Burundi: Des groupes armés insaisissables sillonnent le pays et la police se contente d’arrêter des gens sur simples soupçons
Depuis le 23 Aout 2020, le burundais lambda est dans la peur panique ; il ne sait pas quand passeront les rebelles, il ne sait pas quand et comment viendra la police ou la milice imbonerakure pour l’arrêter l’accusant de collaborer avec les rebelles qu’il n’a jamais vus. Les présumés rebelles sont entrés dans le pays par deux voies principales : le 23 Aout 2020, un groupe de combattants que les témoins oculaires estimaient à 80 est entré par le lac, s’est dirigé vers Muhuta et Bugarama de Rumonge. Il a ensuite envahi les provinces de Bujumbura rural, Muramvya, Mwaro ; le 29 Aout 2020, une autre incursion s’est faite du côté de Bubanza et ces combattants se sont dirigés vers Musigati. La nuit du 30 au 31 Aout 2020, ils seraient aussi signalés dans Makamba, Nyanza Lac, direction Rukambasi. Ici, vous comprenez que de l’Ouest vers le centre, puis vers le Sud ; de l’ouest vers le Nord-ouest, puis en direction du centre ou du Nord, le peuple semble confus, il vit dans la peur panique surtout que dès leur entrée en date du 23 Aout 2020, ceux qui ont été enlevés pour transporter le butin de ces combattants ont été tués. A Mukike, 2 personnes ont été tuées, d’autres ont été blessées. Et le grand malheur de la population est que, après le passage de ces groupes d’hommes armés, l’armée et la police se précipitent non pas à poursuivre ces gens, mais plutôt à arrêter les jeunes, les adultes valides et tout ce qui serait ancien militaire, les accusant de collaborer avec les rebelles. Plus d’une centaine de personnes seraient déjà aux mains des services de renseignement.
Si le gouvernement ne dit rien jusqu’à présent et qu’il ne se contente que d’arrêter des civils innocents, c’est qu’il n’a pu jusqu’aujourd’hui arrêter ou tuer aucun combattant appartenant à ces groupes armés. Deux hypothèses sont à dégager :
La première est que ces groupes d’hommes armés sont devenus trop forts car peuvent circuler dans le pays sans être interceptés par les forces de l’ordre ou les imbonerakure. Ils sont devenus insaisissables et très mobiles à tel point qu’ils peuvent sillonner tout le pays sans trop s’inquiéter. Nous disons qu’ils sont devenus trop forts car font peur à l’armée et la police car selon certaines sources, ils passent souvent aux environs des positions militaires ou policières, mais aucune poursuite n’est déclenchée juste après leur passage. D’autres pensent que ces hommes jouiraient d’une certaine complicité de la part des membres des forces de défense et de sécurité. Il suffit alors que les imbonerakure voient les militaires et policiers inactifs, leur zèle diminue de plus en plus.
Red Tabara est le seul groupe armé qui a revendiqué, par un communiqué écrit, les actions du 23 Aout 2020. Si c’est le même mouvement qui continue ces actions ou s’il serait associé à d’autres combattants, nous disons bravo ; ils méritent soutien des burundais pour se débarrasser de ce petit groupe de généraux qui prend en otage tout le peuple burundais.
La deuxième hypothèse est que les présumés combattants seraient des imbonerakure organisés par la clique militaire au pouvoir pour simuler une attaque rebelles sur tout le pays, avec objectif de tuer les tutsis et anéantir tout ce qui s’appelle opposition politique (il s’agit surtout des membres du cnl qui ne veulent pas intégrer le cnddfdd). Dans l’organisation de cette action, ils auraient envoyé des groupes des imbonerakure dans des provinces autres que leurs provinces d’origine pour qu’ils ne soient pas facilement reconnus. Voilà qui justifierait l’inaction des forces de l’ordre ; la non-agression des militaires et policiers par présumés rebelles ; le fait qu’aucun combattant n’ait été ni capturé, ni tué ; le silence radio du gouvernement sur ce cas.
URN HITAMWONEZA condamne avec sa dernière énergie tout ce qui peut porter atteinte à la paix et la sécurité du citoyen innocent. Si réellement ce sont des groupes d’hommes armés, qui qu’ils soient, qui sont entrain de combattre le pouvoir illégal d’Evariste Ndayishimiye et sa clique militaire qui ont fait un putsch électoral, qu’ils s’attaquent exclusivement aux positions militaires et policières, aux imbonerakure qui sont disposés à le défendre. Nous profitons de l’occasion pour conseiller tout militaire ou policier qui n’a rien à se reprocher, de ne jamais accepter de mourir pour Ndayishimiye, Bunyoni et Ndirakobuca. Et si il s’agit du montage du pouvoir pour tuer, arrêter et torturer des innocents, que les imbonerakure qui sont utilisés comme des objets sachent qu’ils s’exposent gratuitement devant la mort pour un groupe de gens au pouvoir qui ne se souviendront plus d’eux, ni de leurs familles ; s’ils ne meurent pas, ils n’échapperont pas à la prison. La clique militaire a commis beaucoup de crimes de sang depuis 1994 jusqu’aujourd’hui, il ne lui reste que le temps de répondre de ses actes ; c’est de cette seule manière que le reste de la population trouvera leur vivre ensemble dans la paix et la tranquillité.