Burundi: De l’unité nationale, il ne reste aujourd’hui qu’un slogan politique (Cinquième partie).
Nous poursuivons notre analyse du discours du président Ndayishimiye Evariste lors de la célébration de la fête de l’Unité nationale le 5 Février 2021. Nous avons déjà démontré que non seulement la fête de l’unité nationale n’est que dans les discours, qu’elle n’est pas dans les cœurs des burundais ; mais aussi que les discours d’Evariste Ndayishimiye ne sont que des slogans politiques qui ne sont jamais suivis d’effets.
Au moment où plus de 1000 réfugiés du camp de Mahama au Rwanda sont rentrés ce 10 février 2021A au Burundi, nous abordons aujourd’hui le point en rapport avec les réfugiés que Evariste Ndayishimiye n’a pas hésité de dénigrer, les comparant aux chèvres dans les pays d’asile. Pourtant, il disait dans son discours que ‘’ Les dirigeants doivent être de bons parents et un bon parent gouverne pour tous’’. La question qui devrait lui être adressée est de savoir si ceux qui ont fui le pays suite aux persécutions exercées sur eux par les services de l’Etat et les imbonerakure, une milice de son parti d’origine, ne sont plus des burundais. En disant qu’ils ont moins de droits que les chèvres dans les pays d’asile, serait-il une façon de les inciter à rentrer chez eux où ils ont plus de droits au moment où ils risquent de perdre même le droit le plus élémentaire, qui est le droit à la vie ? Serait-ce par amour quand le président Ndayishimiye collabore avec John Pompe Magufuli pour persécuter les réfugiés burundais qui sont en Tanzanie ? Les forcer à rentrer au moment où ils ne se sentent pas encore en sécurité serait un amour que Ndayishimiye a envers eux ? La réponse est claire. C’est Non. C’est par méchanceté, c’est une haine viscérale que Ndayishimiye Evariste et la clique militaire qu’il dirige ont envers les vrais réfugiés qui ont fui la répression violente exercée sur tous ceux qui ont dit non à la violation de la loi avec le 3eme mandat de Pierre Nkurunziza en 2015. Nous citons quelques exemples qui traduisent cette haine et l’hypocrisie d’Evariste Ndayishimiye qui appelle dans ses discours les réfugiés pour qu’ils rentrent au moment où il planifie de les exterminer.
C’est d’une rare méchanceté d’envoyer des imbonerakure avec des grenades pour tuer des réfugiés en Tanzanie qui ont fui les mêmes criminels au Burundi. L’exemple de Peter Ndayishimiye , arrêté par la police Tanzanienne au camp de réfugiés de Nduta avec un sac de farine contenant deux grenades en date du 22 octobre 2020 est parlant. Il est connu comme un imbonerakure qui travaille pour le SNR Muyinga. Il est retourné au pays après avoir raté sa mission. Ce qui prouve la complicité de la milice imbonerakure avec la police tanzanienne.
Les arrestations arbitraires dans les camps de réfugiés en Tanzanie sont monnaie courante. Certains sont tués, d’autres emprisonnés de façon inhumaine dans les cachots de police en Tanzanie, d’autres encore sont donnés au SNR au Burundi. Ce dernier saura quoi en faire. Sauf Rwasa Saidi, cimpaye Felix et Ndayishimiye Vocatus qui ont été retrouvés dans la prison de Muramvya ainsi que Nkunzimana Anaclet, Ndayizeye Radjabu et Kazimana Emmanuel retrouvés en prison de Bubanza, le reste est sans trace.
Un autre exemple qui montre l’hypocrisie d’Evariste Ndayishimiye et sa clique est d’appeler les réfugiés pour qu’ils rentrent, au moment où ils envoient les parlementaires cnddfdd sensibiliser les imbonerakure et les membres du cnddfdd à suivre de près ceux qui rentrent pour les éliminer s’il le faut. En décembre 2020, le député Remy Bigirumusase de Kirundo , a dit que les rapatriés en provenance de Mahama au Rwanda cherchent à détruire le pays, et a demandé à l’administration de les suivre de près. En Novembre 2020 , c’est le responsable du SNR dans cette province qui disait que ces rapatriés en provenance de Mahama au Rwanda ont subi des entrainements militaires, qu’il faut les surveiller ; et tous leurs mouvements sont suivis de près par les imbonerakure
Les conséquences de cette instruction n’ont pas tardé à se manifester : un certain Eric, membre cnl, de la colline Gatete, zone Gasare en commune Busoni dans Kirundo, rapatrié dans le 3eme tour, a été enlevé chez lui après seulement deux jours. Il serait déjà tué. Il avait fui en 2015 ; il a décidé de rentrer quand Evariste Ndayishimiye leur a lancé un appel lors de sa visite dans la commune Busoni.
Le rapport d’ACAT Burundi de ce 3 Février 2021 donne le bilan des rapatriés tués et arrêtés, juste pour le mois de janvier 2021. : un cadavre de Sigesber Icoyitangiye , rapatrié du camp de Nduta en Tanzanie, a été retrouvé le 4 janvier 2021 sur la rivière Mugere, ligoté et décapité. Il était natif de Gakungwe dans la commune Kabezi dans Bujumbura Rural et membre CNL. Un certain Salaciel Ntunzwenabake, ex – fab, rapatrié de la RDC en janvier 2021, a été retrouvé mort, décapité, chez lui à Gitwenzi, zone Murungurira, commune Ntega, province Kirundo. Les imbonerakure seraient responsables de cette mort. Bienvenu Mirerekano et Justin Nshingumugabo, tous rapatriés de Tanzanie dans Nyarugusu ont été arrêtés et emprisonnés dans les cachots de la commune Bweru. Ils sont natifs de la zone Kayongozi, commune Bweru en province Ruyigi.
URN HITAMWONEZA ne cessera jamais de vous montrer combien est hypocrite Evariste Ndayishimiye qui prononce des discours alléchants en appelant les réfugiés à retourner dans leur pays au moment où les services sous son contrôle planifient des crimes. Nous n’empêchons personne de rentrer dans son pays, mais nous conseillons à ceux qui savent que ce qu’ils ont fui est toujours sur place d’être patients ; le moment viendra de chasser ces criminels et laisser tous les burundais vivre ensemble en paix. Chacun doit alors donner sa contribution pour accélérer l’arrivée de ce jour.