’il est actuellement. On dirait que c’est de l’humilité. D’autres diront que plutôt de l’hypocrisie : se montrer très proche du bas peuple ; partager avec eux. Voilà comment on cherche des voix pour les prochaines élections. Bonne stratégie !! Et le Corona Virus ? Est-il complétement disparu du Burundi ? Quand on a vu le président Ndayishimiye partager la bière de sorgho et de banane avec le peuple avec un ou deux chalumeaux, dira-t-il demain qu’il faut se prévenir contre le corona virus ? Le peuple burundais a besoin des leaders cohérents dans leurs paroles et actions.
Revenons à notre sujet. Qui aurait attaqué ces ménages de Mugongomanga puisqu’on n’a vu aucune réaction de l’autorité ? Plusieurs hypothèses sont possibles jusqu’à ce que l’opinion ait la lumière sur ce qui s’est réellement passé. Si les imbonerakure n’ont pas fait de poursuite et appréhendé les malfaiteurs alors qu’ils sont sur toutes les collines, le premier soupçon porterait sur certains parmi eux. Et ce serait probablement des actions punitives pour ceux qui n’auraient pas élu le cnddfdd dans cette commune dont beaucoup d’habitants sont membres du CNL ou de l’UPRONA.
Une autre hypothèse possible serait basée sur un conflit foncier entre des familles ou des vengeances liées aux autres conflits divers. Puisque c’est dans une zone non vouée à la cause du cnddfdd, qu’ils s’entretuent ou pas, ce n’est pas une urgence pour eux. Mauvaise conception de la gestion de l’Etat !!. Mais là aussi, il pouvait intervenir pour appréhender des gens à emprisonner et leur soutirer de l’argent.
URN HITAMWONEZA y trouve une absence totale de l’autorité ou une mauvaise volonté du pouvoir de secourir ceux qui ne sont pas membres du cnddfdd car si des gens osent bruler 4 maisons et qu’ils se la coulent douce, c’est comme s’ils pouvaient tuer des gens dans l’impunité totale. Où est cette sécurité que le gouvernement chante à longueur de journée ? Au lieu de jouer le malin, ce gouvernement devrait plutôt démissionner pour que le peuple soit dirigé par des leaders qui ont la volonté et les capacités de rassembler tous les burundais sans exception sous une même vision de paix et de développement.