Burundi : Maconco le rebelle est toujours libre : partie 2
Nous vous parlions dans l’une de nos publications précédentes de l’histoire de Maconco telle qu’elle a été racontée par le président Evariste Ndayishimiye à Gitega le 2 sept 2022. Un Maconco qui cherchait à évincer le roi malgré tout ce qu’il avait fait de bon pour lui. Il finira par être tué comme un criminel par les guerriers du roi.
Le 7 septembre 2022, le président Ndayishimiye a limogé le redoutable Général Allain Guillaume Bunyoni, premier ministre de son gouvernement et l’a remplacé par l’ancien super ministre Gervais Ndirakobuca, alias Ndakugarika. Un criminel plus brutal et moins malin qui remplace un autre ; estiment certains burundais. C’est donc ce limogeage qui est venu confirmer que le Maconco dont parlait le président Ndayishimiye au stade de Gitega était bel et bien Allain Guillaume Bunyoni. Pourtant, il est jusqu’à ce jour, 20 jours après, libre de mouvement et ne s’inquiète pas encore.
Sous d’autres cieux, celui qui est accusé publiquement ou tout au moins soupçonné de tentative de coup d’Etat est directement arrêté pour être interrogé, ou mis en prison sans aucun jugement (dans certains Etats voyous). L’exemple le plus récent est celui du Général Philémon Yav Irung (surnommé Tigre Katangais) , commandant 3eme zone de défense qui couvre partie Est et nord-est , Nord Kivu et Sud kivu de la RDC. Il a été accusé non seulement d’être traitre (collaborerait avec le M23, le Rwanda et d’autres puissances), mais aussi de tentative de coup d’Etat contre le président Tchisekedi. Il sera conduit, 19 septembre 2022, dans la prison centrale de Makala . 75 autres militaires proches du Général ont été arrêtés à Goma et conduit à Kinshasha pour emprisonnement et enquêtes.
Quid du Marechal Allain Guillaume Bunyoni ? Puisqu’il se la coule douce dans ses villas sans aucune inquiétude, il y a deux options : la première est qu’il soit innocent et le président Evariste Ndayishimiye devient un grand menteur, un comédien, un malhonnête chef d’Etat qu’il faut disqualifier. Si c’est le cas, pourquoi Maconco n’a pas encore porté plainte ? Va-t-il le faire ou pas. Wait and see. La deuxième option et la plus probable, c’est qu’il n’y a pas de fumée sans feu, que les préparatifs du coup d’Etat étaient en cours. Oui, nos sources d’information confirment cet état de faits. Ils y avaient beaucoup de hautes personnalités du système cnddfdd derrière Maconco ; les Maconco étaient très nombreux. Le Maconco numéro 2 était, selon nos sources, Reverien Ndikuriyo, secrétaire général du cnddfdd, grand mobilisateur de la milice criminelle imbonerakure. Le président du Sénat était aussi derrière ce coup. Le Général Ndakugarika , ancien bras droit du Général Bunyoni, avec qui ils ont fait la remise et reprise au poste de premier ministre, n’était pas non plus loin du dossier. C’est un opportuniste homme qui ne pouvait pas refuser ce poste s’il lui est proposé. Le groupe était constitué de beaucoup d’autres grands ténors du système cnddfdd qu’on ne peut pas connaitre dans les détails, puisque dans cette affaire, beaucoup adhèrent mais n’osent pas se prononcer pour voir où pencherait la balance. C’est le président de l’Assemblée Nationale, le colonel Gélase Ndabirabe, qui aurait trahi le grand groupe. C’est la raison qui autait poussé les sages du cnddfdd à conseiller le président Evariste Ndayishimiye de ne pas déranger le chef des Maconco pour ne pas se créer des ennuis qui risqueraient de faire trembler jusqu’à l’effondrement le système cnddfdd. Voilà pourquoi, Evariste Ndayishimiye a opté pour l’impunité totale alors qu’il ne cesse pas de chanter qu’il va sévir contre tous les malfaiteurs ; toujours des paroles sans actes. Quel genre de président ! En peu de mots, Evariste Ndayishimiye n’est plus président aux yeux de la majorité des membres du cnddfdd, il ne l’a jamais été aux yeux de ses opposants politiques à qui il a volé les voix lors des élections 2020, il ne le sera jamais aux yeux de tous ceux que son système cnddfdd ne cesse de traiter abusivement comme ennemis du pays dans le seul but de les exterminer.
URN HITAMWONEZA ne cessera jamais de rappeler aux burundais qu’il nous faut un leaders au-dessus de toutes les tendances politiques, ethniques, régionales, religieuses et autres ; un président rassembleur qui se soucie de l’intérêt de tous sans exception. Est-il trouvable au sein du système cnddfdd ? Ça étonnerait. S’il vient d’ailleurs, même en dehors des partis politiques, ça serait encore mieux. De toutes les façons, les burundais ont besoin d’un changement radical pour guérir de ce cancer qui nous ronge sans s’arrêter et qui risque de nous tuer si rien n’est fait dans l’immédiat.
Que Bunyoni, qualifié comme un possible usurpateur de pouvoir à l’exemple de “Maconco” qui en cherchant à renverser le roi et fut tuer, soit encore plus libre que jamais donne gain de cause à ceux qui considéraient Président Ndayishimiye comme quelqu’un qui a peur de prendre des décisions difficiles. Planifier un coup d’état militaire est une trahison grave dont la punition peut être la mort, l’exil et l’emprisonnement. Mais “ Maconco est encore libre. Rappelons que Président Ndayishimiye jusque très récemment parle toujours de l’extradition des “Maconco” du coup d’état manqué de 2015. Ceux qui n’ont pas pu s’échapper sont en prison ou sont morts.
On se demande ce que cache ce “double-dealing”. Comme l’article l’indique: “Wait and See”.