Burundi: Il n’y a pas de réelle opposition politique au Burundi ; ses leaders jouent le jeu du cnddfdd pour leurs propres intérêts.
Depuis qu’il est aux affaires, le parti cnddfdd a usé de toutes les stratégies les plus malhonnêtes possibles pour casser tout ce qui s’appelle opposition politique qui pourrait l’évincer, tôt ou tard. Il a passé par les ‘’ventriotes’’ de l’Uprona, leur donnant argent et postes de responsabilité et ont accepté de jeter à la poubelle l’idéologie du prince Louis Rwagasore ; ce qui a abouti à l’émiettement de ce parti en partis satellites du cnddfdd . Aujourd’hui, le parti n’existe que par le nom, il n’a plus aucune force. En témoignent les résultats qu’il obtient aux élections. Pourtant les leaders qui ont accepté de jeu du cnddfdd pour anéantir leur propre parti jusqu’à vendre son patrimoine, ne manquent pas de places aux institutions.
Ce qui a été fait à l’Uprona a été aussi fait au Frodebu ( Frodebu nyakuri ; d’où est venu le terme nyakurisation), à l’Upd Zigamibanga et au FNL. La stratégie est toujours la même : le cnddfdd trouve un ‘’ventriote’’ parmi les cadres influents du parti, lui donne argent et autres avantages, lui ordonne de tenir une réunion (qu’il autorise lui-même) au cours de laquelle il sera élu nouveau président du parti. Ceux qui participent à cette rencontre sont corrompus d’avance, sinon, les imbonerakure y participent pour élire le corrompu nouveau leader du parti. Après cette élection quoi qu’illégale, le ministre de l’intérieur se hâte à reconnaitre le nouveau comité du parti. On arrive à constituer deux partis, l’un reconnu par l’Etat et un autre non reconnu. Le parti perd toute sa force. L’aile reconnue par l’Etat devient parti satellite du cnddfdd, il n’est plus à l’opposition. De cette manière, on continue à chanter que nous sommes dans un système multipartite alors qu’on se retrouve dans un monopartisme déguisé.
Seul le MSD avait résisté à cette ‘’nyakurisation’’, mais il a fini lui aussi par cesser de fonctionner sur le territoire national ; la plupart de ses membres ayant été tués, emprisonnés et les autres forcés à l’exil après 2015.
Le cas du fnl est atypique. Le cnddfdd et fnl étaient des ennemis jurés pendant le temps du maquis .Le cnddfdd a eu la malignité de signer les accords de cessez- le- feu avant le fnl qui a continué à violer les accords croyant qu’un jour il pourra remporter la victoire militaire (leur leader leur disait que c’est une promesse divine). Cela n’est resté qu’un rêve pour eux. Le cnddfdd a donc pris le dessus sur eux, il a eu le temps de forcer les gens à adhérer à ce parti qui s’est progressivement renforcé. Il a donc continue à tuer, torturer et emprisonner tout membre du parti fnl qui n’accepte pas de coopérer avec eux ou qui n’accepte pas de se taire.
Comme si cela ne suffisait pas, le cnddfdd a, comme il l’avait fait pour les autres partis, ciblé des gens faciles à corrompre comme Pasteur Habimana et Jacques Bigirimana. Ainsi, ils ont été utilisés pour diviser le parti fnl . Agathon Rwasa a toujours résisté dans la malignité totale. Au moment où ceux qui ont accepté de se sacrifier pour rester derrière lui comme membres intransigeants continuaient à être persécutés, tués, blessés, emprisonnés, lui a toujours préféré se taire et garder quelques postes aux institutions du pays.
C’est au cours de la campagne électorale des récentes élections de mai 2020 qu’il a commencé à sortir de son silence et dénoncer au grand jour les crimes commis par le cnddfdd sur le peuple burundais. Une manière de s’attirer la sympathie des électeurs. Tous ceux qui souhaitaient le changement au Burundi, fatigués par le régime cnddfdd, cnl ou pas, ont soutenu Rwasa Agathon, considéré désormais comme leader du changement. Il leur promettait qu’il va se battre jusqu’au bout.
L’heure est à la déception totale. Le Rwasa et son parti ont gagné les élections, tout le monde l’a vu. La conférence des évêques catholique l’a témoigné. Malheureusement, elle a cédé à la loi de la force imposée par le cnddfdd. Aujourd’hui ces évêques sont entrain de soutenir, accompagner un président voleur, dictateur. Un crime ou un simple péché ; il ne nous revient pas de juger.
Déception totale du côté de tous ceux qui ont soutenu Rwasa Agathon qui, fort de son soutien populaire, devrait se lever et dire non au coup d’Etat électoral. S’il avait eu ce courage de refuser par tous les moyens pacifiques cette tricherie, ceux qui l’avaient soutenu aux élections allaient aussi le suivre dans cette démarche salvatrice. Fort malheureusement, il a préféré faire profil bas et accepter d’occuper certains postes lui laissés par le cnddfdd. Aujourd’hui, bien que le cnddfdd ait accepté qu’il occupe la deuxième place dans les élections, il ne lui a pas donné aucun ministre au gouvernement ; il n’a que quelques places au parlement qui ne lui permettraient même pas d’empêcher le cnddfdd de voter n’importe quelle loi a son aise, même s’elle piétine les intérêts du peuple.
Certains observateurs estiment que Rwasa avait la légitimité de faire recours même à la force des armes pour revendiquer sa victoire. Ne l’a-t-il fait parce qu’il ne l’a pas voulu ou parce qu’il n’en a pas la force et les moyens nécessaires ? S’il est vrai qu’il ne pouvait pas avoir la supériorité de la force par rapport au gouvernement, le soutien populaire est une force redoutable qui peut remporter sur les moyens matériels et techniques.
Nos sources d’informations affirment que le cnddfdd est en train d’affiner un montage pour, au mieux arrêter et emprisonner Agathon Rwasa, au pire l’assassiner. Tous ses membres seront ensuite éparpillés ; des brebis égarés à récupérer par le cnddfdd ou à éliminer facilement. Ce qui marquerait un point final à l’opposition politique au Burundi
URN HITAMWONEZA trouve que les politiciens burundais ne font pas de la politique pour l’intérêt du peuple, mais pour leurs propres intérêts. Ils en font un fonds de commerce. Ce qui est regrettable est que l’appartenance à ces différents partis sème les divisions entre les citoyens jusqu’à s’entretuer. Nous nous insurgeons contre toute politique qui conduit à la guerre ou à la mort des citoyens innocents ; tous les leaders qui le feront devront, tôt ou tard, être poursuivis par une justice indépendante.