Burundi : A quand la fin des divisions au sein des partis politiques au Burundi ?
La question est difficile à répondre. Aussi longtemps que le cnddfdd sera au pouvoir au Burundi, les partis politiques qui n’ont pas de leaders visionnaires seront toujours affaiblis par le pouvoir qui les divise en ailes en profitant de la faiblesse de ceux qui se disent leaders de ces organisations, mais qui au bout du tunnel ne sont que des quémandeurs de postes de responsabilité pour survivre.
Diviser les partis en ailes pour les affaiblir n’est pas non seulement un jeu politique du cnddfdd, mais c’est surtout un programme bien établi depuis son accession au pouvoir de faire taire tout le monde, même les partis politiques, pour qu’il continue à se maintenir au pouvoir et achever le génocide des tutsis et des hutus de l’opposition qui ne veulent pas adhérer à ce projet.
Depuis qu’il est au pouvoir en 2005, presque tous les partis politiques ont été divisés en ailes. Nous disions que c’est un plan établi car une équipe de personnes chargées de faire ce travail et son financement avaient été mis en place depuis longtemps. Feu Général Adolphe Nshimirimana était à la tête de cette équipe quand il était chef du SNR. Les autres membres de l’équipe étaient, Jean Marie Rurimirije, par lequel tout le financement pour bien remplir cette mission passait ; le Général Agricole, Onésime Nduwimana ; Ezéchiel Nibigira et Burikukiye. Edouard Nduwimana qui était ministre de l’intérieur était au courant du jeu et s’apprêtait chaque fois à approuver le nouveau parti créé après un congrès extraordinaire financé et supervisé par le cnddfdd. Aujourd’hui, c’est le super ministre Gervais Ndirakobuca alias Ndakugarika qui est le pilote de ce projet.
Pour ce qui est du parti du prince Louis Rwagasore, il a été constaté et ce n’est un secret pour personne, que les personnalités choisies par le cnddfdd, soit pour diriger ce parti, soit pour occuper des postes de responsabilité au sein du gouvernement ou dans d’autres structures de l’Etat sont des hommes sans personnalité ; des hommes et des femmes qui n’ont besoin que du pain pour survivre, peu importe les conditions dans lesquelles ils le reçoivent. Avoir Prosper Bazombanza, Gaston Sindimwo comme vice-présidents de la République est une honte pour le parti du prince Louis Rwagasore qui a des milliers d’intellectuels et politiciens chevronnés qui savent défendre l’intérêt de tout le peuple comme le faisait leur modèle et héros national. Voir Mbayahaga défendre l’Uprona au début de l’année 2020 et le vendre auprès du cnddfdd lors des élections de mai 2020 n’a étonné personne car c’est un homme à moralité douteuse qui peut changer comme un caméléon et qui ne se dirige que là où l’herbe est plus verte qu’ailleurs. Il est connu de tous que c’est lui qui a vendu Terence Sinunguruza au président Nkurunziza, juste pour avoir un poste. Il était son chef protocole. Sinunguruza a été viré de son poste de vice-président, Mbayahaga a été affecté dans un poste qu’il ne méritait pas car ne brandissait que son diplôme de Théologie qui n’avait rien à avoir avec un poste technique. Il est jusqu’aujourd’hui pasteur du cnddfdd car dans ses enseignements, il déforme le vrai sens de la Bible pour l’adapter à la volonté du parti au pouvoir qui lui donne de quoi remplir son ventre. Voilà les calibres des hommes et femmes que le cnddfdd met en avant. Il montre à l’opinion internationale que c’est l’unité des burundais, qu’il y a des Tutsis au sein des organes de l’Etat au moment où il a nommé des vauriens. Le reste des tutsis sont tués, emprisonnés pour des motifs non fondés, appauvris du jour au lendemain, harcelés pour les forcer à l’exil et ces hommes ne disent rien. Certains d’entre eux arrivent même à trahir les autres tutsis (les vendre au cnddfdd pour les tuer), uniquement pour manifester leur soutien indéfectible au système afin de se maintenir dans leurs postes. Le Général Joseph Ndayishimiye, Chef d’Etat-major Adjoint de la FDNB ne sortira jamais un mot de sa bouche quand des anciens militaires ex fab et jeunes tutsis de Mugamba sont arrêtés et tués ou torturés sans raison valable alors qu’il est natif de cette région. Le ridicule ne tue pas.
Les élections de nouveaux leaders du parti Uprona dans un congrès dit illégal par Gaston Sindimwo et son équipe rentre dans le plan du cnddfdd annoncé depuis longtemps. Il s’agissait d’une volonté de casser le CNL en attribuant des places qui lui revenait de par sa position lors des élections de mai 2020 aux membres de l’Uprona. Déclaré deuxième alors qu’il avait remporté ces élections, le CNL devrait avoir une place de choix dans les institutions étatiques. Pourtant ce n’est pas ce qui s’est passé. Le cnddfdd a voulu plutôt exclure ce parti de tous les postes de responsabilité sauf les places au parlement qui lui reviennent de droit. Le plan du cnddfdd consistait à placer quelques membres de l’Uprona pro cnddfdd (dont les leaders viennent d’être élus) dans les institutions de l’Etat avec un double objectif. D’abord, montrer à la communauté internationale (chez qui le gouvernement cnddfdd est entrain de quémander de l’argent pour son fonctionnement) que toutes les composantes de la société burundaise (spécialement les tutsis) sont suffisamment représentées dans les institutions. Ensuite, il s’agit de tromper certains tutsis non avisés que le cnddfdd se soucie de leurs intérêts pour que personne ne soutienne la cause du CNL qui semble inquiéter ce parti lors des prochaines élections s’il ne parvienne pas entre temps à revendiquer sa victoire aux élections de 2020 par d’autres moyens. Aux prochaines élections, le cnddfdd est confiant qu’il aura déjà éliminé le maximum possible de membres du CNL et spécialement les leaders à tous les niveaux et découragé au maximum le reste des membres qui seront contraints d’adhérer au parti de l’Aigle.
Au finish, que ce soit le parti Uprona ou les autres, le plan du cnddfdd est d’user de tous les moyens pour qu’il n’existe plus de réelle opposition au Burundi. Tous les partis politiques, organisations non gouvernementales œuvrant au Burundi, tous doivent suivre la ligne directrice du système cnddfdd, sinon, ils seront forcés de disparaitre afin de laisser libre la clique militaire au pouvoir continuer et achever son plan de génocide à grande échelle.
URN HITAMWONEZA interpelle encore une fois le peuple burundais et la communauté internationale de rester vigilants. Au lieu de relancer la coopération avec un pouvoir qui viole constamment les droits de l’homme comme viennent de le montrer 43 organisations nationales et internationales des droits de l’homme ( nous y reviendrons) , la communauté internationale devrait plutôt exercer une pression sur la clique militaire au pouvoir pour qu’il respecte certains principes de base des droits de l’homme comme le droit à la vie, sinon lui imposer de nouvelles sanctions ou encore appuyer les projets de sa destitution qui circulent dans les têtes de beaucoup de burundais et des étrangers qui aiment le Burundi et qui n’y voient que la seule solution pour guérir le Burundi de ce cancer qui le ronge depuis 2005. Ensemble, nous y arriverons.