Burundi : Bonne année quand même (Quatrième partie)
(Bilan sur le plan socio-économique)
Ce n’est pas par hasard que le Burundi occupe l’avant dernière place au monde sur le plan économique. La clique militaire au pouvoir depuis 2005 a ruiné le pays dans tous les secteurs. Le burundais lambda est aujourd’hui incapable de manger deux fois par jour : pas assez de récolte car manque de devises pour acheter les engrais, taux de chômage élevé car pas d’industries, sociétés, projets, de travaux d’intérêt public, et d’activités touristiques car le pays était sous sanctions économiques, etc…. En plus de cette pauvreté qui touche tout le monde, le leadership du cnddfdd, au lieu de prendre du temps pour mobiliser tout le peuple derrière le développement, il passe beaucoup de temps à planifier l’exclusion et l’élimination (physique, politique, psychologique, socio-économique) par tous les moyens des tutsis et des opposants politiques. Ces derniers, en plus d’avoir le ventre vide, vivent toujours dans la peur panique de la mort. Un imbonerakure peut à tout moment arrêter et éliminer qui il veut parmi les membres des deux groupes de gens sans aucune poursuite. Sa famille n’a même pas droit au cadavre pour l’enterrer avec honneur. Voilà le climat général
Pour le cas de cette année 2020 qui vient de terminer, le schéma n’a pas changé sauf qu’en plus de cette pauvreté généralisée au sein de la population, la clique militaire a exigé à tout burundais des cotisations pour les élections de mai 2020. Celui qui ne s’acquittait pas de cette ‘’dette’’ n’avait plus droit à aucun service de l’Etat. Il arrivait que celui qui n’avait pas de ‘’reçu’’ en poche ne soit pas autorisé par les imbonerakure de se rendre à l’hôpital, à l’église, au marché voire même au robinet pour puiser de l’eau. Pendant tout le temps de la campagne électorale, la période électorale et au moins un mois après élections, les gens n’étaient pas concentrées aux travaux de production, mais aux manifestations diverses.
Covid-19 qui a ruiné les économies du monde entier n’a pas empêché le Burundi de faire des élections ; la clique militaire n’était pas soucieuse de la mort des burundais, mais de faire un semblant d’élections pour rester au pouvoir. C’est après les élections qu’ils ont pris quelques mesures sans suivi, juste pour bénéficier des appuis de l’OMS. On ne dirait pas que covid-19 a trop affecté l’économie burundaise sauf l’aéroport qui a été momentanément été fermé et le ralentissement du transport transfrontalier des biens. Aujourd’hui, le discours d’Evariste Ndayishimiye rejoint celui de la période de la campagne électorale. Lui et feu président Nkurunziza disaient que les burundais n’ont pas besoins de porter des masques car ils sont protégés de Covid-19 par Dieu. Au moment où les autres pays pensent déjà au vaccin, Evariste Ndayishimiye a déclaré dans sa communication de fin d’année 2020 que le Burundi n’a pas besoin de vaccin, que le ciel burundais est protégé du coronavirus par Dieu.
Le président Ndayishimiye est entrain de tout faire aujourd’hui pour chercher du travail aux membres du cnddfdd, spécialement aux imbonerakure, tout en mettant en même temps la corde au cou des tutsis et des hutus de l’opposition. Les bureaux de change qui étaient gérés par la majorité des tutsis ont été tous fermés. Le fameux NEVA a annoncé dans sa conférence publique du 30 décembre 2020 qu’aucun bureau de change ne sera jamais autorisé à rouvrir les portes. Dans sa communication, il a aussi déclaré que les sociétés Onatel et Regideso, seront données aux autres gérants qui pourront donner des profits à l’Etat car les gestionnaires actuels les ont fait tomber en faillite.
Les gens doivent savoir lire entre les lignes. Extrémiste qu’il est, Evariste Ndayishimiye sait que beaucoup de techniciens ingénieurs et autres expérimentés, employés par ces sociétés sont des tutsis et qui ont des contrats de travail. Il lui est difficile de les chasser comme il le souhaite. Lui, et sa clique, sont en train de chercher à qui vendre ces sociétés, un opérateur économique privé membre du cnddfdd ou une nouvelle société fomentée par eux-mêmes. Puis, ces nouveaux patrons procéderont au nouveau recrutement du personnel et auront du travail qui ils veulent : majoritairement membres du cnddfdd (hutu comme tutsis) et quelques tutsis qui accepteront de se courber devant la clique militaire ou des femmes tutsies qui accepteront de coucher avec eux.
Qu’est ce qui justifie la faillite de ces sociétés ? A leurs têtes se trouvent des chefs, membres du cnddfdd désignés par le pouvoir, les directeurs et chefs de services sont aussi désignés au sein de l’Etat-major du parti. C’est à tout ce monde qu’il faut demander des comptes au lieu de pénaliser le petit technicien. Les revenus générés par ces sociétés sont envoyés aux comptes du parti, le reste sont des impayés des différents services de l’Etat et du parti (eau, électricité et téléphones). Les malversations économiques faites par ces responsables restent impunies car sont membres influents du cnddfdd. Quand ces sociétés seront vendues comme l’a annoncé Evarsistes Ndayishimiye, ses hutus seront repris dans les nouvelles sociétés créées, d’autres seront recrutés après avoir renvoyé tous les tutsis sous le prétexte des équilibres ethniques (les tutsis qui resteront sont ceux annoncés ci haut). Voilà le plan du président Ndayishimiye qui se croit malin en narguant les burundais dans ses communications en parlant d’unité des burundais alors qu’il est entrain de creuser des tombes pour les tutsis et les hutus de l’opposition.
URN HITAMWONEZA rappelle aux burundais qu’il n’y aura pas de paix des hutus seuls sans les tutsis et vice versa ; qu’il n’y aura pas de pays pour les seuls membres du cnddfdd ; que tous les burundais doivent vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots comme le disait Martin Luther King. Vouloir ruiner, neutraliser ou éliminer physiquement les tutsis et les opposants politiques ne donnera ni la paix, ni épanouissement aux hutus du cnddfdd . Il serait mieux de nous lever tous ensemble pour combattre cette idéologie d’exclusion et de génocide et la clique militaire qui la véhicule ; une paix durable pour tous dépendra de la victoire de ce combat.