Burundi: Alerte!! Alerte!! Des militaires meurent, des civils sont régulièrement décapités. Qui sont les auteurs ?
Le pouvoir de Gitega se vante d’avoir organisé les élections de mai 2020 en toute quiétude, et qu’aujourd’hui la paix est totale au Burundi. Non seulement que la paix ne signifie pas absence de guerre, même la sécurité physique est menacée, le nombre de personnes qui sont tuées par mois font plutôt penser à une situation de guerre.
Certains medias publiant sur les réseaux sociaux donnent des bilans alarmants. Les autorités de Gitega diront que ce sont des medias de l’opposition qui donnent des chiffres incorrects. Ce n’est pas du tout vrai car une personne déclarée morte ne revient pas et par ailleurs, les sources officielles restent silencieuses.
Tenez : selon ces sources, seulement en une période d’un mois (presque la durée du règne d’Evariste Ndayishimiye), plus de 20 personnes ont été tuées ; 10femmes dont 05 violées ; 10 hommes et 02 enfants. La plupart de ces gens ont été tués, puis décapités. Pourquoi ce geste ? Pourquoi décapiter des gens ? Pour quel intérêt ? Quel genre de stratégie ? Quel message ? Cette pratique n’est pas nouvelle au Burundi, mais, elle commence à prendre de l’ampleur ces derniers jours. Jugez en vous-même : Marie Annick Ndayishemeze de Musongati à Rutana ( violée puis décapitée) ; Annita Nsavyimana de Muramvya ( voilée puis décapitée); Spés Nshimirimana de Karuzi ( voilée puis décapitée) ; Bukuru de Ngozi ( voilée puis décapitée) ; Annita Nshimirimana de Karuzi ( violée puis décapitée) ; Prime Sindibagira de Gitega ( tué puis décapité); Celestin Hakizimana et Nicodeme Ndikumana de Cibitoke ( tués puis décapités) . Deux hommes non identifiés ont été découverts flottant sur le lac Tanganyika, l’un à Mukungu / Nyanza lac et l’autre à Rukaramu. La découverte de ce dernier homme date du 27juillet 2020. La population s’est approchée pour tenter d’identifier le cadavre, mais la position militaire la plus proche, en collaboration avec l’administration, l’en ont interdit et l’ont fait enterrer sans aucune identification. C’est cette pratique qui est couramment utilisée ; et c’est visible qu’elle émane d’une instruction qui a été donnée par le pouvoir en place. Pourquoi le pouvoir empêcherait l’identification des cadavres retrouvés ? Parce que ce sont ses organes qui tuent. Il n’y a aucune autre justification possible (l’exemple de Kayogoro dans Makamba où des burundais en provenance de la Tanzanie étaient régulièrement dépouillés de leurs biens, puis quelque fois tués est éloquent. Il a été prouvé par les organes de l’Etat que c’étaient des jeunes imbonerakure appuyés par l’administration qui étaient responsables). La consigne a été donnée par des responsables du cnddfdd (dont Gelase Ndabirabe) de ne plus tuer et prendre des images ( car les fuites sur les réseaux sociaux étaient fréquentes), de déplacer la personne à tuer vers une localité loin de chez lui pour qu’il soit difficile à identifier. C’est pour cette raison que l’administration, en cas de découverte de cadavre, se hâte à le faire enterrer.
Violer les femmes et les filles, puis les décapiter ou décapiter les hommes après les avoir tué est une pratique qui vient des FDRL-Interahamwe, ces génocidaires qui ont commis le génocide des tutsis au Rwanda en 1994. Il y a lieu de s’imaginer qu’ils seraient en colère contre le pouvoir actuel d’Evariste Ndayishimiye parce qu’ils ne sont pas sûrs que les relations fructueuses qu’ils entretenaient avec le pouvoir précédent vont rester intactes. Le message serait de lui dire que si les conventions sont violées, la sécurité du pays sera troublée. Ce sont des burundais innocents qui paieront les pots cassés. Une autre colère viendrait des imbonerakure qui voient leurs collègues qui commencent à se faire arrêter par les mêmes services de l’Etat qui les soutenaient hier dans leur traque des opposants. Cette pratique de tuer et décapiter serait aussi un message fort adressé aux nouveaux leaders.
Ces tueries n’ont pas épargné les hommes en uniformes. En effet, selon SOS medias, 04 cadavres des hommes portant des bottes et des uniformes de l’armée burundaise ont été découverts le 27 juillet 2020 par la population sur la colline Nyave, zone Ndora, commune Bukinanyana, province Cibitoke. C’était à 4km de la réserve naturelle de la Kibira. Un élu collinaire interrogé par le medias regrette que ça soit la 3eme fois que des cadavres soient découverts dans la localité et que l’administration leur ordonne de les enterrer sans aucune identification. Soulignons que 05 autres corps avaient été découverts le 22juillet 2020 dans la même province de Cibitoke, dans la zone Butahana en commune Mabayi, toujours en tenue militaires de l’armée nationale. Le silence de la Force de Défense Nationale du Burundi peut être interprété de plusieurs manières. Soit ces gens sont des membres des FDRL- interahamwe qui sont dans la Kibira, qui porteraient des tenues militaires burundaises (chose facile). Ils seraient tués par les leurs (actions punitives) ou par les militaires burundais qui sont sur les positions autour de la Kibira . Soit, ce soit des militaires burundais qui tombent dans des embuscades des éléments FDRL-intarahamwe qui se trouvent dans la kibira. La dernière version, non des moindres, est que ces gens soient des militaires burundais, des tutsis, tués par leurs frères d’armes hutus. Cette purge au sein de l’armée est sur l’agenda du pouvoir cnddfdd. Il serait alors facile de le faire à partir des positions militaires très éloignées et isolées. Ils soupçonnent qu’en cas d’attaque du Rwanda, les militaires tutsis pourraient les trahir. Ce sont aussi des témoins gênants des relations entre les militaires de l’armée nationale et les éléments des FDRL-interahamwe (ces derniers reçoivent de la logistique de l’armée nationale)
URN HITAMWONEZA recommande des enquêtes sérieuses, non seulement sur ces viols et assassinats des civils suivis par des décapitations, mais aussi sur ces cas des militaires burundais qui sont régulièrement tués, surtout dans la province de Cibitoke. Le silence de l’Etat pour tous ces cas, le fait que l’administration s’active à enterrer ces corps sans identification montrent la responsabilité de l’Etat burundais dans ces meurtres. C’est pour cette bonne raison que nous demandons que des commissions des droits de l’homme soient mis en place au niveau de l’EAC, UA, ou au niveau des NU pour mettre la lumière sur ces cas et ainsi établir les responsabilités pour punir les coupables. Laisser pourrir la situation serait synonyme de complicité. Nous continuerons à documenter ces cas et à alerter l’opinion jusqu’arrêt total de ces atrocités sans nom.