Burundi: Evariste Ndayishimiye, un président au double langage et qui viole la constitution mise en place par le système cnddfdd.
Après 100 jours au pouvoir, Evariste Ndayishimiye remet à la surface son caractère qu’il a toujours tenté de cacher en se faisant passer pour un fervent chrétien catholique. Mais qui lit la bible et l’intériorise ne peut pas afficher au grand jour sa malhonnêteté, son hypocrisie, ses mensonges. Ce qui est malheureux, il le fait comme si personne ne le voit ; comme si il est le seul à détenir la vérité.
Les exemples sont légion. Commençons par le plus flagrant qui pourrait être considéré comme un crime parmi les autres car concerne une violation grave de la loi mère, la constitution, que le cnddfdd, (dont Evariste Ndayishimiye a été secrétaire général), a fait voter en 2018. C’est à partir de ce moment que le cnddfdd venait d’enterrer définitivement l’Accord d’Arusha pour la paix et la réconciliation et la constitution de 2005 qui en est issue.
C’est l’article 95 de la constitution de 2018 qui a été violé : ‘’ Dans un délai n’excèdent pas quinze jours à partir de leur entrée en fonction, le président de la République, les vice-présidents, les membres du gouvernement, les membres des bureaux de l’Assemblée Nationale et du sénat sont tenus de déposer à la chambre judiciaire de la cour suprême, une déclaration certifiée sur honneur exacte et sincère, de leurs biens et patrimoine ainsi que ceux de leurs conjoints et enfants mineurs, qu’ils soient propriétaires, usagers ou détenteurs habituels. Une déclaration conforme aux dispositions qui précèdent est déposée auprès de la même juridiction dans le mois suivant la suspension, l’interruption ou la fin de leurs fonctions’’
Les burundais ne sont pas habitués à voir des chefs d’Etat et des membres des gouvernements déclarer leurs biens avant et après leurs fonctions alors que cette disposition se trouve toujours dans les constitutions. Pourquoi ne le font-ils pas ? Tout simplement parce qu’ils savent que beaucoup de leurs biens viennent de l’argent sale ; des pots de vin, des malversations et des vols des biens publics. En fait, ceux qui atteignent ces postes de hautes responsabilités ne sont pas des jeunes qui terminent leurs études ; au contraire, ce sont des vieux loups qui ont eu le temps de gérer les biens de l’Etat et qui en arrivent même à en abuser. Il leur devient alors difficile de justifier ce qu’ils ont car même si on multipliait leur salaire mensuel par mille pendant autant d’années d’exercice de leurs fonctions, ça reste largement inférieur à ce qu’ils possèdent.
Ce qui est nouveau pour Evariste Ndayishimiye, c’est qu’il a déclaré son intention de bien faire, mais n’a pas tenu parole. A la clôture de la croisade de prière à Ngozi en date du 23 Aout 2020, Il a donné deux semaines à tous les leaders pour se préparer à faire une déclaration détaillée de leurs biens afin d’éviter qu’à la fin de leurs fonctions les gens disent que ce qu’ils possèdent viennent des biens de l’Etat détournés. Les deux semaines devraient être comptées à partir du 24 Aout 2020, ce qui veut dire qu’ils devraient faire ces déclarations au plus tard le 7 septembre 2020.
Lors de sa conférence publique le 25 Septembre 2020, ce dossier était presque oublié. C’est lui qui l’a encore évoqué, répondant à la question d’un journaliste. Cette fois ci avec le revers de la médaille. Au lieu de dire qu’il tient à sa parole, que lui et sa clique devraient respecter la constitution et faire la déclaration de leurs biens, il a plutôt justifié pourquoi ce travail ne peut pas se faire. Pour lui, ce travail prendrait beaucoup de temps. Une réponse plutôt ridicule pour un président de la République. En mentionnant cet article dans la constitution, ne savaient-ils pas que ce travail prend du temps ? En faisant voter cette constitution en violation de la loi, avec comme seul objectif de faire oublier l’accord d’Arusha, les membres du cnddfdd n’ont pas remarqué que cet article risque d’être un obstacle pour eux car eux-mêmes savent que dès leur entrée dans les fonctions de l’Etat, chacun a pillé là où il était dans l’impunité totale ; à tel point que certains ont construit des villas en moins d’une année de travail au moment d’autres fonctionnaires devraient contracter un crédit remboursable sur 20 ans pour se construire une simple maison d’habitation
Il est clair, et on n’a pas besoin de grands analystes pour constater qu’Evariste Ndayishimiye n’a pas consulté la clique militaire autour de lui pour annoncer cette mesure ; sinon il n’aurait pas eu cette autorisation de le dire. Cela montre aussi son caractère lui reconnu même pendant le maquis : quelqu’un qui parle beaucoup et qui dit n’importe quoi ; ce qui lui a valu le nom de Kirogorogo. Sans doute qu’il a eu beaucoup de contestations ce 23 Aout 2020 soir. La première serait venue de son premier ministre le maréchal Allain Guillaume Bunyoni, qui est devenu très arrogant à cause des richesses qu’il possède ; des richesses qu’il ne parvienne même pas à contrôler.
Il n’est pas le seul. C’était presque un mot d’ordre pour tous les membres du système cnddfdd de tout faire pour s’enrichir le plus rapidement possible. C’est ce qui justifie que les individus comme feu Pierre Nkurunziza, Allain Guillaume Bunyoni et d’autres sont devenus plus riches que l’Etat ; au moment où le pays se classe deuxième sur la liste des pays les plus pauvre du monde.
Une simple interprétation de ce fait que Ndayishimiye se contrarie dans ses discours : ce n’est pas lui qui dirige ; c’est la clique militaire qui a imposé à feu Pierre Nkurunziza que Evariste Ndayishimiye soit candidat du cnddfdd aux élections de mai 2020 alors que le feu président avait présenté Pascal Nyabenda. C’est la même clique militaire qui a décidé que la victoire aux élections de mai 2020 revienne à Evariste Ndayishimiye alors qu’il avait été battu par le CNL. Cette clique militaire aurait dit :’’ on change les résultats et on assumera les conséquences’’.
Même s’il est difficile de changer la nature de l’homme, Evariste Ndayishimiye devrait réfléchir plus de deux fois et tourner la langue sept fois avant d’annoncer des décisions non concertées car il a été prouvé qu’il a les mains et les pieds liés, il n’a pas le dernier mot. Ceux qui l’ont imposé dicteront toujours ce qu’il faut faire.
Dans nos prochaines éditions, nous vous parlerons d’autres contradictions constatées pendant les 100 jours du règne d’Evariste Ndayishimiye et des membres de son gouvernement qualifié par les uns de ‘’ leta mvyeyi’’, ‘’leta Nkozi’’ alors que d’autres trouvent que c’est plutôt ‘’leta mbeshi’’, ‘’leta Nkozi y’ikibi’’
URN HITAMWONEZA fait encore une fois remarquer au peuple burundais que le pouvoir cnddfdd n’a pas l’intention de développer le pays, mais de le ruiner d’avantage. La plus grande richesse c’est l’unité d’un peuple. Le pouvoir de Ndayishimiye ne fait que diviser les burundais, tuant les uns, emprisonnant les autres, sans oublier ceux qui sont forcés de fuir le pays. Une fuite de cerveaux qui devraient construire le Burundi. Les richesses du pays sont concentrées dans les seules poches de la clique militaire et le bas peuple ( abenegihugu) ne parvient même pas à manger deux fois par jour. Il est temps que le peuple se lève et use de tous les moyens pour exiger à ce groupe qui prend en otage le reste de la population, qu’il déclare leurs biens conformément à la constitution.
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