Burundi : Devrons-nous nous attendre à d’autres cadavres sur la Rusizi ou ailleurs ces derniers jours ?
La réponse à cette question est directement oui. Et c’est malheureux pour notre pays, le Burundi. Sur quoi se base cette affirmation ? Elle n’est pas en tout cas gratuite.
Connaissant la tactique des escadrons de la mort du cnddfdd, notre affirmation se base sur les enlèvements de certains burundais opérés ces derniers jours par le service national des renseignements, SNR. Elles sont nombreuses ces arrestations arbitraires à tel point que le Focode ( Pacifique Nininahazwe), lui qui a un programme appelé ‘’Ndondeza’’ ( aidez-moi à chercher) s’en inquiète.
La Tactique est déjà connue
Les membres du SRN arrêtent discrètement ou publiquement des gens (sans aucun mandat et ne leur disent même pas le pourquoi de leur arrestation) , les conduisent dans un lieu tenu secret où les leurs n’ont pas le droit de savoir. Ou encore, ce sont les membres de la milice imbonerakure, de la police ou de l’armée qui effectuent ces opérations d’enlèvements et conduisent les personnes arrêtées au SNR.
Ces personnes arbitrairement arrêtées sont généralement des tutsis ou hutus non membres du cnddfdd. Elles subissent des tortures atroces dans ces lieux secrets ; quelquefois pour leur faire accepter d’avoir des liens avec les groupes armés, qui, officiellement n’existent pas au Burundi ( discours officiel des autorités cnddfdd).
Après ces tortures, un petit nombre de ces personnes auront la chance d’être conduites dans des prisons connues ; mais la grande majorité se retrouvent souvent dans un état de santé tellement grave qu’elles sont achevées ; puis leurs cadavres mis dans les véhicules du SRN pour aller les jeter loin de leurs lieux d’origine. La stratégie est que personne ne puisse les identifier à première vue, sinon, l’administration se charge de faire enterrer les cadavres le plus rapidement possible. Ce sont des opérations bien coordonnées par le système cnddfdd. Comment expliquer qu’une personne de plus de 70ans puisse être inconnue dans la commune Buganda de Cibitoke (là on parle d’un cadavre d’une vieille dame de plus de 70 ans trouvé à la 3ème Avenue Gasenyi, commune Buganda en province Cibitoke le 31 mars 2022) ? C’est tout simplement dire que ces cadavres sont conduits dans ces lieux, non pas par têtes d’hommes, mais bel et bien par des véhicules de l’Etat.
Les enlèvements qui inquiètent
Le 31 Mars 2022, Venant Ndayishimiye, chef SNR à Cankuzo, a arrêté Norbet Hatungimana ; Norbert Gasugumwa et Anatole Hakizimana ; le 01 Avril 2022 soir, il a arrêté Chadrac Sibomana. Toutes ces personnes sont jusqu’ici détenues dans des lieux inconnus et le motif de leur arrestation n’a pas été communiqué ni aux concernés lors de leur arrestation, ni aux membres de leurs familles. Voilà qui inquiète tout le monde et spécialement leurs familles et les organisations de défense des droits de l’homme comme Focode qui déplore le silence des burundais devant de telles arrestations arbitraires. Cependant, il n’oublie pas que les burundais vivent dans une terreur sans nom lui imposée par le système cnddfdd au pouvoir, à tel point que celui qui ose poser une question sur l’arrestation du sien est lui-même arrêté sans aucun autre motif. Les gens préfèrent se taire, les cœurs brisés car la grande probabilité est de ne plus revoir les leurs ; même pas leurs cadavres. Pacifique Nininahazwe parle d’autres nombreuses arrestations qui ont lieu dans Rutana, Mugamba et Cibitoke. Voilà ce qui nous fait penser que demain ou après-demain, beaucoup d’autres cadavres seront trouvés ici et là dans le pays.
URN HITAMWONEZA voudrait encore une fois rappeler que ces responsables du SRN et les autres agents de l’Etat qui sont utilisés par le système cnddfdd pour enlever et tuer des burundais innocents, accusés à tort ou à raison d’appartenir à d’autres organisations politiques autre que le cnddfdd (dans le but de rester seul au pouvoir et s’y maintenir) ; que ce pouvoir partira tôt ou tard, est qu’ils devront répondre de tous ces crimes devant des juridictions indépendantes. Si les gens ne disent rien aujourd’hui et supportent difficilement toutes les frustrations du monde, un jour l’explosion sera dangereuse pour ce système criminel qui prend en otage le peuple burundais depuis 2005. Nous disons déjà à Venant Ndayishimiye que s’il arrive quelque chose à ces 04 personnes, il sera premier responsable. Aujourd’hui il les tuera et ne sera pas inquiété car c’est une mission lui confiée par les leaders cnddfdd jusqu’au président Evariste Ndayishimiye ; mais quand ces gens ne seront pas là pour le protéger, il devra répondre seul. C’est la même situation pour tous ceux qui acceptent d’exécuter de telles missions criminelles.