Burundi : Bonne année quand même (septième partie)
(Bilan en rapport avec les droits des réfugiés)
L’année 2020 a été trop dure pour les réfugiés burundais en général et pour ceux qui sont en Tanzanie en particulier. En effet, ce pays a dépassé les limites de l’acceptable dans les violations des droits de réfugiés burundais se trouvant sur son territoire, en collaboration avec le pouvoir de Gitega et sous la complicité du HCR.
Commençons exactement par ce pays qui a été le premier à maltraiter les réfugiés burundais. Il est difficile de raconter les souffrances leurs infligées par le pouvoir de Mgafuli en collaboration avec les services de renseignement du Burundi. De façon générale, retenez qu’en voulant les forcer de rentrer au Burundi pour faire croire à l’opinion que la paix est totale, tous les maux étaient permis. Certains ont été arrêtés, emprisonnés, torturés et tués ; d’autres ont été arrêtés, tués et jetés dans la Maragarazi ou remis au SNR burundais ; d’autres croupissent toujours dans les prisons tanzaniennes ; les dernières des souffrances, c’est leur empêcher toutes activités pouvant leur procurer un complément alimentaire au moment où la ration devenait de plus en plus insuffisante. Au finish, ils ont diminué la ration pour augmenter le paquet retour afin de forcer ceux qui résistent de rentrer. Les maisons de ceux qui rentrent sont directement détruites, et les réfugiés des 3 camps qui restent sont en train d’être regroupés dans un seul camp ; une façon de contrôler et maltraiter d’avantage ceux qu’ils considèrent comme des récalcitrants.
Voici quelques faits qui font mal au cœur :
Un imbonerakure du nom de Peter Ndayishimiye, connu comme agent du SNR à Muyinga, a été arrêté par la police tanzanienne au camp de réfugiés de Nduta avec un sac de farine contenant deux grenades en date du 22 octobre 2020. Pourtant, il a été relâché et est rentré après avoir raté sa mission de perturber la sécurité des réfugiés
Pour intimider d’avantage les réfugiés, le 9 décembre 2020, un véhicule pick up trainant deux cadavres des gens inconnus est passé devant le camp des réfugiés de Nyarugusu. Le véhicule appartient à un homme connu sous le pseudonyme de Rasi connu pour ses actes de violation des droits des réfugiés. Les cadavres seraient ceux des réfugiés emprisonnés à la prison de Makele.
Les associations qui luttent contre les violations des droits des réfugiés ont décrié l’arrestation et la remise des réfugiés aux autorités burundaises. Rwasa Saidi, cimpaye Felix et Ndayishimiye Vocatus ont été retrouvés en prison de Muramvya ; Nkunzimana Anaclet, Ndayizeye Radjabu et Kazimana Emmanuel étaient en prison de Bubanza. Ils avaient été enlevés la nuit du 22 au 23 juillet 2020 au camp Mutenderi par la police tanzanienne.
Les cas illustratifs de ces violations des droits des réfugiés sont légions en Tanzanie. Nous ne pouvons pas les citer tous. La Tanzanie doit plutôt se préparer à en assumer les responsabilités un jour.
Pour le cas des réfugiés burundais se trouvant en Rd Congo, là aussi, le pouvoir de Gitega a infiltré les camps pour pousser les gens à rentrer. Il y envoie des burundais qui se font passer pour des réfugiés alors que ce sont ses agents. Dans un premier temps, ces gens ont le rôle de renseigner au SNR sur tout ce qui s’y fait, éliminer ceux qui manifestent une opposition au pouvoir ; dans un deuxième temps, quand le gouvernement décide de les faire rentrer, ils sont les premiers à se faire enregistrer pour faire croire à tous les réfugiés que la paix est totale au pays. 42 réfugiés burundais ont quitté le camp de Murongwe le 2 Aout 2020 pour retourner au pays sans aucune procédure, ils ont été interceptés et retournés au camp par les forces de sécurité congolaises. S’il est vrai que ces réfugiés pouvaient passer 5 mois sans assistance, retourner au pays respecte quelques procédures administratives du pays d’accueil, du HCR et du pays d’origine. Finalement, le premier tour de rapatriement des réfugiés de Kavimvira en RDC s’effectua le 7 octobre 2020 avec 312 réfugiés.
Le cas de l’Uganda est copier-coller du Rwanda. Des gens ont été envoyés par le pouvoir de Gitega dans ces pays pour surveiller les faits et gestes des vrais réfugiés, et le moment venu, ils ont commencé à écrire des lettres au président Ndayishimiye en violation de toute procédure pour montrer qu’ils ont besoin de rentrer au pays. Anicet Niyonkuru a aussi joué un grand rôle pour sensibiliser ces réfugiés se trouvant en Uganda et au Rwanda pour qu’ils rentrent participer aux élections de mai 2020. Ce traitre se faisait passer pour un opposant politique alors qu’il roulait pour le pouvoir cnddfdd depuis longtemps quand il était encore secrétaire général au CNARED ; il a reçu un poste de secrétaire permanent dans un ministère comme signe de remerciement. Le premier tour de rapatriement s’est donc fait le 27 Aout 2020 pour les réfugiés de Mahama au Rwanda, tandis que les premiers réfugiés du camp de Nakival en Ouganda ont été rapatriés le 14 décembre 2020.
URN HITAMWONEZA a toujours crié pour faire remarquer aux réfugiés burundais que le pouvoir de Gitega cherche à faire rentrer les gens, non pas parce que la sécurité est totale comme il ne cessait de le chanter, mais parce qu’il veut tromper l’opinion que la sécurité règne, que même les réfugiés sont rentrés. Pourtant, ceux qui sont arrivés en provenance de Mahama sont toujours surveillés par les imbonerakure. Le député Remy Bigirumusase de Kirundo et toute l’administration ont tenu des réunions pour dire que les rapatriés de Mahama sont des combattants, des gens dangereux qu’il faut surveiller. Un certain Eric, membre du cnl, de la colline Gatete, zone Gasare en commune Busoni dans Kirundo, rapatrié dans le 3eme tour, a été enlevé chez lui après seulement deux jours. Il serait déjà tué. Nous conseillons toujours aux gens de rentrer quand leur sécurité est garantie, sinon, le HCR et les gouvernements d’accueil sont appelés à faire respecter les droits des réfugiés et ceux qui ne le peuvent pas doivent, en collaboration avec le HCR, leur trouver un autre pays d’accueil. Ne pas le faire les expose aussi aux éventuelles sanctions le moment venu.