Burundi: A partir d’un mauvais rapport, Antonio Guterres a tiré de mauvaises conclusions (selon URN).
Nous poursuivons notre analyse sur le rapport (et surtout les recommandations) que le Secrétaire Général des Nations Unies Antonio Guterres a transmis au Conseil de Sécurité de cette organisation. C’est une réponse à la lettre lui adressée par son président en date du 23 juillet 2020 (S/2020/766 ) dans laquelle le Conseil lui demandait : ‘’ d’établir un rapport écrit contenant une appréciation des problèmes auxquels le Burundi fait face et des recommandations sur la portée et les modalités des activités que l’Organisation des Nations Unies devrait mener dans le pays, aux côtés de l’Union africaine et de la région, pour aider le Burundi à parvenir à une paix, une réconciliation et un développement durables’’.
Comme méthodologie, Antonio Guterres s’est entretenu au téléphone le 29 juin 2020 avec Evariste Ndayishimiye. Dans sa lettre, il dit qu’il l’a félicité de son élection à la présidence. Erreur grave ! Cela pousse à confirmer l’idée dans l’opinion que les Nations Unies traitent avec celui qui est fort, même s’il est voleur ou criminel. Ce n’est pas Antonio Guterres (avec les services de renseignement à sa disposition) qui ne sait pas qu’Evariste Ndayishimiye est au pouvoir par la loi de la force. Le féliciter signifierait que les NU soutiennent la prise du pouvoir par la force. Très grave, Monsieur le Secrétaire General des NU.
Après, il a envoyé une mission qui s’est rendue au Burundi du 14 au 19 septembre 2020, conduite par son envoyé spécial pour la région des Grands Lacs, Huang Xia, et à la Sous-Secrétaire générale pour l’Afrique, Bintou Keita.
C’est de leur rapport qu’il a tiré des conclusions et des recommandations envoyées au Président du conseil de sécurité des NU. Ont-ils consulté toutes les catégories de burundais concernés par la crise ou se sont-ils contentés des dires de la clique militaire au pouvoir et les autres acteurs se trouvant au Burundi, ceux-là qui n’osent jamais dire la vérité par peur de mourir ou par protection de leurs intérêts personnels ?
De toutes les façons, au vue des recommandations faites, il y a lieu de croire que ces gens ont passé à côté des vrais problèmes, car ils ont fait des propositions qui ne répondent pas du tout à l’objectif voulu par le Conseil de Sécurité des NU : ‘’aider le Burundi à parvenir à une paix, une réconciliation et un développement durables’’.
Dans notre édition précédente, nous avions écrit clairement que penser à la réinsertion socioéconomique des imbonerakure sans les avoir séparé des criminels burundais et des interahamwe rwandais et punir les coupables des crimes commis au Burundi n’est pas une voie vers la paix, ni la réconciliation, encore moins le développement. La remise volontaire des armes n’est pas possible car les armes ont été distribuées par le gouvernement ; un désarmement forcé n’est pas non plus possible tant que le pouvoir cnddfdd n’est pas destitué ou contraint de le faire et que le conseil de sécurité se montre impuissant pour imposer la paix dans les pays aux gouvernements criminels.
Aujourd’hui, nous attirons l’attention d’Antonio Guterres sur le dialogue interburundais qu’il propose comme une des voies des solutions. L’idée de ‘’passer d’un dialogue inter-burundais dirigé par la Communauté de l’Afrique de l’Est à un dialogue dirigé et contrôlé par le Burundi, avec l’appui de l’Organisation des Nations Unies, de l’Union africaine et de la Communauté de l’Afrique de l’Est’’ n’a pas donné de fruit. Le pouvoir issu du cnddfdd a catégoriquement refusé un véritable dialogue avec une véritable opposition car il est incapable de s’expliquer sur les crimes de sang et les crimes économiques qu’il a déjà commis au Burundi; la Communauté de l’Afrique de l’Est s’est déjà montrée incapable de piloter un véritable dialogue sur les problèmes burundais car certains de ses chefs d’Etat sont complices du pouvoir de Gitega ( John Pompe Magufuli en tête) , d’autres sont dans les mêmes conditions de violation de la loi, donc ne peuvent pas se prononcer contre les agissements de la clique militaire au pouvoir.
Nous affirmons encore une fois, sans risque de nous tromper, que le pouvoir de Gitega n’acceptera jamais des négociations sérieuses avec la véritable opposition s’il n’y a pas de rapport de forces.
Que veut-on dire par ‘’rapport de forces’’ ? La clique militaire utilise la force des armes pour commettre des crimes odieux au Burundi et se maintenir au pouvoir par la terreur. Il lui faut alors une force des armes qui la harcèle jusqu’à accepter de négocier, si possible la destituer par la force militaire. Juvénal Havyarimana n’entendait jamais parler de négociations, il n’entendait pas parler du retour des réfugiés rwandais, il disait que le Rwanda est un comme ‘’verre plein’’ (pour dire que les réfugiés n’ont pas de places) ; il n’a accepté (à contre cœur) les négociations que quand le FPR était aux portes Kigali.
Que veut -on dire par la vraie opposition ? Ce n’est pas le CNARED de Jean Minani et d’Anicet Niyonkuru qui montrent à l’opinion la face des opposants alors qu’au fond ils jouent le jeu du pouvoir cnddfdd. Rien qui soit caché ne sera mis au grand jour, nous dit la Sainte Bible. Aujourd’hui, l’opinion commence à comprendre les acharnements de ces différents traitres pour se maintenir à la tête de cette organisation : chercher à casser définitivement tous les opposants politiques du pouvoir de Gitega et rentrer par la grande porte après un semblant de négociations. C’est aussi ce que cherchaient Jean Bosco Ndayikengurukiye et Jérémie Minani en remuant ciel et terre pour s’imposer par la force à la tête de CFOR –Arusha, ce rescapé du CNARED. Aujourd’hui, les vrais opposants politiques sont les nouveaux maîtres de Cfor-Arusha et toutes les organisations qui militent pour la lutte contre le génocide car c’est de cela dont il s’agit en fin de compte. C’est le plan de la clique militaire au pouvoir au Burundi : exterminer tous les tutsis et les opposants politiques.
URN HITAMWONEZA conseille à Antonio Guterres et au Président du Conseil de Sécurité des NU de ne pas passer à côté du vrai problème burundais, au risque de trouver de mauvaises solutions ou des solutions éphémères. Le risque de génocide est réel au Burundi ; ce qui justifie que le pouvoir de Gitega n’acceptera jamais de désarmer sa milice imbonerakure et ne se séparera jamais des FDRL interahamwe, encore moins accepter l’idée de négocier sérieusement avec la vraie opposition. Nous devons dire ici que nous n’attendons donc pas la solution du conseil de sécurité des NU encore moins de l’Union Africaine sans parler de l’EAC. Les burundais doivent se lever comme un seul homme, en mettant de côté tout ce qui les opposent, pour changer ce pouvoir par tous les moyens, seul moyen d’arriver à une paix pour tous, une réconciliation et un développement durables dont le président du Conseil de Sécurité des NU parlait. WhatsApp contact: +31685638237
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Très bonne analyse. Les conclusions du rapport du Monsieur Antonio Guterres diffèrent énormément de celles que tire le dernier rapport de la Commission d’enquête de l’ONU sur le Burundi. Pourtant, ces deux rapports sont sortis pratiquement dans la même période. Il y a dès lors lieu de penser que dans la composition de la mission d’évaluation stratégique, il y en a qui qui roulent pour le pouvoir de Gitega au grand dam des Burundais qui croupissent dans l’insécurité et la misère. L’ONU! Vraiment l’ONU! Quel salut attendre de l’ONU! On n’en parlera jamais assez!