Burundi: Qu’attendait le pouvoir de Gitega à prendre des mesures de lutte contre Covid-19

Burundi: Qu’attendait le pouvoir de Gitega à prendre des mesures de lutte contre Covid-19
Aujourd ‘hui, les autorités burundaises se réveillent pour prendre des mesures de lutte contre Covid-19. Le président Evariste Ndayishimiye a invité tout le monde à coopérer dans la mise en pratique des mesures qui seront prises par le ministère de la santé publique. Lors de sa conférence de presse, le ministre Thaddée Ndikumana a annoncé que des tests seront organisés pour tous ceux qui ont des signes de Covid-19 à partir de ce lundi 6juillet 2020. Là aussi, ce n’est pas suffisant. Les autres pays qui ont déjà pris le cap dans la lutte contre Covi19 ne font pas de tests pour ceux qui ont déjà des symptômes uniquement, ils font des tests de façon systématique. Peut-être que le Burundi n’en a pas encore eu les moyens nécessaires.
Le plus important manque. La sensibilisation des burundais sur les dangers de ce virus et de comment se protéger. Des mesures adéquates pour protéger le peuple ne sont pas encore prises. On dirait que même ces autorités n’ont pas encore senti la dangerosité de cette pandémie. Les gens se rencontrent encore dans les églises, les écoles, les marchés, les fêtes, les boîtes de nuit sans aucune mesure de protection. La distanciation sociale, le lavage régulier des mains, le port de masque ne sont pas encore obligatoires au Burundi. Peut-être qu’ils y arriveront. Mais, ça risque d’être trop tard si ça ne l’est déjà. Les pays qui ont pris des mesures tardivement ont vu mourir des personnes en cascade, de telle manière qu’il leur a été difficile de les enterrer.
Au moment où le monde entier se mobilisait pour lutter par tous les moyens contre cette pandémie jusqu’à paralyser toutes les activités productives, le Burundi était dans la campagne électorale. Pourtant, le coronavirus était déjà entré au pays. Et les autorités le savaient. En ce moment, il ne fallait même pas le dire, il fallait cacher, par tous les moyens possibles, la présence des cas de contamination. C’est dans cette logique que des représentants de l’OMS au Burundi ont été chassés du pays.
Pourquoi cette attitude de la clique militaire au pouvoir ? Quelles en sont les conséquences ? Qui sont responsable ?
Prendre des mesures tardives signifie faciliter la propagation de la pandémie à grande échelle. Au moment de la campagne électorale, des gens pouvaient quitter plusieurs provinces et se rencontrer dans une seule localité, juste pour montrer que le candidat est soutenu par beaucoup de personnes. Cela était déjà un facteur de propagation de covid-19 puisqu’il était déjà au Burundi et personne ne pouvait savoir si tel est infecté car pas de tests. Voilà alors ce qui fait que dans tous les 4 coins du Burundi on y retrouve des gens contaminés par covid19.On pourrait se demander si aujourd’hui où les élections sont terminées, que le pouvoir recherché à tout prix a été conquis, Evariste Ndayishimiye et sa clique seraient capables de faire des tests dans tout le pays. Ont-ils du matériel suffisant ? Comme maintenant ils commencent à déclarer beaucoup de cas de contamination, ont-ils les moyens d’hospitalisation et de soin suffisants pour un grand nombre de personnes ?
Les Etats Unis d’Amériques viennent d’injecter, ce 3 juillet 2020, 530 mille dollars américains via le PNUD. Ce qui équivaut à 6 véhicules, 27 ordinateurs, 7 imprimantes, 14millions de masques et 03 respirateurs. Sont-ils suffisants pour couvrir tout le pays? Combien avaient-ils de respirateurs par exemple ? Pas beaucoup en tout cas car ce matériel coûte cher. Et feu président Nkurunziza ne pouvait pas mourir s’il y avait un respirateur à Karuzi. Il est dit que les médecins ont dû le prendre dans un des hôpitaux de Bujumbura pour l’acheminer par hélicoptère à Karuzi. Malheureusement il était trop tard.
Le président Ndayishimiye a annoncé la réduction du prix du savon et la gratuite de l’eau dans certains coins. Ce sont des aides que le pouvoir commence à recevoir des partenaires qui leur poussent à prendre ces mesures non réfléchies alors que la sensibilisation de la population à changer de comportement et les mesures barrières devraient être des priorités pour lutter efficacement contre cette pandémie.. Les savons et l’eau pour se laver les mains n’ont aucune importance quand des gens continuent à se rencontrer dans des lieux publics sans aucune mesure de protection. Ils vont continuer à se contaminer.
Il est clair que les mesures annoncées par le président Ndayishimiye le 1 juillet 2020 sont le résultat d’une certaine approche de coopération de certains acteurs qui lui ont promis des aides dans ce secteur. Sinon, la santé de son peuple n’est pas son souci premier. On l’a vu pendant la période électorale. En annonçant que l’OBR eu un surplus sur les prévisions, il a déclaré que cet argent servira à financer les projets des jeunes dans les communes pour combattre le chômage. Il n’a pas directement pensé à la lutte contre cette pandémie. Il a tout de suite eu à l’esprit que cet argent pourrait aider sa milice imbonerakure éparpillée dans les communes du pays (ce sont de ces jeunes chômeurs dont il parlait). Mais, c’est voir au bout de son nez car ils ne pourront pas faire des projets s’ils sont atteints de covid19
URN HITAMWONEZA rappelle à la clique militaire de Gitega que Covid-19 est un danger public et continue de se propager et de faire des dégâts. En Afrique, les chiffres montrent que plus de 400 mille personnes ont été contaminées et plus de 11mille déjà mortes (là on ne parle pas des cas des pays comme le Burundi qui cachent ces chiffres). Dans le monde, plus de 11 millions de personnes sont déjà atteintes de Covid-19 et plus de 350mille sont mortes. Ne pas prendre des mesures urgentes pour sauver le peuple burundais de cette pandémie constitue un crime contre l’humanité et le président Evariste Ndayishimiye devra en répondre devant des juridictions appropriées tôt ou tard.

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