Burundi: Alain Nyamitwe serait le déclencheur des tueries des étudiants hutus à l’Université du Burundi en 1995
Les anciens étudiants hutus de l’Université du Burundi de 1995 regroupés au sein de leur association ZIRIKANA UB-95 commémorent ce 9 juillet 2020, ‘’25 ans de mémoire traumatique de l’assassinat des étudiants hutus de l’Université du Burundi’’. C’était le 11 juin 1995. Il était prévu une conférence débat au Campus Mutanga sur deux thèmes :’’ les huit étapes vers le génocide ‘’et ‘’Comment guérir d’un traumatisme psychique.
L’analyse de ces thèmes laisse penser à l’opinion si l’assassinat de ces étudiants hutus serait qualifié de génocide, ou s’il serait une des étapes du génocide ou simplement s’ils voulaient juste informer l’opinion sur les étapes du génocide. D’aucuns dirait en passant qu’un génocide est généralement préparé et exécuté par le pouvoir. Rappelez-vous que pendant cette période, c’est Sylvestre Ntibantunganye qui était président de la République après la mort de Melchior Ndadaye en 1993 et Cyprien Ntaryamira en 1994. Une certaine opinion dit que Ntibantunganye n’avait pas de plein pouvoir et particulièrement sur l’armée. D’autres diront qu’il était de mèche avec la rébellion naissante. Ce qui est fort probable. C’est un grand dossier, on y reviendra en détail.
Ce n’est pas étonnant qu’on l’appelle massacre, tueries ou génocide. La plupart l’appelle toujours génocide par abus de langage car cherchent une exploitation politique de cette appellation. C’est comme la répression aveugle du pouvoir de Micombero en 1972 qui a fait beaucoup victimes hutues. Les intellectuels, commerçants, paysans qui avaient une certaine influence dans la société, ont été massacrés. Etaient visés les hommes, les enfants et les femmes étaient en général épargnés. Pourtant, ces évènements sont devenus un slogan pour les hutus extrémistes qui cherchent à révolter les autres pour exterminer les tutsis. Ce qu’ils appellent le génocide des hutus de 1972 est devenu un prétexte pour planifier et exécuter le génocide des tutsis. En 1993, les hutus extrémistes du Frodebu qui ont tué systématiquement hommes, femmes et enfants (jusqu’à éventrer les femmes enceintes) disaient aux tutsis avant de les tuer que leurs pères ou grands-pères ont tué leurs parents en 1972. C’est la même chanson qui se répète aujourd’hui au sein des autorités du pays issus du cnddfdd. Comme ils savent que la qualification de génocide relève du conseil de sécurité des Nations Unies après enquêtes, ils le disent ainsi non pas dans l’objectif de construire, mais pour inciter les hutus à parachever le génocide des tutsis non achevé en 1993. Sur ces tueries en masse de 1993, une commission d’enquête internationale a été mise en place par le conseil de sécurité des Nations Unies et a dressé un rapport S/1996/682 du 22 Aout 1996 qualifiant les évènements de 1993, de génocide des tutsis par les hutus du Frodebu. Malheureusement, les planificateurs et les bourreaux été identifiés et n’ont pas été punis sauf quelques individus qui se sont plus démarqués comme le Directeur du Lycée de Kibimba. Les autres sont restés impunis et continuent à enseigner l’idéologie de génocide et à préparer comment le parachever. Ce sont ces grands patrons du cnddfdd aujourd’hui au pouvoir.
Revenons sur les évènements de 1995. Des témoins oculaires nous disent que c’est bel et bien Alain Nyamitwe, alors étudiant de l’Université du Burundi en 1995, qui a déclenché les tueries de leurs amis hutus. En effet, il est entré, avec un pistolet et un groupe d’autres jeunes hutus, perturber un kermès organisé au Saint Esprit. Lui , il a été caché par un prêtre blanc après action alors que les autres ont fui vers le campus, tropicana1. C’est là où les étudiants tutsis les auraient rencontrés et ont tué 11 parmi ceux qui habitaient dans cette localité. Le pistolet qu’il avait serait-il pour se protéger et protéger les autres hutus ? Possible. Car, nous savons tous que pendant cette période, il y avait une peur panique, et quelquefois des confrontations entre jeunes hutus de Kamenge et des tutsis de Ngagara et ailleurs. Il est dit que Alain Nyamitwe rentrait d’une ’formation militaire à Kamenge, une formation que beaucoup d’autres étudiants ou fonctionnaires hutus étaient obligés de faire, soit pour rejoindre la rébellion qui avait déjà commencé à Kamenge et dans Bujumbura rural, soit pour tuer les tutsis, rescapés du génocide de 1993. Eux aussi étaient à la chasse des hutus, un moyen de manifester leur colère sur ce génocide de 1993 qui est resté impuni. Ceci a conduit à la purification ethnique de la ville alors qu’au départ les hutus et tutsis vivaient ensemble.
Les tueries de l’Université du Burundi sont quelquefois qualifiées de génocide par les Maitres au pouvoir aujourd’hui car beaucoup d’entre eux étaient étudiants. C’est peut-être pour cette raison que le General Nkurunziza dirige leur association ZIRIKANA UB-95. Comme déjà dit haut, cet évènement comme le 29 avril 1972 ne sont pas célébrés uniquement pour se souvenir des leurs disparus, mais et surtout pour inciter les hutus, génération par génération, à toujours chercher à se venger/ exterminer (contre) les tutsis. Combien d’étudiants ont été tués ce jour-là ? Les témoignages des gens qui étaient à l’université disent que 11 personnes ont été uniquement tuées le même jour. Un seul burundais qui meurt est une grande perte pour le pays. Mais, l’honnêteté exige qu’une liste des noms et photos à l’appui soit dressée pour éclairer l’opinion. Une liste qui est entrain de circuler sur les réseaux sociaux montre un certain Hugo Haramategeko, au numéro 25 , qui serait enlevé chez lui et porté disparu le 9 Mars 2016. La liste comprendrait d’autres jeunes hutus qui étaient à l’Université qui sont partis dans la rébellion et qui seraient morts dans Bujumbura rural et ailleurs. En effet, cet assassinat a déclenché un mouvement de départ de beaucoup d’étudiants vers la rébellion à Kamenge et surtout dans Bujumbura rural (toute cette clique militaire au pouvoir aujourd’hui serait partie au cours de cette période). Des témoins disent que certains d’entre eux sont revenus dans l’attaque du campus de Kiriri en septembre 1995 où deux étudiants tutsis ont été tués. A part les 11 tués au campus Mutanga, le reste de ceux qui figurent sur la liste seraient tués lors d’une poursuite lors de cette attaque du campus Kiriri.
URN HITAMWONEZA partage la douleur avec tous les burundais, hutus comme tutsis, qui ont perdu les leurs lors de ces crises cycliques que le pays a connu. Mais, nous nous insurgeons contre tous ceux qui veulent en faire une exploitation politique pour exterminer les autres. Nous avons toujours exigé (et nous continuerons à crier) des enquêtes internationales pour tous ces évènements ( 1965-1972-1988-1993-2015 jusqu’aujourd’hui…pour ne citer que ceux-là ) afin que la vérité soit bien connue et que les responsables soient punis, seule façon de laisser le reste de burundais aux mains propres vivre en paix.