Burundi : L’extraction de l’or dans la Kibira à la base des affrontements entre FDNB et FDLR/FLN
La nouvelle a été diffusée par beaucoup de médias qui parlaient de 4 cadavres dont 03 en tenues des FARDC (Forces armées de la RDC) découverts ce dimanche 17 juillet 2022 sur colline Gafumbegeti dans le secteur de Ngara, zone Butahana de la commune Mabayi en province Cibitoke. Ces cadavres auraient été vus par des militaires de la FDNB (Forces de défenses nationales du Burundi ) en patrouille. Beaucoup de militaires burundais ont été déployés dès le mois passé sur la frontière burundo-rwandaise comme s’ils se préparaient à la guerre.
Des sources militaires sur place ont déclaré qu’il y a eu combats acharnés dans la Kibira entre les militaires burundais et les rebelles FDRL/FLN qui y ont érigé des positions depuis longtemps et qui ont commencé à y extraire de l’or ; ce qui a irrité le commandement de la FDNB et le pouvoir du cnddfdd . C’est ce qui a poussé l’armée burundaise à attaquer ces rebelles rwandais qui cherchent toujours à déstabiliser le Rwanda voisin à partir de leurs positions de Mukoma, Gafumbegeti et Rutorero au Burundi. Les mêmes sources donnent un bilan d’un seul militaire burundais tué et plusieurs rebelles FDRL/FLN lors de ces combats qui auraient duré 4 jours.
Ici, il y a lieu de comprendre que l’or a été la source du conflit ; sinon, ces rebelles rwandais n’ont jamais été inquiétés depuis qu’ils sont dans cette forêt de la Kibira, côté burundais. Par contre, ils recevaient des appuis multiformes de la Force de Défense nationale du Burundi et des imbonerakure du cnddfdd. L’administrateur de Mabayi a déclaré qu’il va organiser des réunions avec sa population pour leur interdire de collaborer avec ces rebelles rwandais qui font des navettes régulières entre la Kibira et l’Est de la RDC sans soucis.
En RDC, ils se sont coalisés avec l’armée congolaise et les rebelles mai mai pour combattre le M23, appuyés par la Monusco ; la plus grande force des Nations Unies qui est dans ce pays depuis plus de 20ans mais dont les résultats sont mitigés. Ils se sont par ailleurs déclarées incapables de faire bouger d’un centimètre carré du territoire déjà conquis par M23. Il avait raison le président Yoweri Museveni qui a conseillé le Président Felix Tshisekedi de déclarer un cessez le feu avec le M23 et s’engager plutôt dans de sérieuses négociations pour trouver une solution à temps. Il l’a dit à une délégation que le président congolais lui avait envoyée pour chercher son soutien dans ce combat au cours duquel ses hommes se sont montrés chaque jour incapables de vaincre ; reculant plutôt devant l’avancée des combattants du M23, laissant derrière eux du matériel de guerre qui alourdit l’arsenal du M23. Et il est ridicule d’entendre la Monusco déclarer qu’elle ne peut pas combattre le M23 car se comporte comme une armée régulière et qui a du matériel de guerre moderne. Une façon d’appuyer les accusations infondées du pouvoir de Kinshasa qui ne cesse de dire que c’est le Rwanda qui soutient ce mouvement.
Est-ce que la nouvelle force de l’EAC qui sera bientôt mise sur place pourra déloger le M23 de ses positions ? Sa mission, telle que lui confiée par la réunion des chefs d’Etat de ces pays, serait-elle de combattre tous les groupes armés se trouvant dans cette partie de la RDC ? Imaginez un seul instant comment les FARDC vont attaquer les FDLR/FLN avec qui ils ont combattu ensemble contre le M23. Imaginez comment les militaires burundais et imbonerakure qui feront partie de cette force vont-ils combattre contre les FDLR/FLN avec qui ils ont tout partagé dans la kibira ; mais aussi dans l’Est de la RDC. Même si la force sera sous le commandement kenyan, il y a lieu de douter de son efficacité sur terrain. Le 15 juillet 2022, des officiers de certains pays de l’EAC ont effectué une mission de reconnaissance en RDC pour se rendre compte des réalités du terrain. Un autre sommet des chefs d’Etat est prévu à Arusha en Tanzanie. Pour aboutir à quoi ? Vont-ils conseiller Tshisekedi de négocier ou de mettre en œuvre les accords déjà signés en 2014 avec le M23 ? S’il accepte de négocier, à quoi servirait la force régionale qui sera bientôt déployée ? Va-t-elle combattre les autres groupes armés dont les FDLR/FLN pour stabiliser l’Est de la RDC ? Personne n’a besoin de l’ordre en RDC . Cette force régionale sera sans doute déployée, non pas pour chasser ces groupes armés de ce territoire, mais plutôt pour donner la chance à ces pays de se servir sur le grand gâteau de la RDC comme les autres.
Dans l’entre- temps, des congolais d’expression rwandaise continuent de mourir à petit feu, accusés toujours d’être rwandais ou tout simplement d’être tutsis. La même chasse à l’homme se fait dans les camps de réfugiés burundais se trouvant en RDC ( Mulombwe et Rusenda) ; ce qui pousse la plupart d’entre eux à rentrer au Burundi malgré l’insécurité physique et alimentaire qui y persiste.
URNHITAMWONEZA estime qu’il est temps que le génocide des tutsis prenne fin dans l’Est de la RDC et spécialement au Burundi. Une force militaire qui ne s’attaquera pas à la racine du mal (les forces génocidaires basées dans cette partie de la RDC et qui sont appuyées par des puissances qui cherchent à exploiter le sous-sol congolais) ne trouvera pas solution adéquate. Il faut souligner en passant qu’aussi longtemps que le pouvoir cnddfdd ne cessera de soutenir les criminels rwandais des FDLR/FLN qui font des navettes entre la RDC et le Burundi pour déstabiliser le Rwanda, il sera difficile de régler définitivement la question de menace de génocide des tutsis dans cette région.
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