Burundi : De l’unité nationale, il ne reste aujourd’hui qu’un slogan politique
(Septième partie).
Nous sommes à la fin de notre analyse sur l’unité des burundais, en se basant sur le discours prononcé par le président Evariste Ndayishimiye le 5 février 2021. Son discours était complet et riche en conseils ; un discours d’un chef d’Etat qui aime son peuple et qui cherche son bonheur basé sur la sécurité, la justice et le développement. Malheureusement, il est clair que les discours du président ne se limitent qu’aux mots, que la réalité de ce qui se fait au Burundi et ce qui est planifié est autre. C’est ce qu’on appelle un mensonge ; dire ce qui est contraire à la réalité. Mentir à son peuple et à la communauté internationale devient un véritable crime.
Nous avons démontré noir sur blanc que l’unité des burundais dans la réalité n’existe pas. Elle n’est que dans les discours. Et Evariste Ndayishimiye, lors de son discours, a fait semblant de montrer qu’il est seul à avoir de bonnes intentions, que les hommes et femmes de son entourage seraient tous des saboteurs de ses bons projets. Cela montre que, soit il y a un problème entre les leaders au plus sommet de l’Etat, ou soit la clique militaire au pouvoir est dans un jeux malhonnête pour montrer de bonnes intentions alors qu’ils planifient d’autres choses.
Il est incompréhensible que le président déclare de bonnes intentions mais pose des actes qui montrent réellement qu’ils sont contraires aux principes et à l’esprit de l’unité nationale. Quand il dit qu’un président doit se comporter en père de famille, qu’il doit gouverner pour tous, il est le premier à diviser le peuple en ne favorisant que les seuls membres de son parti comme si les autres n’ont aucun droit au Burundi, jusqu’au droit à la vie.
Aujourd’hui, nous nous servons d’un rapport de la ligue Iteka et de celui d’un bureau d’études sur le Burundi du 5 février 2021 intitulé ‘’ Entre ce que le cnddfdd dit et ce qu’il fait, il y a un abime !’’, pour démontrer que Evariste Ndayishimiye et la clique militaire ont choisi l’option d’exclure tous ceux qui ne sont pas membres du cnddfdd de la gestion du pays. Ainsi par exemple, la ligue Iteka, dans son enquête, a montré que les hutus membres du cnddfdd occupent presque la totalité des postes de responsabilité et qu’un nombre insignifiant de postes sont cédés à quelques tutsis membres de ce parti présidentiel. Dans le domaine de la santé par exemple, sur 673 chefs de service (médecins provinciaux, chefs districts sanitaires, titulaires des centres de santé), 596 ( 88,6%) sont des hutus membres cnddfdd et 77( 11,4%) sont des tutsis membres du cnddfdd et seulement 0,1% sont membres CNL. Dans le domaine de l’éducation, sur un total de 135 DPE (directeurs provinciaux de l’éducation) et DCE (directeurs communaux de l’éducation), 130 (96,3%) sont membres du cnddfdd et 5 (3,7%) seulement sont membres de l’Uprona ; 124 (91,8%)sont hutus et 11 ( 8,2%) sont des tutsis. En Justice (les services recensés sont les Parquets, les TGI, les tribunaux de résidence et les prisons). Sur un total de 185 cadres recensés, 142 ( 76,8%) sont hutus, 42 ( 22,7%) sont tutsis et 01 seul twa, tous membres cnddfdd. Concernant le ministère de l’intérieur, sécurité publique et développement communautaire, les chefs de services concernés par l’enquête sont les gouverneurs et administrateurs communaux. Sur 18 gouverneurs, 17(94%) sont membres du cnddfdd, et 1(6%) est membre de l’Uprona ; 15 ( 83%) sont hutus, 3 ( 17%) sont tutsis. Sur 118 administrateurs communaux, 116 ( 98%) sont membres du cnddfdd, 2( 2%) sont membres Uprona. Parmi eux, 32 ( 32%) sont tutsis et 80(68%) sont des hutus. Dans les Bureaux Provinciaux de l’environnement, Agriculture et élevage (BPEAE), les services concernés sont les BPEAE et les agronomes communaux. Sur un total de 122 cadres recensés, 120( 98,4%) sont membres du cnddfdd et 2 ( 1,6%) sont membres de l’Uprona ; 98(80,3%) sont hutus et 24 ( 19,7%) sont des tutsis. Au sein de la Police nationale, sur un total de 18 commissariats provinciaux, 15 (83,3%) sont des hutus et 3 ( 16,7%) sont des tutsis et au sein du SNR ( service national des renseignements), sur 18 provinces, le rapport montre que 17 chefs de SNR sont hutu et 01 tutsi . Au niveau des Camps militaires et Bataillons, sur les 22 commandants recensés, 18 ( 81,8%) sont hutus et seulement 4(18,2%) sont des tutsis. Le schéma est presque le même dans d’autres secteurs de la vie du pays en commençant par la présidence, le gouvernement, l’assemblée nationale, le sénat, les réorientations diplomatiques et les opérateurs économiques tel que le montre le rapport ‘’ Entre ce que le cnddfdd dit et ce qu’il fait, il y a un abime ‘’ du Bureau d’Etudes sur le Burundi
Voilà un tableau sombre qui montre qu’Evariste Ndayishimiye ne gouverne que pour son parti cnddfdd, et qu’aujourd’hui, les tutsis n’ont plus de places dans les postes de responsabilité du pays. C’est un véritable hypocrite qui montre de bonnes intentions dans ses discours alors que dans la pratique il ne fait que de l’exclusion basée sur les ethnies et les tendances politiques.
URN HITAMWONEZA continue à faire le monitoring de tous les faits et gestes qui prouvent que nos leaders ne font que semer les divisions entre burundais en ne cherchant qu’à gagner la confiance de la composante sociale hutue et membres du cnddfdd afin de se maintenir au pouvoir alors que mêmes ces hutus meurent de faim comme leurs voisins tutsis ou membres des autres formations politiques. Le combat est donc commun. Nous devons tous nous lever pour combattre ces leaders sans vision nationale, s’en débarrasser le plus vite possible pour construire un bon avenir pour tous car l’exclusion nous a toujours conduit aux conflits interminables.