Burundi: Combats dans Bugarama/Muhuta: Le gouvernement déclare que la paix est totale, mais des gens continuent à mourir.
Le président Ndayishimiye et son gouvernement se ventent tout le temps de la sécurité retrouvée à travers tout le pays. Non seulement que la notion de sécurité a une large signification (sécurité sanitaire, alimentaire, etc…), la sécurité physique du burundais lambda n’est pas garantie au Burundi. Il suffit de suivre ce qui se passe dans tout le pays. Aucun jour ne se passe sans trouver de cadavre soit dans un caniveau, soit dans une rivière, soit dans un buisson ou dans des maisons des gens. Les uns sont décapités, d’autres violées puis décapitées, d’autres encore torturés avant d’être tué. Des scènes d’horreur inimaginables pour des êtres humains. Et c’est cela la sécurité des burundais dont Ndayishimiye et sa clique se ventent. Même leur propre sécurité n’est pas garantie car la sécurité se trouve dans les cœurs des gens. Or, ils sont les premiers à craindre pour leur vie. Regardez les contingents de soldats et policiers lourdement armés qui les accompagnent au moindre déplacement. C’est déjà un signe d’insécurité. Pensez alors au paysan qui n’a même pas de machette pour sa protection ; n’importe qui peut l’égorger quand il veut. On parlera de sécurité garantie quand tout citoyen pourra dormir tranquillement sans souci d’être tué par quelqu’un qui n’est pas de son ethnie, de sa tendance politique, ou quelqu’un qui veut lui prendre de force sa chèvre ou sa propriété. Ce malfaiteur ne le fera pas parce qu’il sait que les responsables de la sécurité peuvent intervenir rapidement et le tuer ou l’arrêter, il pourra aussi avoir peur d’une justice équitable pour tous.
Malheureusement, tel n’est pas le cas au Burundi et tout le monde le sait. Evariste Ndayishimiye et son gouvernement le savent, mais le minimisent et se contentent de dire : ‘’ même ailleurs les gens meurent’’. Ce n’est pas une réponse d’un responsable, d’un membre du ‘’gouvernement mvyeyi/parent’’ car s’il arrivait que un de ses enfants meure (ce que nous ne souhaitons pas), il ne dira pas que même ailleurs les enfants meurent.
Les chiffres des gens qui meurent tués au Burundi sont alarmants. On dirait un pays en guerre. Selon les rapports de la ligue Iteka, au moins 49 personnes ont été tuées au cours du mois de juillet 2020. Ce n’est pas une rumeur ni une exagération car on peut citer les noms et les lieux d’origine de ces gens. Au mois d’Aout 2020, les chiffres seront plus importants car, seulement au cours des 3 premières semaines du mois, 40 personnes sont déjà recensées.
Les combats qui ont éclaté ce 23 Aout 2020 dans les communes de Bugarama et Muhuta ont déjà fait plus de 12 morts. Des citoyens burundais, innocents, qui sont tués. Une grande perte pour les familles et pour le pays. Et c’est cela la sécurité garantie pour Ndayishimiye et sa clique. Aujourd’hui, les combats se poursuivent. Des bombes sont larguées, des balles sifflent, des innocents continuent à mourir, d’autres sont blessés, des capturés sont torturés par les militaires, policiers et imbonerakure. Dans tout ce scenario, qui en sort gagnant au finish ?
Il nous serait très difficile de répondre à cette question quand on ne connait même pas avec précision les protagonistes. Qui ont attaqué ? C’est la première grande question. Ils ont attaqué qui ? Que cherchent-ils ? L’appellation officielle du gouvernement est ‘’ malfaiteurs’’. Encore, faut-il que ce gouvernement parle car jusqu’aujourd’hui, personne n’a dit un mot sur ces combats, comme si la mort dizaines de burundais n’inquiète pas le gouvernement ‘’parent’’.
Un communiqué sorti le 24 Aout 2020 semble vouloir signifier que c’est le mouvement Red Tabara qui a mené cette attaque. Ce document n’est pas aussi fiable car avec la technologie moderne, tout le monde peut rédiger un tel document et trouver une signature à y coller.
D’autres observateurs parlent d’un montage du cnddfdd pour en profiter et déclasser ou éliminer ce qu’il appelle ‘’des ennemis de la paix’’ (généralement les tutsis ou ses concurrents politiques). Ca ne sera pas nouveau car on a déjà vu un scenario similaire dans Kirombwe dans Bujumbura rural le 19 Février 2020, quand un groupe de gens a fait irruption en plein milieu de la journée et s’est déclaré groupe rebelle appartenant au cnl d’Agathon Rwasa . Au bout du tunnel, il s’est avéré être une organisation de la milice imbonerakure manipulée ; certains ont été arrêtés, ligotés et tués. Les images ont circulé à travers le monde via les réseaux sociaux. Pourtant, les capturés disaient qu’ils étaient des membres des CNL, parti d’Agathon Rwasa. Juste pour déclasser, salir ou ternir l’image d’un opposant politique ; peut-être aussi une voie vers son emprisonnement ou son élimination physique. Tout est possible au cnddfdd.
De toutes les manières, URN HITAMWONEZA s’oppose et s’opposera toujours à quiconque voudra faire recours à la violence, verser le sang des burundais pour quelques revendications que ce soient. Il est insensé qu’un groupe des soit disant combattants envahisse une zone, prenne en otages des citoyens innocents pour les tuer ensuite. Nous condamnons avec énergie de tels actes. Ils devront un jour en répondre devant des juridictions appropriées. S’il a l’intention de combattre un gouvernement, il n’a qu’à s’empreindre/attaquer les positions militaires ou policières. Nous condamnons aussi un gouvernement irresponsable qui ferme les yeux et les oreilles sur des problèmes qui minent la société burundaise. Les problèmes sont réels et visibles, il faut les affronter et ne pas les étouffer. Les burundais ont la bonne culture de dialogue. C’est par là que devrait passer une solution durable. Sinon, la violence appelle la violence, celui qui a la force aujourd’hui ne l’aura peut-être demain ; et on restera dans un cycle continue de violence. Nous refusons cet état de fait et nous invitons tous les burundais à refuser la guerre (tout burundais l’a vécue pendant plus de 10 ans) et soutenir la résolution de nos problèmes par la voie du dialogue.