Burundi: Les réfugiés burundais se trouvant en Tanzanie sont entre le marteau et l’enclume

Burundi: Les réfugiés burundais se trouvant en Tanzanie sont entre le marteau et l’enclume
Ce n’est pas un secret pour personne, tout le monde l’observe ou l’entend, mais personne ne réagit. Les réfugiés burundais se trouvant en Tanzanie sont régulièrement maltraités. C’est comme s’ils ont rencontré en Tanzanie ce qu’ils ont fui au Burundi. La différence est qu’ils ne sont pas dans leurs familles ; ce qui augmente d’avantage leurs souffrances.
En effet, les bonnes relations entre le pouvoir de Gitega et le gouvernement tanzanien (des relations basées sur les intérêts privés des autorités des deux pays) sont le nœud de leur problème. Depuis l’arrivée du cnddfdd au pouvoir, les autorités au haut niveau des deux pays ont noué des relations d’affaires, juste pour des intérêts personnels. De cette manière, avoir beaucoup de réfugiés à l’extérieur constitue une mauvaise image pour le pays. Cela démontre une insécurité aux yeux de la communauté internationale. Pourtant, le pouvoir en place pensait qu’il pouvait tuer tous ceux qui s’opposent à sa mauvaise gestion et aux différentes violations des droits de l’homme en silence absolu. Il croyait que personne ne l’échapperait car il comptait sur la vigilance de sa milice imbonerakure. Ces réfugiés constituent des éléments gênants pour le pouvoir car la plupart ont fui après avoir échappé à une mort certaine dans les lieux de torture. A l’extérieur du pays, ils peuvent entrer en contact avec les différentes organisations en charge des droits de l’homme que le pouvoir cnddfdd a chassé du pays pour écarter les témoins des horreurs qu’il fait à son peuple. Quand ce pouvoir crie que ce qui est écrit/dit sur le Burundi est un mensonge, que ce sont les colons qui manipulent les réfugiés pour le discréditer, il oublie que ceux qui ont échappé à leurs tortures sont encore vivants et peuvent témoigner tout ce qu’ils ont vu, entendu et/ou subi. Un jour viendra, tous les responsables (ceux qui ont commis ces crimes sont connus) répondront de leurs actes.
Voilà pourquoi le pouvoir a poursuivi les réfugiés (là où c’est possible) jusque dans les pays d’accueil pour les maltraiter ou les anéantir. La Tanzanie est le pays qui enregistre beaucoup de violations des droits des réfugiés burundais. Comme les camps sont installés à moins de 150km de la frontière exigés par la loi internationale en la matière, le cnddfdd a envoyé certains membres de sa milice imbonerakure pour suivre de près ces réfugiés et éliminer, en collaboration avec la police tanzanienne, tous les éléments gênants. C’est ainsi que beaucoup de réfugiés ont été enlevés par des éléments de la police tanzanienne et n’ont jamais été retrouvés. Les leurs croyaient qu’ils étaient dans les cachots de la police, mais quand ils allaient les chercher aux postes de police, ils ne trouvaient aucune trace. URNHITAMWONEZA fera un inventaire de tous les réfugiés burundais disparus de cette manière en Tanzanie pour que tôt ou tard, la Tanzanie réponde de cet acte. Si le gouvernement tanzanien ne voulait pas des réfugiés burundais, il fallait le dire au HCR pour qu’il trouve une autre terre d’accueil. Les maltraiter (en les tuant, leur priver des besoins de base) en complicité avec le pouvoir qu’ils ont fui est une violation grave des lois internationales en matière des réfugiés et ce pays devrait assumer cette responsabilité. L’objectif de la Tanzanie n’est autre que les forcer de rentrer dans leur pays d’origine car le discours des officiels a été toujours le même : la paix est totale au Burundi. Et pourtant, c’est toujours aux réfugiés de sentir que la paix et la sécurité sont rétablies, qu’il est temps de rentrer ; ce ne sont pas les discours des autorités qui les rassurent
Avec les nouveaux leaders issus des élections de mai 2020, les gens ont cru au changement visible en matière de sécurité. Certains réfugiés ont même pensé à rentrer. Mais, le discours d’Evariste Ndayishimiye invitant les réfugiés à retourner dans leur pays était ambigu. Il contient des tournures, des injures voire même des menaces pour certains. Cela montre que la clique au pouvoir n’a pas de volonté de rapatrier tous les burundais pour construire leur pays. Leur souci est que la majorité rentre pour montrer à l’opinion que la paix est totale afin de redémarrer la coopération et recevoir des aides. La clique militaire saura ce qu’elle fera d’eux après (c’est ce qu’ils disent dans les coulisses). Pourtant, les organisations des droits de l’homme ne cessent de montrer qu’au moins 20 personnes meurent en moins d’un mois, avec un phénomène nouveau consistant à violer les femmes et les filles avant de les décapiter ou tuer puis décapiter les hommes (une pratique des FDRL-Interahamwe)
Le traitement infligé aux réfugiés qui acceptent bon gré malgré de rentrer fuyant le harcèlement de la Tanzanie, prouve à suffisance que le Gouvernement de Gitega n’a pas la bonne volonté d’accueillir dans la dignité les réfugiés. Il n’a même pas préparé des infrastructures d’accueil nécessaires, encore moins les cœurs des voisins. Le risque est grand qu’ils retournent à l’extérieur s’ils parviennent encore à les échapper.
Le cas des réfugiés burundais rentrés de Tanzanie et qui sont à la commune Mabanda , province Makamba est très choquent. Ils dorment à même le sol sans nourriture. Ils attendent depuis mardi le 28 juillet 2020 une équipe de gens pour leur faire le test Covid19. D’autres viennent s’ajouter à leur groupe et sont entassés ensemble sans aucun test. Quand ils demandent au moins de les laisser rentrer chez eux, les imbonerakure et le commissaire communal les menacent de les bruler vifs. Ils déplorent aussi 03 d’entre eux qui auraient été enlevés par la police prétextant que c’est pour leur faire un test Covid 19 à part, mais ils ne les ont pas revus.
URN HITAMWONEZA demande avec insistance que le HCR et les Nations Unies fassent tout ce qui est à leur hauteur pour que ce harcèlement des réfugiés burundais par la Tanzanie, en complicité avec le gouvernement du Burundi s’arrête et que ces réfugiés trouvent au moins un autre pays d’accueil avant qu’ils soient rassurés pour leur sécurité pour qu’ils retournent au pays natal. Dans l’entre temps, toutes les organisations en charge des droits de l’homme devraient se lever pour crier halte à cette violation fragrante de la loi internationale en matière des réfugiés, et surtout leur trouver des moyens de subsistance dignes d’un humain de cette planète.
Nous vous invitons encore une fois à signer la pétition lancée pour secourir ces réfugiés et les déplacés intérieurs.

www.urnhitamwoneza.org

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