Burundi : Bonne année quand même (Sixième partie)(Bilan en rapport avec lutte contre l’impunité)

Burundi : Bonne année quand même (Sixième partie)
(Bilan en rapport avec lutte contre l’impunité)
L’impunité est devenue un grand fléau pour le Burundi. Qui viendrait arrêter ce mode de vie des burundais pour instaurer une justice pour tous ? De toutes les façons, ce n’est pas Evariste Ndayishimiye ou un autre issu du système cnddfdd tant que la clique militaire issue de ce système continuera de prendre en otage le pays.
Le président Ndayishimiye a manifesté les premiers gestes de bonne volonté au début de son pouvoir ; peut-être qu’il croyait pouvoir montrer la différence avec son prédécesseur même s’il avait annoncé pendant la campagne électorale qu’il poursuivra l’œuvre de Pierre Nkurunziza. Certains de ses gestes seront arrêtés dès leur commencement, d’autres seront tout simplement contrariés. Comme gestes positifs, nous pouvons notamment citer :
Evariste Ndayishimiye a d’abord manifesté une bonne intention de mettre de l’ordre au sein de sa milice imbonerakure, mais il n’a pas fait deux pas. Les gens se souviennent de l’arrestation et l’emprisonnement en Aout 2020, des imbonerakure et administratifs de Kayogoro dans Makamba qui interceptaient et maltraitaient des burundais en provenance de la Tanzanie. Certains ont même été tués. Ce geste aurait irrité les membres de cette milice et la pratique n’a pas, l’impunité est restée le mode de vie au sein de ce groupe.
Un autre geste de bonne volonté de remettre à sa juste place la milice imbonerakure a été posé par les militaires du camp Cibitoke qui ont arrêté et bastonné des imbonerakure après les avoir dépouillé des effets militaires quand ils faisaient des exercices militaires au stade de cette province le matin du 23 Aout 2020. On ne sait pas encore si ce groupe de militaires l’aurait fait sur leur propre initiative et si c’est ainsi s’ils ne seraient pas poursuivis pour ce geste louable ou s’ils l’ont fait sur ordre ‘’d’en haut’’ comme on le dit. Dans ce même registre, le gouverneur de Kayanza, le colonel Remy Cishahayo n’a pas hésité, dès sa prise de fonction, de déclarer aux imbonerakure qu’ils n’ont aucun droit de faire des patrouilles, que ce travail est réservé aux seules forces de l’ordre. Il sera malheureusement démenti un mois après par le Ezechiel Nibigira le 29 Aout 2020 en ordonna à la milice imbonerakure de reprendre leur travail aussitôt après son discours. Il est parti le dire à partir de la même province de Kayanza. Là aussi, nous affirmons que ce n’est pas sa propre initiative, c’est un message lui envoyé par la clique militaire au pouvoir. C’est au courant de ces mois d’Aout et septembre 2020 que les chefs de cette milice au niveau national sillonneront toutes les provinces pour les remobiliser, les remettre au travail. Les entrainements militaires et les distributions des armes supplémentaires ont alors repris.
Une autre manifestation de bonne intention a été faite en direction de la lutte contre les fraudes et les commerces illicites. Tout le monde a pris connaissance de beaucoup de cas où des pagnes et autres produits fraudés en provenance de la RD congo ont été interceptés, transportés par des véhicules de la police nationale. Le porte-parole de cette institution déclarait à chaque fois que ces gens seront punis, mais le trafic ne s’est jamais arrêté. Le plus récent date du 14 décembre 2020. 785 pagnes ont été déchargées des bateaux à Bujumbura, du côté du cercle nautique, en provenance de la RDC, passant par le lac Tanganyika. Les gens arrêtés ont été jugés en flagrance le 15 décembre 2020 avec des peines de 10 ans d’emprisonnement. Ce qui est sûr, c’est que ces gens ne passeront pas ces années en prison car ils ne sont que des employés des grandes personnalités du système cnddfdd. Le jour de cette saisie, il est dit que des véhicules de la police et des grandes personnalités rodaient autour du lieu. Il n’est pas dit que ces pagnes ont été vendues pour verser l’argent au trésor public tel que l’avait annoncé la police et l’OBR.
A la même date du 14 décembre 2020, 101 femmes et filles avaient été arrêtées dans un hangar par la police prêtes à embarquer vers les pays arabes. Un bon geste pour arrêter le trafic des êtres humains au Burundi. Mais, puisque ce commerce est fait par de grandes personnalités au sein du système cnddfdd, 20 parmi elles ont été relâchées et sont parties dans un groupe de 130 femmes qui ont pris l’avion le 18 décembre 2020. Ceci veut dire que celui qui a fait arrêter ces femmes a moins de forces que ceux qui font ce commerce illégal des êtres humains.
Cela n’étonnerait personne quand on se rappelle qu’Evariste Ndayishimiye a ordonné à tous les leaders de se préparer à déclarer leurs biens avant leur entrée en fonction comme le prévoit la constitution ; c’était lors d’une croisade de prière organisée à Ngozi du 20 au 23 Aout 2020. Il dira un mois après, le 25 septembre 2020, lors de sa première conférence publique à Gitega, que les biens de quelqu’un est un secret qu’il ne faut pas exposer. Ainsi, le président de la République a violé la constitution que son propre parti a fait voter en 2018. Ils ont peut-être oublié de retirer cet article de ce document façonné par la clique militaire pour lui permettre de se maintenir au pouvoir
URN HITAMWONEZA rappelle aux burundais qu’ils doivent se méfier des discours alléchants, de bonne intention, prononcés par le président Evariste Ndayishimiye. Il vous fait croire qu’il aime le peuple, qu’il travaille pour votre intérêt, mais tout reste au niveau des déclarations. Il sait très bien qu’il ne peut rien changer sur la manière du système cnddfdd de gérer les affaires de l’Etat ; mais il sait vous endormir par des discours pour vous amener à croire que vous avez en face de vous un saint, mais vous vous rendrez compte qu’il n’a aucune force de prendre aucune décision sans l’accord de la clique militaire. C’est elle qui lui a dicté la décision de retirer la déclaration de leurs biens du programme du gouvernement. En un mot, ceux qui ont beaucoup d’argent volé depuis 2005 sont les vrais maîtres au Burundi ; ‘’qui a l’argent a le pouvoir’’ dira-t-on. Le pays n’aura la paix pour tous et le développement que quand on se mobilisera tous contre cette poignée d’hommes qui ont pris en otage tout un peuple.

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