Burundi: Pour quelle guerre la clique militaire au pouvoir se prépare-t-elle?
Le Président Evariste Ndayishimiye et la clique militaire qui gouverne d’une main de fer le Burundi ne cessera jamais de nous surprendre. Le président a d’abord étonné plus d’uns en nommant le premier ministre en la personne du General Bunyoni. Une personnalité longtemps aux commandes d’une police qui a commis beaucoup de crimes et de violations fragrantes des droits de l’homme. Il est sous sanctions des Etats Unis et de l’union Européenne. Il n’est pas libre de mouvement ; et Ndayishimiye dit vouloir redynamiser les relations avec les autres Etats. Des paroles toujours en opposition avec ses agissements.
A la nomination du gouvernement, l’opinion publique n’en revenait pas de voir le General Ndirakobuca Gervais (alias ndakugarika, ” Je te tue ” ) membre du gouvernement, avec un super ministère en charge de l’intérieur, de la sécurité publique et du développement communautaire.
Comme si cela ne suffisait pas, et on l’avait annoncé dans l’un de nos articles, Ndayishimiye nomme des militaires, policiers et anciens membres du service national de renseignement aux postes de gouverneurs de province. Sur les 18 provinces, 06 gouverneurs sont des officiers soit de la police, de l’armée et du service national des renseignements. Un militaire et un policier occupent les provinces frontalières avec le Rwanda voisin (Provinces de Cibitoke et Kayanza).
Sur les 18 gouverneurs de provinces, seulement moins de 20% sont des tutsis ; parmi eux, deux officiers supérieurs de l’armée, (ex-FAB). Rien ne sert de rappeler qu’avec le pouvoir militaire d’Evariste Ndayishimiye, point d’équilibre ethnique, plus de partage de poste avec le cnddfdd. Ils ont mis une croix sur les Accords d’Arusha pour la paix et la réconciliation. Un détail, pas très important, que certains pourraient même qualifier d’inutile, mais qui a son importance. Les deux officiers tutsis sont des amis intimes à Evariste Ndayishimiye. Vous comprendrez rapidement quel genre de leader que le pays vient d’avoir à la tête de l’Etat. Un chef de l’Etat qui donne des postes de responsabilité selon les affinités qu’il a avec les gens. Mais, ce n’est pas étonnant car dès les premières cérémonies publiques qu’il a présidé le 1juillet 2020, après sa prise de fonctions, il a donné un prix à l’une de ses filles, soit disant représentante des enfants de l’aigle ( ivyana vy’inkona : enfants des membres du cnddfdd). Exactement comme son prédécesseur feu Pierre Nkurunziza qui ne cessait de primer sa femme, ses enfants, jusqu’à sa bonne.
Au-delà des faits, il y a des réalités qui se cachent derrière. Souvenez-vous, on a eu des gouverneurs et des ministres militaires du temps des pouvoirs issus des coups d’Etat militaires ; un système que les mêmes visages au pouvoir aujourd’hui ne cessent de blâmer. Voilà qu’ils font plus que faisait le pouvoir du General Michel Micombero. On a aussi connu des gouverneurs militaires au cours des moments difficiles de guerre civile.
La question que se posent beaucoup d’observateurs de la situation du Burundi est de savoir pourquoi cette militarisation à outrance de l’administration d’Evariste Ndayishimiye ? Sommes-nous en situation de guerre ? La clique militaire au pouvoir prépare-t-elle une guerre au Burundi ? Contre qui ?
Ici, il y a lieu de faire plusieurs analyses pour répondre à cette question. Les hommes politiques trouvent que Ndayishimiye est entrain de positionner des militaires dans tous les domaines pour faire taire toute voie disconcordante car il sait très bien que le peuple ne veut pas de lui. Il l’a vu lors des dernières élections de mai 2020. Il est en train de mettre en place des instruments de répression en cas de soulèvement populaire. Il l’a annoncé dans son discours lors de son investiture que celui qui a à dirffe doit passer par les organes habilités pour avoir la parole, que se donner la parole est un signe d’indiscipline. Il venait de déclarer qu’au cours de son règne, pas de manifestations. Et il ne cesse pas de tromper l’opinion dans ses discours que son gouvernement vient faire respecter les droits de l’homme. Comment un tel homme peut-il joindre les actes aux paroles au moment où il ne cesse de se contredire dans ses discours.
Une autre analyse, cette fois ci faite par les spécialistes du domaine sécuritaire, montre plutôt la clique militaire au pouvoir aujourd’hui entrain de préparer une guerre ; suivie d’un génocide à grande échelle au Burundi. Ce n’est pas gratuit que la province Cibitoke et Kayanza soient gouvernées par des officiers. Le Burundi est en conflits avec son voisin le Rwanda qu’il accuse sans preuves d’abriter des gens qui perturbent la sécurité du pays. D’un autre côté, le Rwanda accuse le Burundi d’héberger des interahamwe, génocidaires membres des FDLR qui ont commis le génocide au Rwanda en 1994. En même temps, il donne la logistique et des facilités d’attaque du Rwanda en passant par le Burundi. Des boîtes de conserves achetées en Chine sur lesquelles est marqué, Forces de défense nationale du Burundi, ont été saisies sur des combattants capturés lors des récentes attaques sur le Rwanda en juin 2020. Une preuve non réfutable que le gouvernement d’Evariste Ndayishimiye soutienne ceux qui attaquent le Rwanda. Il planifie d’autres provocations du genre pour trouver des prétextes de guerre et en finir d’abord avec ce qui s’appelle tutsi au Burundi. Tel est le plan.
URN HITAMWONEZA ne cessera jamais de suivre l’évolution de cette situation et d’alerter les concernés ainsi que toutes les âmes de bonne foi pour barrer la route à tous les criminels.
Tous les extrémistes hutus ont toujours comme prétexte ce qu’ils ont appelé le génocide des hutus de 1972. Nous commencerons dès demain une série d’articles tirés des témoignages des gens sur les tueries de 1972. Qui sont les planificateurs et les exécutants ? Comment les choses se sont déroulées etc…